septembre 28, 2025

I Prevail – Violent Nature

Avis :

Certains groupes gagnent en popularité plus vite que les autres. C’est souvent injuste et provient d’un buzz, mais c’est malheureusement comme cela. Preuve en est faite avec le groupe américain I Prevail. Fondé fin 2013, le groupe fait une reprise plus ou moins métal du tube de Taylor Swift, Blank Space. Il n’en faudra pas plus pour la formation américaine monte dans les charts et se fasse remarquer. Après quelques changements de line-up, et une signature chez Fearless Records, I Prevail sort son premier album en 2016, et c’est avec un rythme de métronome que tous les trois ans, on a droit à un nouvel effort studio. Fort de prestations scéniques qui charment un large public, c’est via les réseaux et quelques personnes qui s’amusent à reprendre le refrain du titre Violent Nature que le quatrième album fait parler de lui.

Jouant constamment entre les lignes de différents sous-genres (Metalcore, Modern Metal, Metalcore Progressif ou encore quelques élans Post-Punk), I Prevail séduit de nombreuses personnes de par ses fulgurances Pop et ses refrains en chant clair qui restent un long moment dans le crâne. Violent Nature ne dérogera pas à la règle, rentrant pile poil dans ce carcan. Fait pour plaire à un grand panel, ne contenant finalement que peu de surprise, et atténuant trop souvent sa violence, on ne peut pas dire que nous fûmes séduits par ce nouvel effort, même s’il contient quelques bons moments. Et tout commence avec Synthetic Soul. Le morceau est bien choisi comme introduction. Le début est très calme, assez lent et touchant, avec un joli chant clair. On sent en arrière la violence latente, avec une tension palpable qui prendra forme avec quelques éléments électro, puis l’arrivée de riffs massifs.

On est clairement sur une synthèse de tout ce qui représente le groupe. Du chant clair, du growl des riffs puissants, une batterie martiale qui semble être programmée, et des éléments électro qui permettent d’arrondir les sonorités. Et que dire du refrain, relativement Pop, qui permet alors de donner un peu plus de poids aux reprises des couplets, qui se veulent plus virulents. On reste dans un carcan très attendu, et d’un point de vue technique, il ne faut pas s’attendre à des solos impressionnants. Fort heureusement, Nwo viendra nous montrer que le groupe est capable d’une violence sans atténuer son propos. Durant moins de trois minutes, c’est là que le groupe est le plus efficace et le plus percutant. Néanmoins, on a l’impression d’avoir déjà entendu cela des centaines de fois, et l’ensemble manque cruellement d’originalité. Et certaines structures reviennent d’un morceau à l’autre.

Après cet excès de virulence, on va se taper deux titres qui sont d’une banalité affligeante. Pray débute avec le refrain, avant de lâcher un peu les vannes avec les guitares, puis de poser un couplet en chant clair aux relents Pop. Le titre ne réserve aucune surprise, sinon un refrain entrainant que l’on va se surprendre à chanter au bout de deux écoutes seulement. Alors oui, c’est efficace, mais ça reste beaucoup trop calibré. Et il en sera de même avec Annihilate Me. Ici, le groupe ne s’emmerde pas et nous ressert la même recette, avec des paroles niaises au possible. Alors oui, le refrain fonctionne à merveille, mais on sent un certain manque d’inspiration. Pour se faire pardonner, la formation nous balance Violent Nature, un titre qui dépasse à peine les deux minutes, mais qui est d’une violence grandiloquente, et permet de faire passer la pilule.

Malheureusement, après ce qui pourrait s’entendre comme un interlude, le groupe nous ressert la même soupe. Rain est un morceau qui débute de façon percutante, mais il sombre rapidement dans le tout-venant, et le même schéma structurel que les autres morceaux cités précédemment. Puis Into Hell va avoir des passages très popisants, comme son introduction, et globalement, le morceau ne restera pas longtemps dans les mémoires. Le pompon revient à Crimson & Clover, une ballade insignifiante et presque pénible. Heureusement, God revient à l’essentiel, avec un titre épuré et une violence venue des enfers. On est sur le même schéma que Nwo ou Violent Nature, avec un break qui nous sert un beat électro, mais c’est toujours plus intéressant que le reste. Puis Stay Away clôture l’album de façon anecdotique, avec une ambiance qui semble provenir des années 2000. Ce n’est pas mauvais, mais ça reste sans intérêt.

Au final, Violent Nature, le dernier album de I Prevail, peut se voir comme une petite déception. La violence n’est présente qu’avec parcimonie, sur des titres courts et percutants, mais ils sont au nombre de trois pour seulement dix pistes. Le reste n’est que titres de Metalcore teintés d’éléments modernes, avec des refrains entêtants mais que l’on a l’impression d’avoir entendu des centaines de fois. Bref, il n’y a rien d’original là-dedans, le groupe se contentant de rester dans sa zone de confort, et cela est assez décevant, malgré quelques bons moments…

  • Synthetic Soul
  • Nwo
  • Pray
  • Annihilate Me
  • Violent Nature
  • Rain
  • Into Hell
  • Crimson & Clover
  • God
  • Stay Away

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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