septembre 28, 2025

Amorphis – Borderland

Avis :

Fondé en 1990, Amorphis est un groupe finlandais qui demeure culte pour de nombreuses personnes. Commençant dans un Death Métal assez classique, c’est au troisième album que la formation commence à changer de cap pour aller vers quelque chose de plus mélodieux, avec des éléments progressifs et folks. Cela entrainera des changements de line-up, mais le plus surprenant dans cette formation, c’est que de nombreux membres s’en iront pour mieux revenir par la suite. Avec une équipe stable depuis 2017, année qui signe le retour du bassiste d’origine, Amorphis continue son petit bonhomme de chemin, et après deux albums exceptionnels (Halo et Queen of Time), voici que déboule leur seizième album, trois ans après leur précédent opus. Et dire que Borderland était attendu avec impatience est un euphémisme, tant on espérait retrouver la grandeur des aînés. Ce ne sera malheureusement pas le cas…

La première chose qui frappe quand on écoute l’album dans son entièreté, c’est son côté lumineux. Le disque est porté par des mélodies assez légères, qui correspondent malgré tout à l’univers d’Amorphis, grâce à des compos plutôt longues et complexes, mais on n’est plus dans la lourdeur du Death, ou même dans des titres comme sur les deux albums précédents. Si le groupe ne se réinvente pas dans son style et dans sa profondeur, il essaye de livrer quelque chose de plus joyeux, de plus lumineux. Et c’est assez déstabilisant. On ressent cela dès le premier titre, puisque The Circle s’engage avec de belles guitares, mais laisse aussi beaucoup de plus au clavier. Un synthé qui va devenir omniprésent sur certains morceaux, au point de supplanter les six cordes. On peut évoquer certains titres comme Dancing Shadow ou encore Light and Shadow.

Oui, il faut croire que de l’ombre né la lumière. Ce côté festif et iridescent, on le retrouve aussi sur des titres qui essayent de se faire un peu plus puissant. The Strange est un exemple parmi d’autres, mais le titre surprend par son growl qui s’enrobe dans un style presque Symphonique où les guitares sont étouffées par les nappes de clavier. Ce n’est pas désagréable, on retrouve le Amorphis que l’on connait à travers les rythmiques et les mélodies, mais globalement, c’est moins impressionnant qu’auparavant. Dans un même style, difficile de ne pas évoquer The Lantern dont l’introduction est assez équivoque sur la dominance du synthétiseur. Et les grattes peuvent arriver par la suite, la mélodie est installée et il sera difficile de reconnaître le travail de Esa Holopainen. Alors oui, ça reste toujours intéressant à l’écoute, et plein de détails, mais il manque quelque chose.

De plus, on va se rendre compte, après plusieurs écoutes, que certains titres ne restent pas longtemps en tête. Et cela se focalise principalement sur la fin de l’album. Borderland, qui est quand même le titre phare de l’album, manque d’identité, ou tout du moins, il manque d’une marque de fabrique spéciale. La guitare est bien présente, on ressent de grands élans mélodiques, mais malheureusement, rien ne reste vraiment en tête. C’est le même constat avec Despair, débutant pourtant de manière un peu plus triste que le reste, mais on est dans du tout-venant, et le groupe nous avait habitué à beaucoup mieux, ou tout du moins à du beaucoup plus percutant. Même les émotions ne sont pas vraiment là. Ce dernier titre aurait pu nous toucher, voire nous transcender, mais ce ne sera pas le cas, ce qui est étonnant, et un poil dommage.

Fort heureusement, d’autres morceaux viennent ajouter une pointe d’agressivité dans tout ça. Pour commencer, Bones débute avec un bon growl des familles, et une belle envie de nous en foutre plein la gueule. De plus, la mélodie est efficace et reste un long moment en tête. Dans son style, Fog to Fog est aussi un titre assez sympathique, qui met du temps à décoller, mais qui possède un refrain purement Amorphisien et renoue un petit peu avec les deux albums précédents. Mais la vraie réussite de cet album est clairement Tempest, qui débute comme une ballade un peu sirupeuse, mais qui va muter petit à petit pour nous envoûter par la suite. Et on sera heureux d’entendre enfin la gratte de Esa Holopainen fournir un joli solo qui viendra gentiment nous cueillir sur la fin. Comme quoi, il y a aussi de très bonnes choses là-dedans.

Au final, Borderland, le dernier album d’Amorphis, peut se voir comme une petite déception tant on attendait beaucoup de ce retour du groupe finlandais. Il faut dire aussi que la barre était très haute par rapport aux deux précédents efforts, et il est difficile de rester sur une qualité aussi constante. Sans être mauvais, ce nouvel album est bien trop calme pour un groupe d’une telle trempe, et même si on y trouve de bonnes choses, le côté jovial et presque dansant de certains titres emportent sur le reste, et ça laisse un petit goût amer en bouche…

  • The Circle
  • Bones
  • Dancing Shadow
  • Fog to Fog
  • The Strange
  • Tempest
  • Light and Shadow
  • The Lantern
  • Borderland
  • Dispair
  • Weavers

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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