
Titre Original : Dragon Wasps
De : Joe Knee
Avec Corin Nemec, Dominika Juillet, Nikolette Noel, Benjamin Easterday
Année : 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Action, Science-Fiction
Résumé :
Suite à la disparition mystérieuse de son père, Gina, une scientifique, part à sa recherche dans la jungle de Belize. Sur place, la jeune femme est entourée de militaires et de son assistante, Rhonda. Pourtant bien protégé, leur convoi est pris d’assaut par des malfrats ainsi que par une horde d’insectes crachant du feu. Gina et ses amis vont non seulement devoir échapper aux hommes mais aussi à ces terribles dragons.
Avis :
En raison de leur nombre, les insectes sont susceptibles de constituer une menace tout aussi conséquente que de gros prédateurs. On songe aux fourmis, aux cafards, aux criquets ou, en l’occurrence, aux guêpes. Dans le registre du survival animalier, ces dernières ont fait l’objet de peu d’itérations au cinéma, comme à la télévision. On songe aux déplorables Black Swarm et Deadly Swarm. Avec Fire Wasps – L’Ultime fléau, on s’immisce dans les strates putrides d’un genre malmené par des productions opportunistes, fauchées et ridicules. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une bévue signée Asylum ou SyFy, le propos demeure similaire.

L’entame donne immédiatement le ton avec une incursion dans la jungle qui tourne à quelques envolées d’individus apathiques dans le ciel du Belize. Le prétexte avance une aventure que l’on devine pathétique dès les premières séquences. Calqué pour correspondre au cahier des charges malingre du DTV fauché du dimanche, le film de Joe Knee ne s’embarrasse guère de la moindre vraisemblance. Les deux scientifiques déblatèrent leurs pseudo-discours techniques avec la conviction de deux légumineuses. Si elles se veulent intelligentes, leur sourire béat et la vacuité de leur regard suscitent un tout autre constat. Cela sans compter sur une interprétation affligeante.
« le film de Joe Knee ne s’embarrasse guère de la moindre vraisemblance »
Certes, le genre n’est pas réputé pour présenter des personnages intéressants, encore moins attachants. Il n’en demeure pas moins que l’on se confronte à des clichés ambulants. Cela vaut pour les soldats qui souhaitent expérimenter un trip aventureux digne de Predator, tout en faisant montre d’une transparence et d’une incompétence manifestes. Principaux antagonistes à l’exception des guêpes, les rebelles de la forêt véhiculent également leur lot de bêtises et d’insanités. Cela tient, entre autres, aux recrues jamaïcaines perdues en Amérique centrale, dont le chef est un adepte du vaudou pour éloigner les insectes. Cela sans compter l’aide d’une prêtresse qui relève davantage du mannequin que de la figure religieuse.
Le parcours de cette escouade souffre de nombreux problèmes, à commencer par le rythme. Celui-ci s’entrecoupe de fusillades et de confrontations sporadiques avec les hyménoptères. S’ensuit une trêve qui stoppe la progression et la dynamique que l’on avait pu constater jusqu’alors, seule qualité qu’on pourrait prêter à une telle excursion en pleine jungle. Même les fusillades sont pathétiques avec des étincelles mal modélisées à l’extrémité des canons. Quant aux assaillants, ils oublient parfois de tirer et, surtout, de viser. On agite les armes. On crie à tout va. Et on espère faire mouche sur un essaim de guêpes virevoltantes… L’effet de masse demeure absent. Il faut se contenter de bourdonnements constants et de quelques spécimens épars.
« Les incrustations sont plus calamiteuses que les insectes eux-mêmes. »
Au demeurant, les bestioles en question sont tout aussi déplorables. Afin de souligner leur dangerosité, on évoque quelques expériences scientifiques pour justifier leur taille gigantesque. Mention spéciale à leurs jets de flammes qui ne présentent aucun intérêt pour la suite. Soit dit en passant, les deux têtes pensantes de l’expédition avancent également une sorte d’hybridation ou de comparatif vaseux avec des libellules préhistoriques et des scarabées. Les incrustations sont plus calamiteuses que les insectes eux-mêmes. On peut toutefois s’amuser de la manière dont les victimes s’envolent dans les airs avec des animations aussi farfelues que leurs cris. À cela s’ajoutent de gros problèmes de perspectives et une échelle fluctuante, selon l’environnement de confrontation.

Au final, Fire Wasps – L’Ultime fléau constitue une itération stupide et vaine dans le domaine du survival animalier. On assiste à un discours maintes fois ressassé sur l’attaque de prédateurs qui malmènent les maillons de la chaîne alimentaire, en particulier la place de l’espèce humaine. Le film de Joe Knee multiplie les idioties et les incohérences. Il esquisse une piètre intrigue dont le caractère aventureux se perd dans les méandres de l’imbécillité. Entre des bestioles mal fichues, des clichés en guise de personnages principaux et une progression laborieuse, l’ennui constitue un moindre mal, au regard du nombre de tares que l’on distingue à chaque plan, chaque séquence. Un métrage méprisable à ignorer ou à oublier au plus vite.
Note : 03/20
Par Dante