mars 28, 2024

Awakening the Zodiac

De : Jonathan Wright

Avec Shane West, Leslie Bibb, Matt Craven, Stephen McHattie

Année: 2017

Pays: Canada

Genre: Thriller

Résumé:

En 1968 le tueur du Zodiac a assassiné 37 personnes et n’a jamais été arrêté. De nos jours un groupe décide de mener l’enquête afin de retrouver l’identité du plus célèbre meurtrier américain. 

Avis :

Les tueurs en série ont toujours fasciné les gens. Dit comme ça, cela pourrait malsain et macabre, mais il n’en est rien et les serial killer possède une aura tout à fait adaptable au cinéma pour raconter des histoires effrayantes ou tout simplement incroyables. Parmi les tueurs en série les plus connus, on peut citer Ted Bundy, Ed Gein ou encore Gacy qui se déguisait en clown pour assassiner ses victimes. Mais ces derniers n’entretiennent pas le mystère. En effet, ils ont été arrêtés et croupissent maintenant six pieds sous terre après avoir été jugés coupable. Il n’en est pas de même avec le tueur du Zodiaque, qui a commis au moins cinq meurtres en 1968 et dont on soupçonne pas moins d’une trentaine d’autres crimes, mais dont l’identité reste un mystère. Et oui, ce tueur n’a jamais été arrêté et une légende se tisse toujours autour de ce type, comme savoir s’il est toujours vivant. Forcément, des films ont vu le jour, dont le remarquable Zodiac de David Fincher sorti en 2007. Dix ans plus tard, c’est Jonathan Wright qui se décide à balancer son film autour de ce tueur.

Jonathan Wright est un parfait inconnu dans nos contrées et encore plus dans le septième art en général. A son actif, on lui doit pas moins de cinq téléfilms qui tournent autour de Noël comme Le Bébé de Noël, Les Pendules de Noël ou encore son dernier Papa par Intérim à Noël. Alors bien évidemment, passer des contes débiles de Noël à un thriller sombre sur le tueur du Zodiac, ce n’est plus un grand écart, mais un saut carpé au-dessus du grand canyon. Pour autant, le film pourrait être réussi s’il arrive à capter l’attention du spectateur et à offrir un nouveau regard sur ce célèbre tueur. Malheureusement, il n’en sera rien, même si le film veut nous faire croire que le tueur est toujours vivant et en activité.

Awakening the Zodiac se déroule de nos jours. Alors qu’un couple découvre dans un garde-meuble des affaires appartenant au tueur, un recéleur décide de les aider à résoudre le mystère entourant l’identité du tueur. De ce fait, ce dernier se sent menacé et décide de sortir de sa cachette pour faire taire ces trois fouineurs. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, le film ne s’embête pas avec un scénario très poussé et ne joue jamais avec le mystère. Toujours découpé en deux, d’un côté les recherches du recéleur et de l’autre la vie du couple qui tente d’aider comme il le peut, le métrage n’arrive jamais à susciter de l’intérêt car il ne fait pas participer le spectateur à l’énigme. Jonathan Wright n’arrive jamais à inclure le spectateur dans le film et à le rendre actif lors des recherches, lui mettant sous le nez les faits accomplis par des tierces personnes. Du coup, on s’ennuie et le film baisse en intérêt.

Un intérêt déjà bien émoussé par son départ poussif et sa mise en scène sans saveur. Le cinéaste prouve qu’il est bien dans la démarche d’un téléfilm et non pas dans un vrai film destiné aux salles. C’est plat, il y a très peu de recherches de mise en abime, si ce n’est lors du premier meurtre qui est filmé avec une vieille caméra, et surtout, c’est lisse. Alors que l’on aurait pu avoir quelque chose d’un peu gore, ou de délicieusement malsain, le film roule sur les rails du puritanisme et occulte tous les moments un peu trash. Et ce n’est pas la fin, un peu plus nerveuse et violente, qui viendra redorer le blason du métrage, la faute à une multitude d’incohérences et de moments attendus malgré leur peu de crédibilité. Cette mise en scène correspond finalement à l’ambiance globale du film. Si la majorité des scènes se déroule de nuit, on n’aura pas d’impression lourde et qui met mal à l’aise. Le film est, encore une fois, transparent, lisse et sans âme.

Mais le pire dans tout ça provient de l’écriture des personnages. Ils sont tous imbuvables et surtout peu crédibles. J’en veux pour preuve, le couple de « héros » possède un vrai problème de tonalité. C’est-à-dire qu’ils sont poursuivis, ils entendent des bruits, savent qu’ils font des choses dangereuses, mais ils se marrent à chaque fois ou semblent bien pue concernés par cette voiture qui le suit. Ils savent qu’ils courent un grand danger, que leur vie est en jeu, mais cinq minutes après un moment angoissant, ils sont morts de rire et apportent peu de crédibilité à leur personnage. Il en va de même avec Matt Craven, le recéleur, une sorte de vieux fou qui stocke des choses étranges dans son magasin. Le surjeu est tout le temps présent, quand ce n’est pas l’absence de jeu, l’acteur ne trouvant jamais le bon ton pour donner un peu de vie à son personnage. Enfin, mention spéciale à Stephen McHattie qui cachetonne comme rarement. Si on est habitué à ses rôles dans les nanars destinés au marché du DTV, ici, il campe un vieillard revanchard et bégueule qui ne correspond pas du tout à l’image que l’on se fait du Zodiac. Ne gardant aucun mystère, dévoilant tout, le rendant vulgaire et plus proche du redneck que du Einstein de la Mort, le script sur ce personnage est indigent et Stephen McHattie le finit à grands coups de fourche dans la gueule.

Au final, Awakening the Zodiac est un bon gros navet qui ne supporte la comparaison avec le grand film de David Fincher. Ici, nous sommes dans le DTV de base qui n’a rien à offrir et espère tromper son public avec un titre putassier et le nom d’un des plus célèbres tueurs en série du monde. Lent, lisse, ne possédant ni ambiance ni mise en scène inspirée, se trompant constamment dans la tonalité à adopter, ce film de Jonathan Wright ne mérite même pas que l’on s’y arrête un moindre instant.

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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