décembre 11, 2024

Batman Future State – Différents Avenirs

Auteurs : Collectif

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Dans un futur possible, Bruce Wayne est mort mais le Batman est toujours vivant et actif. Mais qui est vraiment ce nouveau justicier et quels sont ses liens avec l’une des familles les plus influentes de Gotham ? Et l’ancien Batman est-il vraiment décédé ?

Avis :

Quand on attaque une nouvelle série sur un super-héros, il faut souvent avoir un bagage pour comprendre dans quel arc narratif on se situe. C’est parfois pénible, mais les choses sont souvent bien faites avec des résumés afin de mieux appréhender ce que l’on va lire. C’est un peu le cas avec Future State, qui fait suite à l’arc narratif de Batman Death Metal. Le tissu spatio-temporel s’est fissuré, jusqu’à créer de nombreux futurs possibles. Et entre Janvier et Février 2021, des auteurs se sont amusés à créer de nouvelles histoires hypothétiques dans un futur plus ou moins proche. Et cela que ce soit pour Batman, Superman, ou encore la Justice League. Dans un souci d’organisation et de clarté, Urban Comics a fait le choix de regrouper ces histoires par héros et par ordre chronologique, ce qui donne, ici, Batman Future State. Un choix judicieux et très agréable.

Divisé en sept histoires qui comprennent entre 2 à 4 chapitres, on peut aisément dire qu’il y a de la lecture. Mais le plus intéressant dans tout ça, c’est que chaque histoire parle de personnages différents. Ainsi, on commencera notre route avec Batman, le vrai, le seul, l’unique, qui doit faire face à une épidémie étrange. En effet, un système de ventouse permet de changer le visage des gens, mais en enlevant la ventouse, des effets secondaires indésirables se font sentir, ce qui pose problème avec le nouveau maire de Gotham, le Magistrat. Il a imposé une loi autorisant sa police privée à tirer à vue sur tous les masques. Ce problème va s’étendre jusqu’à Metropolis et Superman va faire équipe avec Batman pour coincer le malfrat. Univers glauque, méchant déjanté (le Pr Pyg), équipe de choc, on peut dire que l’on commence sur les chapeaux de roues.

Cette première histoire a aussi pour bénéfice de présenter le nouveau Gotham, toujours aussi dangereux, mais avec une milice violente, qui vise aussi bien les gentils que les méchants, pourvu qu’ils aient un masque. Dans ce contexte, on va retrouver Catwoman et Poison Ivy pour le deuxième segment. Les sirènes de Gotham vont délivrer une androïde des hangars du magistrat, et vont se faire prendre en chasse par une milice envahissante. Plus drôle, plus léger, mais tout aussi sauvage, cette histoire permet de mettre en avant les Peacekeepers, des hommes surarmés et surpuissants, qui ont leur propre hiérarchie en fonction de leur nombre. Le final est assez triste et démontre le nihilisme d’un homme de l’ombre, que l’on ne verra jamais. Par la suite, les choses vont devenir plus sombre et présenter un nouveau personnage torturé. Ou plutôt, une pléthore de personnages torturés.

Le nouveau Batman est le segment le plus long, celui qui bénéficie de quatre chapitres. Ici, ce nouveau Batman va devoir faire face à un gang des rues qui recrute de jeunes gens sous le masque de Bane. Mais rapidement, ce nouveau Batman va faire face à un dilemme. En effet, deux personnes cagoulées frappent à mort un autre type. En les retrouvant, il va découvrir de ces deux personnes sont en fait un couple, qui a abattu le pédophile qui a tué leur fille. On retrouve des thèmes assez forts sur l’auto-justice, sur la droiture de Batman, et sur le fait qu’li faut tout de même payer pour ses crimes. La police du magistrat va s’en mêler, ce qui donnera de fortes séquences d’action et une peine pouvant être capitale.

L’intelligence du récit se retrouve aussi dans la famille de ce nouveau Batman, avec des gens qui en veulent à mort à ce héros, suite à un drame familial. En seulement quatre parties, le récit va s’articuler autour du grand méchant, certes, mais aussi autour de ce qui fait des masqués un héros, ou un méchant, et de la limite tangible entre les deux, en fonction du vécu de la famille. Un thème que l’on retrouve dans l’histoire suivante qui concerne Robin, qui va empêcher l’organisation du Magistrat de prendre de la sève de puits de Lazare pour construire des robots encore plus puissants. Assez court et avec un final qui rushe trop, ce segment parle aussi de la famille et de l’entraide, montrant un Robin qui doit se faire aider par deux jeunes filles, Spoiler et Darcy.

On sera plus circonspect sur l’histoire suivante qui s’articule autour de Harley Quinn. Déjà, au niveau du dessin, on se retrouve face à quelque chose de très numérique, que ce soit dans les traits ou dans les couleurs. Mais le scénario est aussi alambiqué, avec un Jonathan Crane (L’Epouvantail) qui demande à Harley de lui filer des conseils pour chopper quelques grands méchants et les faire enfermer. Le final, en forme de twist, ne marche pas vraiment, et Harley semble plus que douée pour trouver où se cache les grands méchants tels que Pyg (encore lui) ou encore Firefly et Black Mask. Le casting est alléchant, mais le résultat n’est pas forcément présent. Ce n’est pas mauvais, bien au contraire, mais en deçà des autres segments. Par exemple, le segment avec Les Outsiders aura ses défauts, mais il sera dynamique et aura un trait plus vif.

Ici, on va suivre Katana, Black Lightning et Le Signal (une sorte de Batboy) qui vont devoir faire face à un soldat génétiquement modifié par le Magistrat et qui donne du fil à retordre. La psychologie des personnages est très travaillée et même si on ne comprendra pas tout ce qui arrive à Black Lightning, on sera pris dans la vivacité de ce récit. Enfin, la dernière histoire concerne deux Batgirls qui veulent délivrer Oracle d’une prison. Là aussi, on retrouve une dualité inattendue entre deux femmes qui ne se comprennent pas, mais qui vont devoir faire équipe pour sauver quelqu’un. Cette histoire sera l’occasion de retrouver des gueules connues comme Killer Croc ou King Shark, mais aussi de découvrir plus en profondeur des personnages secondaires assez peu connus. Et le récit prend le temps pour travailler les relations entre les personnages sans nous perdre pour autant.

Au final, Batman Future State est une réussite. Grâce au résumé du début, on peut prendre le train en route sans jamais se sentir perdu, et au fil des récits, on comprend dans quel tourment est plongée la ville de Gotham, avec ce fameux Magistrat. S’entourant aussi bien de Batman que d’autres héros de la ville, ce Future State permet de travailler des personnages secondaires et d’apporter un surplus d’âme à l’univers de Batman. Sans compter des thèmes intelligents et parfois durs, ce recueil est une belle transition dans ce que va être le futur du dark knight.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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