mars 28, 2024

I Know This Much is True

D’Après une Idée de : Derek Cianfrance

Avec Mark Ruffalo, Melissa Leo, John Procaccino, Rob Huebel

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 6

Genre : Drame

Résumé :

Le destin de deux frères jumeaux, Dominick et Thomas Birdsey, dans l’Amérique de la seconde moitié du XXème siècle.

Avis :

Derek Cianfrance est un réalisateur américain qui a fait une sublime entrée dans le paysage cinématographique il y a pile-poil dix ans de cela, avec le très beau « Blue Valentine« . Par la suite, Cianfrance a frappé encore plus beau avec « The Place Beyond The Pines« . Dès lors, on savait qu’on tenait un cinéaste important qui allait nous bouleverser. Mais après trois ans d’absence, Derek Cianfrance est revenu en petite forme avec « Une vie entre deux océans« . Non pas que ce drame porté par Michael Fassbender et Alicia Vikander soit mauvais, non, c’est simplement qu’il se pose comme moins beau et plus consensuel que ses deux premiers films.

On attendait alors un nouveau film de Cianfrance, pour s’assurer et retrouver les émotions qu’on avait pu ressentir au début des années 2010, et alors qu’on l’attendait sur le grand écran, c’est en série que le metteur en scène a décidé de revenir. Assuré par HBO, « I Know This Much Is True » réunit bien des arguments qui d’emblée nous faisait énormément plaisir, à commencer par le choix de la plateforme, qui en termes de série télé, nous a presque toujours livrée de très bonnes séries.

Dispatchée en six épisodes d’une heure environ, tenu par un double Mark Ruffalo, « I Know This Much Is True » va pourtant se montrer comme une déception, car si la série regorge de belles scènes, de manière générale, elle a bien du mal à captiver et surtout, à force de trop de drame, trop de sombre, elle a franchement du mal à toucher, et ça, c’est bien dommage, car la série est portée par un Mark Ruffalo impeccable, et même impressionnant dans ce double rôle.

Amérique, 1990, Dominic et Thomas sont deux frères jumeaux qui sont très différents l’un de l’autre. Si Dominic mène une vie chaotique, cette dernière est loin d’être aussi sombre que celle de son frère, qui est malade. Thomas a des troubles de la personnalité et il demande une attention toute particulière. Mais malgré cette attention, un matin, Thomas se coupe la main dans une bibliothèque publique. L’affaire est relayée dans les médias et Thomas est envoyé dans un hôpital psychiatrique. Un hôpital duquel Dominic veut absolument le faire sortir.

« Sex and The City« , « Six Feet Under« , « Game Of Thrones« , « Oz« , « The Leftovers« , Big Little Lies« , « Boardwalk Empire« , « Angels in America« , « Mildred Pierce« , « True Detective« , ou encore dernièrement « Mare Of Easttown« , HBO est une chaîne qui m’a toujours offert de grands moments de petit écran et dès que je vois une série estampillé HBO, j’y plonge les yeux fermés, alors l’association, HBO/Derek Cianfrance, il ne me fallait pas beaucoup plus d’arguments pour me plonger dans cette mini-série, et comme je le disais, fait rare, j’en ressors déçu. Porté par un joli bouche-à-oreille, cette série explore le lien entre frères, et au-delà de ça, explore la découverte de soi-même, de son histoire et de ses racines pour savoir qui l’on est vraiment et d’où l’on vient.

Avec ces thèmes-là, « I Know This Much Is True » proposait un voyage de six heures à travers les portraits de deux hommes marqués par la vie, et si la série tient de magnifiques moments, aussi bien dans la mise en scène que dans l’interprétation, cette histoire de jumeaux qui se découvrent et s’entraident a bien du mal à avancer et se faire captivante. Le souci de la série de Derek Cianfrance vient surtout de la façon que peut avoir le réalisateur pour nous raconter son histoire et ses personnages. Série dramatique et sombre, « I Know This Much Is True » donne la sensation de ne jamais avancer. Derek Cianfrance installe un non-rythme qui crée longueur sur longueur et il laisse le public dans l’attente que sa série commence enfin.

Bien sûr, en six heures d’intrigue, la série nous réserve quelques très bons et très beaux moments, on pense notamment à toutes les scènes entre le personnage de Dominic et la psychologue, mais ces moments vont toujours être cassés, pour revenir à ce cheminement, cette façon de raconter qui nous déprimera plus qu’autre chose (franchement autant de malchance dans une vie, il faut le faire). Ce sentiment est assez irritant, car « I Know This Much Is True » tient de très beaux sujets, notamment sur cette quête d’identité qui se dessine petit à petit, mais rien n’y fera, à force d’en faire trop, le récit devient lourd.

L’autre point négatif, c’est aussi ce scénario qui bien souvent se fait confus, offrant des flashbacks pour étoffer les personnages. Si d’ordinaire, ce procédé fonctionne bien, ici Derek Cianfrance part dans tous les sens, explorant aussi bien l’adolescence des jumeaux qu’il s’en va peindre, que le portrait d’un grand-père (plus agaçant qu’autre chose) à son arrivée en Amérique. On ajoutera à cela un parcours chaotique pour arriver à une conclusion qui laissera très dubitatif, qui laissera derrière elle un goût de « tout ça, pour ça … ».

Reste cependant, dans ses bons côtés, un double Mark Ruffalo qui est impressionnant, tenant le rôle des frères jumeaux. Si les personnages ne sont pas plus attachants et touchants que ça, la performance de l’acteur est impeccable. Pour le reste du casting, Derek Cianfrance s’est formidablement entouré, Mélissa Leo, Kathryn Hahn, Juliette Lewis, Michael Greyeyes, Imogen Poots, Archie Panjabi, mais franchement, hormis Rosie O’Donnell qui est merveilleuse et touchante, les autres personnages ne sont que de passage et laissent un sentiment mitigé.

« I Know This Much Is True » se pose donc comme une déception. Si la série a des arguments indéniables pour elle, sur son ensemble, elle ennuie et agace plus qu’autre chose. Cette aventure de Derek Cianfrance sur le petit écran réunissait bien des thèmes et des sujets que le metteur en scène américain apprécie, mais malheureusement, l’ensemble est trop lourd, trop noir, et à la place d’y être touchant, l’ensemble étouffe et offre l’effet inverse de ce qui était recherché. Dommage.

Note : 08/20

Par Cinéted

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