avril 19, 2024

Conjuring Fate – Curse of the Fallem

Avis :

Il y a des groupes qui arrivent à percer immédiatement, puis d’autres qui galèrent pendant des années, et même avec ça, ils n’arrivent pas à être tête d’affiche. On peut citer les allemands de chez Grave Digger, qui ont un niveau impressionnant, mais qui n’ont jamais leur nom en haut de l’affiche. Alors qu’ils sont meilleurs que bien des groupes ayant une plus belle audience. Pour les irlandais de Conjuring Fate, il y a une galère qui s’est installée petit à petit. Fondé en 2005, le groupe va se séparer de certains de ses musiciens sans avoir sorti un seul album. Après une petite restructuration en 2013, les irlandais sortent un EP en 2014, puis leur premier album deux ans plus tard. Il faudra alors trois ans pour voir débouler Curse of the Fallen, second et dernier album du groupe à cette date.

Officiant dans un Heavy très classique, les irlandais balance leur premier son avec The Premonition. Entièrement musical, ce titre ne va pas forcément nous mettre dans l’ambiance. On aurait pu s’attendre à des cornemuses ou quelques élans folks, mais il n’en sera rien. D’autant plus que cette introduction n’aura aucun rapport avec le titre suivant, Burn the Witch. Ici, on rentre de plein fouet dans un Heavy très classique qui aura un mal fou à nous embarquer. Les chœurs masculins pour scander le titre ont un côté fédérateur, mais il va manquer au groupe un leader avec une voix qui tabasse plus. On va rapidement sentir les limites au niveau du chant, notamment lorsqu’il faut pousser un peu. Même le solo, qui reste important au sein du morceau, sera un peu en décalage avec la rythmique. Certes, c’est techniquement irréprochable, mais on à l’impression qu’il résonne comme un passage obligé.

Voodoo Wrath va tromper un petit peu son monde. L’introduction est percutante, les riffs sont bons et on a l’impression de tomber sur un Heavy qui a des relents de Thrash, mais rapidement, on retombe sur quelque chose de trop classique, qui manque d’inventivité et d’une patte particulière. Alors certes, le titre a plus de patate que le morceau précédent, mais cela ne suffit pas à faire émerger Conjuring Fate. Ajoutons à cela la voix du chanteur qui manque d’une tessiture plus intéressante, et on obtient un morceau sympathique, mais sans plus. Et cela, on va le ressentir sur tout l’album. Midnight Skies rejoint cet état de fait, avec des riffs rapides et percutants au départ, mais à partir du refrain, on tombe sur quelque chose de mou et qui manque de saveur.

On sent tout le potentiel du groupe, mais il reste sur ses acquis et n’arrive jamais vraiment à dépasser son statut de Heavy de base. D’ailleurs, même sur les longs morceaux, le groupe n’arrive pas forcément à convaincre. Journey’s End manque de punch et d’une envie d’en découdre vraiment. C’est assez lisse et sans vraiment de moments marquants. Daughter of the Everglades est peut-être même pire, lorgnant du côté d’un AOR pénible et sans originalité. Même si le chanteur possède une voix assez aigue et nasillarde, cela ne le sauve pas d’un Heavy qui résonne comme creux et sans halant. Reste alors Night of the Knives, un titre un peu nerveux, un peu plus construit et qui a au moins le mérite d’avoir un titre qui corresponde à sa mélodie. Il est donc dommage que le reste ne suive pas plus.

L’autre point faible de cet album, outre son manque d’originalité et la voix du chanteur qui manque de variations, c’est que l’Irlande n’apparait jamais au sein de l’album. Certes, on connait déjà des groupes qui utilisent le folk pour marquer leurs origines, mais cela aurait pu donner une identité à Conjuring Fate. Et ça, ça manque vraiment au groupe pour se démarquer de la masse. No Escape est un titre sympathique, mais totalement transparent, que l’on oublie assez rapidement. Children of the Night est dans la même veine, avec des riffs un peu similaires et comme dit précédemment, tout cela manque de mordant. Enfin, Original Sin se démarque un peu du reste, avec un riff rapide et une mélodie plutôt catchy, mais cela arrive un peu tard au sein de l’album.

Au final, Curse of the Fallen, le dernier album en date de Conjuring Fate, n’est pas vraiment une réussite. Attention, ce n’est pas non plus un ratage total et complet, et il est fort à parier que les amateurs de Heavy seront conquis. Néanmoins, le groupe ne trouve pas vraiment sa marque de fabrique et semble copier un peu ses semblables, sans trouver une patte bien à eux. C’est dommage et on se retrouve avec un album lambda, sympathique, mais qui n’a pas la saveur escomptée. A réserver donc aux amateurs de Heavy un peu old school, qui seront en zone de confort.

  • The Premonition
  • Burn the Witch
  • Voodoo Wrath
  • Midnight Skies
  • Journey’s End
  • Daughter of the Everglades
  • Night of the Knives
  • No Escape
  • Children of the Night
  • Original Sin

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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