avril 26, 2024

Architects – For Those That Wish to Exist

Avis :

Architects est un groupe de Metalcore britannique qui s’est formé en 2004. Très rapidement, la formation monte en flèche, porté par des riffs surpuissants et un chanteur à la voix très puissante, Sam Carter. Gardant son crédo durant de longues années, c’est en 2016 que le groupe va commencer une mutation, des suites à un drame, la perte du guitariste Tom Searle. Dès lors, Sam Carter va avoir du mal à s’en remettre, et il va exprimer cette douleur dans Holy Hell, huitième effort du groupe qui sort en 2018. Trois ans plus tard, Architects pointe le bout de son nez avec For Those That Wish to Exist, un album qui faisait de grosses promesses à travers d’énormes feats et qui va aborder des thèmes très importants aujourd’hui, comme l’écologie, la rechercher perpétuelle de like et la mort. Pour autant, petit à petit, le groupe délaisse le Metalcore.

Cela se ressent dès le premier morceau, Do You Dream of Armageddon ? Un morceau à l’orchestration très moderne, mélangeant assidument quelque chose d’orchestral avec une sonorité électro qui se veut épique. Le chant clair, la mollesse prégnante de l’ensemble laisse espérer une seule chose, un tourbillon de violence par la suite. Mais ce ne sera pas forcément le cas. Black Lungs balance des riffs accrocheurs et une rythmique qui donne envie de sauter dans tous les sens, mais on sent une certaine retenue de la part du groupe. Sam Carter lâche son plus beau chant crié, mais il chantonne dès qu’il faut apporter un peu de douceur et le refrain, plutôt catchy, démontre le changement de registre du groupe, pour aller vers un aspect plus mercantile, presque popesque. Heureusement que les grattes suivent et permettent de repartir sur des bases plus solides.

Quand on écoute ce neuvième album dans sa globalité, on va rester plus d’une fois sur notre réserve. Parmi les quinze titres présents, cinq seront vraiment des moments de grosse colère qui renouent avec le passé du groupe. Black Lungs, déjà cité, mais aussi Animals qui tambourine bien, Discourse is Dead et son lent démarrage qui se veut moderne en diable, Impermanence et sa rage communicative, et Goliath, qui se termine en beauté. Pour le reste, on restera un petit peu sur notre faim. D’ailleurs, c’est en ça que l’on voit le changement de cap du groupe, qui décide d’explorer d’autres pistes, d’autres horizons, sans pour autant pousser dans les graves. Sam Carter laisse son célèbre « bleargh » de côté, afin de s’adonner) un chant plus doux qui prendra différentes formes.

Ainsi donc, on trouvera au sein de cet album des titres à la fois étranges, incongrus et qui marquent la volonté du groupe d’aller ailleurs, de s’éloigner presque de la marque de fabrique de Tom Searle. Comme si, une fois le deuil fait, il faut passer à autre chose, continuer, mais vers d’autres horizons musicaux. On peut voir cela comme un apaisement de la part du groupe et surtout de son frontman charismatique. Cependant, des titres comme Giving Blood, qui ne va pas au bout des choses, ou encore Dead Butterflies et son aspect synthwave post-métal à l’orchestration épique, prouvent qu’Architects tâtonne, expérimente et recherche une nouvelle approche. Quitte à se mettre des fans de la première heure à dos. Un chemin de croix assumé, qui va jusqu’à un final décevant avec Dying is Absolutly Safe, où l’orchestration presque théâtrale ne suffira pas à sauver le morceau d’un ennui poli.

Car c’est bien ce que l’on trouve après plusieurs écoutes, de l’ennui. C’est assez triste à dire venant de la part d’un groupe qui possède une telle aura. Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais c’est en dessous de tout ce qu’a pu proposer la formation jusque-là. On retrouve des thèmes intéressants, mais qui s’adressent principalement à un public jeune et le groupe semble oublier qu’après presque vingt ans d’existence, les fans des débuts ont grandi. Néanmoins, cela correspond aussi au crédo écolo du groupe. Bref… On se réjouira cependant de quelques invités prestigieux pour trois morceaux intéressants. Impermanence avec Winston McCall de Parkway Drive envoie du très lourd. Little Wonder avec Mike Kerr de Royal Blood est plutôt sympathique. Et Goliath avec Simon Neil de chez Biffy Clyro est suffisamment puissante pour marquer. Cela apporte un peu de baume au cœur et de rage qui manquait cruellement.

Au final, For Those That Wish to Exist, le dernier effort d’Architects, laisse un sentiment mitigé. Si on peut comprendre la démarche du groupe qui a fait son deuil et veut passer à autre chose, il manque cette colère inhérente au genre et à la formation pour pleinement convaincre. Architects perd de sa superbe dans sa mutation, en espérant que de nouvelles plumes fassent leur apparition pour le prochain album.

  • Do you Dream of Armageddon ?
  • Black Lungs
  • Giving Blood
  • Discourse is Dead
  • Dead Butterflies
  • An Ordinary Extinction
  • Impermanence feat Winston McCall
  • Flight Without Feathers
  • Little Wonder feat Mike Kerr
  • Animals
  • Libertine
  • Goliath feat Simon Neil
  • Demi God
  • Meteor
  • Dying is Absolutly Safe

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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