avril 18, 2024

Runelord – The Battle for Greatness

Avis :

Lasse Forsberg est un suédois qui était à la base batteur, puis qui a troqué ses fûts pour la guitare. Il est notamment connu pour avoir fondé en 1976 un groupe punk, Terror. Aujourd’hui, le type continue son petit bonhomme de chemin, et son fiston semble suivre les pas de son paternel. En effet, Cederic Forsberg s’est très vite lancé dans la musique et il n’a pas voulu choisir d’instruments en particulier. De ce fait, il joue de tout. Multi-instrumentiste, il commence à faire parler de lui dans divers groupes, dont Blazon Stone, pour lequel il continue de jouer de la guitare, de la basse et de la batterie. En 2018, il décide de se faire un petit projet solo avec Runelord. Il embauche alors Georgy Peichev (Mosh-Pit Justice) pour le chant et délivre deux albums coup sur coup, dont The Battle for Greatness qui nous préoccupe aujourd’hui.

Comme on peut le deviner à la jaquette, on fait face à un album de Heavy/Power/Epic assez classique dans son ensemble. N’oublions pas que nous sommes en Suède et que les morceaux épiques et grandiloquents sont monnaie courante. Le skeud débute alors avec Worthy Valhalla et on nage clairement dans quelque chose d’assez classique. Les riffs sont plutôt bons bien qu’un peu timides et le chant, pas toujours juste, est aidé par des chœurs lors du refrain pour donner plus de poids. Si ça reste honnête, c’est surtout un peu redondant et ça ne réinvente pas la poudre. De plus, on sent qu’au niveau production, c’est un poil faiblard. Heureusement, Temple of Vitalism va redresser la barre avec un rythme plus nerveux et des riffs plus incisifs. On sent tout le potentiel à la gratte de Cederic Forsberg et les quelques ajouts de voix grave sont un gimmick plutôt drôle.

Avec Nidhugg’s Curse, le duo reprend la sauce sans vraiment la réinventer. Il faudra patienter jusqu’à Heimdall the Wizard pour avoir un petit chant plutôt sympathique. Alors certes, ça ne révolutionne rien, mais entre le refrain fédérateur qui résonne comme un chant guerrier et la bonne humeur qui se dégage du titre, il fait amplement l’affaire. Quand on rentre dans Salvation Aggression, on sent que le groupe vise un autre genre. On est plus dans une volonté de mélanger le punk avec un Heavy assez classique, mais qui montre crescendo, jusqu’à prendre l’ascendant en fin de morceau. Sans être plus marquant que cela, le morceau fait tout de même l’affaire et offre un bon moment. Il lui manque juste une agressivité plus prégnante, notamment dans les riffs qui manquent souvent de mordant et d’impact. Et que dire de la voix du chanteur qui manque de puissance et d’élan.

Car clairement, c’est ce qu’il manque à cet album pour être un peu plus impactant. Cederic Forsberg fait clairement le taf sur tous les instruments qu’il touche, même si ça reste la guitare qui imprègne le mieux. Cependant, il lui manque une certaine identité et l’ensemble est bon, mais sans non plus nous faire sursauter au plafond. Il en va de même avec la voix du chanteur. Si certains passages sont adéquats pour son timbre de voix, il semble incapable de pousser un peu plus fort et de ce fait, certains titres en pâtissent un peu. Cunning Man en est un exemple. Plus lent que la moyenne, il manque d’ampleur à cause de la voix du chanteur qui n’arriva pas à donner de l’épaisseur à son chant, qui est grave au demeurant. Il n’y a pas de signature vocale très intéressante dans ce projet.

C’est con, le solo de gratte est rapide et donne une furieuse envie de bouger. Cependant, il faut tout de même noter quelques titres qui sortent du lot, et une fois n’est pas coutume, c’est sur la fin que ça arrive. Lightning-Sword Bearer est tout simplement le meilleur morceau de l’album. Puissant, rapide, sans concession et alliant parfaitement le refrain avec la mélodie des grattes, le duo montre qu’il est capable de faire de belles choses. Notamment lorsqu’il délaisse un peu l’aspect Power/Epic, et plonge à corps perdu dans le Heavy pur jus. On notera aussi Frampärk Champions qui démontre les faiblesses vocales du chanteur, mais permet de mettre bien en évidence le talent inné du guitariste qui s’en donne à cœur joie. Enfin, Age of Necromancy démarre très fort pour s’écrouler sur la longueur et Deathrune s’avère plaisant, mais revient aux scories du début d’album.

Au final, The Battle for Greatness, l’un des deux albums sortis en 2018 par Runelord, est un bon album. On ne peut pas dire le contraire. D’un point de vue technique, c’est maîtrisé au niveau des instruments et Cederic Frosberg fait amplement le taf. Il est juste dommage que vocalement, ça ne suive pas vraiment et qu’il manque une véritable identité au duo pour mieux marquer un milieu un peu trop balisé.

  • Worthy Valhalla
  • Temple of Vitalism
  • Nidhugg’s Curse
  • Heimdall the Wizard
  • Salvation Aggression
  • Cunning Man
  • Lightning-Sword Bearer
  • Frampärk Champions
  • Age of Necromancy
  • Deathrune

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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