avril 20, 2024

The Unseen

De : Geoff Redknap

Avec Aden Young, Camille Sullivan, Julia Sarah Stone, Ben Cotton

Année : 2016

Pays : Canada

Genre : Fantastique, Horreur

Résumé :

Persuadé qu’il devient invisible, un homme solitaire décide de retrouver sa fille, disparue sans laisser de trace. Parviendra-t-il à résoudre le mystère en dépit de son état physique instable ?

Avis :

On le sait tous, le domaine du fantastique et de l’horreur est un terrain de jeux privilégié pour les nouveaux cinéastes. De ce fait, on trouve beaucoup de nouveaux noms dans des projets plus ou moins ambitieux, et il est fort probable que l’on tombe sur un futur grand. Les exemples d’Ari Aster et Jordan Peele sont là pour en attester. Pour le cas de Geoff Redknap, on en sera moins certain. Maquilleur dans les effets spéciaux sur Supernatural et le film Sucker Punch de Zack Snyder, le bonhomme a décidé de se lancer dans la réalisation en 2016 avec The Unseen. Se basant sur une maladie qui touche une famille où le père disparait petit à petit, le réalisateur canadien va tenter de mélanger les genres pour obtenir un métrage qui ne sait jamais où il va et se perd très rapidement, tout comme il perd le spectateur.

Ce bordel

Le début du film nous présente un homme qui travaille dans une scierie, au Nord des Etats-Unis. Il est alors contacté par son ex-femme qui lui apprend que sa fille, avec qui il a coupé les ponts, vient de se barrer. Il quitte alors son boulot et part pour le Sud, à la recherche de sa fille. Sauf qu’il se fait prendre à parti par des dealers qui lui imposent de transporter une marchandise. Arrivé sur place, sa fille se fait kidnapper, il erre entre des dealers et des marchands asiatiques pour retrouver sa trace et la sauver. On va très rapidement ne plus rien comprendre à The Unseen. Le début est assez pataud et dépressif. On y croise un homme mutique, qui fait la tronche et qui semble fortement blessé. Mais ce que l’on croit être des blessures sont en fait une disparition progressive de son corps.

Le film n’est pas clair du tout dans son premier plan. D’ailleurs, on n’a pas la sensation qu’il disparaisse, mais plutôt qu’il cache de graves blessures pour on ne sait quelles raisons. Après ça, il y a une histoire étrange avec des dealers et un accident de la route. Le héros se retrouve contraint de véhiculer de la drogue et de la livrer à un type louche. L’ajout de la disparition de sa fille va remettre une sous-intrigue dont on n’avait pas forcément besoin. Mais c’est sans compter sur un hôpital qui a interné le père du héros dans le passé et des recherches sur son corps, sur ce phénomène de disparition, qui touche aussi sa fille. Vous n’y comprenez rien ? C’est normal, on ne comprend pas non plus, et écrire tout cela est un fichu bordel. L’intrigue de ce film est tout simplement imbuvable et incompréhensible.

Le fond a disparu aussi

Le plus embêtant dans cet imbroglio, c’est qu’il n’y a rien à sauver, pas même un message un tant soit peu intéressant. Le film essaye d’aborder tellement de pistes qu’il survole toutes ses thématiques, même sa plus important, celle sur l’invisibilité et le fait de ne finalement plus exister. Le père se transforme, sans que cela ne l’inquiète de trop. Il semble dépressif, blessé, mais cela n’a aucune incidence réelle sur le script. Ceci n’est même pas vu comme une malédiction ou un don. Le passage dans l’hôpital, qui arrive comme un cheveu sur la soupe avec une rupture incompréhensible, n’apporte même aucun élément de réponse. Si ce n’est que cette malédiction est héréditaire. Hormis cela, le réalisateur ne fait rien de cette intrigue, de cette disparition progressive. Tout comme il semble incapable de livrer d’autres thématiques qui tiennent la route.

Le coup des livreurs de drogue n’a aucune réelle importance dans l’histoire. On a l’impression que c’est là pour rajouter un peu d’épaisseur à une histoire bien maigre. Il n’y a aucun liant entre la consommation de drogues et la disparition du type. Il n’y a même aucun thème qui en ressort. Il en va de même avec la médecine chinoise, pointée du doigt de façon maladroite, avec un médecin asiatique qui fait des recherches clandestines sur la gamine du héros. Bref, on aurait pu avoir des choses intéressantes, mais tout est survolé pour aborder un rythme lénifiant et une atmosphère délétère. D’ailleurs, on va vite voir que le réalisateur souhaite planter un décor mortifère et lent. Une sorte de drame pour montrer les magouilles des petites villes, mais là encore, ça ne fonctionne pas, car il n’y a rien à raconter.

Des personnages qui fondent au soleil

Le dernier point pénible du film réside dans les personnages, qui semblent tous atteints de neurasthénie. Le héros est insupportable, il se traine, tire la gueule et ne se révèle qu’à la fin pour montrer quelques effets spéciaux plutôt réussis. Mais ce n’est pas le seul pour lequel on a aucune empathie. Sa fille est tout simplement insupportable. Tout comme son ex-femme et sa nouvelle compagne, qui tire la gueule tout le temps. Aucun des personnages n’est attachant et n’a de background. D’ailleurs, le coup du père interné dans un hôpital avec des recherches sur son corps ne sont là que pour donner un peu d’épaisseur au héros, qui n’a rien pour lui. Tout comme sa fille, qui erre, sans but, et qui se rabiboche avec ce père qui l’a pourtant abandonnée alors qu’elle n’était qu’un bébé. Bref, c’est insupportable.

Au final, The Unseen est un énorme ratage sur toute la ligne. Essayant vainement de bouffer à tous les râteliers, passant du drame à l’horreur, pour aller vers du body horror avant de virer pour un pseudo thriller avec un kidnapping, le film de Geoff Redknap loupe tout ce qu’il entreprend. Les personnages ne sont pas attachants, la mise en scène est plate et peu inspirée et surtout, le scénario est un bordel sans nom dans lequel il est compliqué de trouver du liant. Bref, un film loupé du début à la fin, qui avait un concept, mais qui n’en fait absolument rien…

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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