avril 18, 2024

Hollywood Vampires – Rise

Avis :

C’est en 2015 que l’on entend parler de la première fois des Hollywood Vampires. Supergroupe fondé par Alice Cooper, Joe Perry et Johnny Depp, le trio avait enchanté lors d’un premier album de reprises, qui rendait hommage aux stars du rock alors décédées. Tenant son nom d’un ancien club de boissons où Alice Cooper se murgeait la gueule avec d’autres stars comme Keith Moon ou Ringo Starr, Hollywood Vampires va prendre de l’ampleur. Le premier album étant un beau succès, le charisme des fondateurs faisant le reste, il était presque logique que la formation revienne pour un second album. C’est en 2019 que parait alors Rise, le nouvel effort de la bande. Ici, moins de reprises (seulement trois), des compositions originales et seize pistes pour notre plus grand bonheur. Ou pas ? Car en effet, à force de trop tirer sur la corde nostalgique, le groupe déçoit.

Pourtant, l’album partait sur les chapeaux de roues. Avec I Want my Now, le groupe offre son plus gros titre d’entrée de jeu. Long de plus de sept minutes, on ne s’ennuie jamais et on retrouve tous les éléments d’un bon rock typé années 70. Les riffs de Joe Perry font mouche, le long pont éthéré psychédélique fonctionne à merveille et la voix d’Alice Cooper fait le reste. Avec une telle entame, on se dit que si tout l’album est de cet acabit, on va avoir droit à du très lourd. Et avec Who’s Laughing Now, on est encore surpris en bien. La formation délivre un titre énergique, assez sombre, à l’image du Shock Rock de Cooper. Si le titre est plus concis que le précédent, il est aussi plus efficace dans sa mise en mémoire. La mélodie reste bien dans la tête et le refrain est catchy à souhait.

Les bons côtés continuent avec The Boogieman Surprise. Le groupe change quelque peu de registre et propose quelque chose de plus lent, avec une ambiance plus marquée. Les riffs fonctionnent bien, même si ce n’est pas forcément le plus important ici. Ils passent retrait de l’ambiance voulue. Mais ce n’est pas bien grave car il se dégage un certain « groove » du morceau, renforcé par la présence du clavier. Avec Welcome to Bushwackers, la formation s’amuse à faire un titre folk-rock qui marche bien. On y ressent l’odeur de whisky et même quelques éléments qui pourraient faire penser à du Rob Zombie. Franchement, c’est assez rafraîchissant, même si on sent que le groupe va descendre petit à petit dans la qualité. En fait, on ressent déjà les prémices de morceaux qui ressemblent plus à des délires entre potes qu’à de vraies compositions faites pour rester.

Et cela va fortement se ressentir par la suite. Par exemple, You Can’t Put Yours Arms Around a Memory est une ballade très classique, sans doute trop, et qui ne marque pas vraiment. Elle est suivie par Git From Round Me, qui renoue avec un rock un peu plus énervé, mais encore une fois, ça ne marche pas vraiment. Le spectre de ce que veut être le groupe plane au-dessus des musiciens, mais ne rentre jamais dans leur âme. On reste en surface sur quelque chose de cool, de bien fait, mais qui manque d’incarnation et d’une volonté de marquer les esprits. Cet aspect « coolos » et « album entre potes » se ressent encore plus sur la fin de l’album, avec des morceaux indigestes. Par exemple, We Gotta Rise est absolument abject, tout comme People Who Died, qui est franchement insupportable.

A côté de cela, on va retrouver une pléthore d’interludes qui vont desservir totalement l’album. Ils sont au nombre de trois et c’est bien trop. Cela donne un aspect décousu à l’album, d’autant plus lorsqu’ils arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans aucun rapport avec les titres précédents ou suivants. On peut y voir comme un gros délire entre les trois artistes. Enfin, on retrouve des morceaux moyens, qui végètent au milieu de tout ça. New Threat est sympathique, mais sans plus. Mr. Spider, autre long morceau, propose une belle ambiance, mais manque d’impact et s’avère assez ennuyeux. Quant à Congratulations, on dirait l’introduction de Wonderwall d’Oasis… On a connu plus inspiré ! Reste alors la reprise de Heroes, par Johnny Depp qui montre qu’il possède une voix superbe et permet de nous raccrocher un peu à l’écoute de cet effort.

Au final, Rise, le dernier album en date des Hollywood Vampires, s’avère être une belle déception. Si l’album est loin d’être mauvais, il est aussi loin d’être marquant. Si l’entame est grandiose, on va vite redescendre de notre piédestal tant le groupe part dans des délires qui excluent celui qui écoute. Il en résulte un album déséquilibré, qui ennuie sur la fin et qui manque clairement de pistes importantes pour rester dans les mémoires. Dommage…

  • I Want my Now
  • Good People ar Hard to Find
  • Who’s Laughing Now
  • How the Glass Fell
  • The Boogieman Surprise
  • Welcome to Bushwackers
  • The Wrong Bandage
  • You Can’t Put Your Arms Around a Memory
  • Git From Round Me
  • Heroes
  • A Pitiful Beauty
  • New Threat
  • Mr. Spider
  • We Gotta Rise
  • People Who Died
  • Congratulations

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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