avril 19, 2024

Serenity – The Last Knight

Avis :

Le monde du Power/Heavy/Epic est peuplé de groupes qui racontent tout plein de légendes et de contes Fantasy. On pense bien évidemment à Rhapsody of Fire, mais d’autres formations sont venues se greffer à ce filon qui semble ne jamais s’épuiser. Et ne nous y trompons pas, Serenity fait bien partie de ce créneau-là, à savoir des histoires de chevaliers, de dragons et de princesses en détresse. Formé en 2001 en Autriche, Serenity a fait pas mal de bruit au milieu des années 2010. Depuis War of Ages en 2013, le groupe a enchainé les succès critiques avec notamment Codex Atlanticus en 2016 et Lionheart en 2017. Pour sortir son septième effort, les autrichiens ont pris un peu plus de temps, trois ans, pour peaufiner The Last Knight. Et… le résultat n’est clairement pas à la hauteur de nos espérances. Mou, sans envergure, cet album est décevant.

Le skeud débute avec le titre éponyme de l’album. Longue introduction instrumentale, on a vraiment la sensation que le groupe va nous pondre quelque chose d’épique. Outre l’orchestration dantesque, les chœurs rajoutent une dose de puissance, et on clairement la sensation d’être face au générique de fin d’un film grandiloquent. Mais le soufflet retombe assez vite avec Invictus. Non pas que le titre soit particulièrement mauvais. Il possède de bons riffs et au niveau de la rythmique, on se retrouve dans un Power assez soft, mais agréable. Le problème provient du refrain, trop classique, et qui ne marque pas. Il en va de même d’un point de vue technique, c’est bien fichu, mais ça manque de puissance, de nerf et de particularité. En effet, on sent que le groupe veut bien faire, mais il est bouffé par ses ambitions.

Avec Set the World on Fire, le groupe plonge dans une sorte de Power édulcoré qui n’a rien de bien folichon. Les riffs sont peu intéressants, voire même redondants, et on se retrouve face à un titre qui n’a rien d’originalité et provoque même de l’ennui. Le morceau manque d’explosion, de panache et on a l’impression d’entendre un truc faussement pop et c’est triste. Keeper of the Knights est assez sympathique et rehausse un peu le niveau, mais il reste trop tendre et manque de niaque. Et c’est un peu le problème avec cet album de Serenity, qui n’arrive pas à retrouver la superbe d’antan. C’est bien fichu, c’est bien produit, mais ça manque clairement d’envie. Et même si Souls and Sins fait illusion le temps de son introduction, on va vite se rendre compte de la supercherie. Ajoutons à cela un manque flagrant de solos et de parties techniques.

Alors le groupe va néanmoins faire rapidement illusion avec My Kingdom Comes. Le morceau est un peu plus nerveux que les autres et on aura même droit à un pont plutôt sympathique, avec des grattes qui évoluent et posent une ambiance plus macabre. Même si c’est très léger, cela démontre un certain savoir-faire et une inutilisation qui fait presque de la peine. Autre bonne surprise, Queen of Avalon va raviver une flamme qui aurait eu tendance à s’éteindre. Le titre est enjoué, il y a de bons solos en son sein et globalement, on prend du plaisir à l’écoute. Comme quoi, tout n’est pas à jeter dans cet album. Mais avec My Farewell, le groupe va retomber dans ses travers, en proposant ici une ballade d’une niaiserie crasse et sans aucun intérêt. C’est mou, c’est chanté de façon random et ça ressemble à du Disney…

Difficile de rembrayer par la suite après un tel échec. Down to Hell prend le parti d’aller à contre-sens de la ballade, pour fournir des riffs Heavy à souhait et particulièrement assassin. Malheureusement, très vite, une mélodie mid-tempo va venir ternir tout ça et sur son ensemble, le morceau ne tient que difficilement. Wings of Pride ressemble à n’importe quel titre Power/Epic/Heavy, n’arrivant jamais à se défaire d’une image clichée en diable. Quant à Call to Arms, le démarrage laisse présager le pire, pour finalement aboutir à un titre sans saveur, qui s’accélère sans jamais avoir une quelconque incidence sur quoi que ce soit. Bref, après un milieu qui donnait de l’espoir, celui-ci se délite au fur et à mesure des écoutes et des morceaux transparents, qui manquent d’identité et de rage.

Au final, The Last Knight, le dernier album en date de Serenity, est une belle déception. Alors, il est vrai que l’album est loin d’être mauvais, mais il manque de personnalité, de colère, de hargne, pour vraiment nous embarquer. Entre un début laborieux et une fin qui frise parfois le ridicule, il ne restera que deux titres vraiment bons au milieu de tout cela, et c’est trop peu pour pleinement convaincre. Dommage, on attendait bien mieux de la part des autrichiens.

  • The Last Knight
  • Invictus
  • Set The World on Fire
  • Keeper of the Knights
  • Souls and Sins
  • My Kingdom Comes
  • Queen of Avalon
  • My Farewell
  • Down to Hell
  • Wings of Pride
  • Call to Arms
  • Souls and Sins (Acoustic)

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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