avril 20, 2024

Resident Evil Vendetta

Titre Original : Biohazard Vendetta

De : Takanori Tsujimoto

Avec les Voix Originales de Kevin Dorman, Matthew Mercer, Kari Wahlgren, Karen Strassman

Année : 2017

Pays : Japon

Genre : Animation

Résumé :

Après les événements survenus à Tall Oaks et Lanshiang, Chris Redfield du BSAA, rejoint huit soldats de l’armée mexicaine en tant qu’observateur dans la région de Querétaro pour appréhender un trafiquant d’armes biologiques, Glenn Arias, et sauver des otages dans un manoir lié à une opération de contrebande d’armes biologiques remplit de zombies infectés par une nouvelle souche virale. Là, il trouve Glenn Arias, mais ce dernier s’enfuit quand le manoir explose. Chris vient ensuite à la rencontre d’une amie et conseillère du BSAA, le Dr. Rebecca Chambers, qui commence à développer des médicaments pour combattre le virus rencontré dans le manoir. Le laboratoire est attaqué par l’une des complices d’Arias après la fin des recherches de Rebecca, que Chris sauve d’une infection. Après l’attaque, ils décident de rejoindre Leon S. Kennedy qui pourrait les aider à arrêter Arias. Concluant qu’Arias est impliqué dans une attaque terroriste à venir, ils se rendent à New York pour le trouver avant qu’elle ne puisse se dérouler.

Avis :

On le sait tous, la franchise Resident Evil est très lucrative. Outre les jeux vidéo qui sont la matrice mère de ce la licence, on retrouve Resident Evil à toutes les sauces, à commencer par le cinéma, avec les ignobles films de Paul W.S. Anderson, qui se met à fantasmer sur sa femme, Milla Jovovich, en train de faire des pirouettes pour buter du mort-vivant. Bien évidemment, si on frôle constamment le nanar avec les films, Capcom a cru bon de jeter son dévolu sur des films d’animation. Depuis 2007 et l’insupportable Degeneration, Resident Evil se décompose en plusieurs films d’animation, dont le dernier en date (à l’heure où ces lignes sont écrites) est Vendetta et a été produit en 2017. Et ça tombe bien, car c’est sur lui que nous allons revenir aujourd’hui.

Duo de choc

Très mal aimé, il semblerait pourtant que ce soit le meilleur des trois en termes de technique, mais aussi de divertissement turbo-con. Le scénario est l’exemple même de la bêtise. Un trafiquant d’armes met la main sur un virus qui transforme tous les gens en zombie. Le BSAA dont fait partie Chris Redfield veut l’arrêter à tout prix, mais ce trafiquant semble introuvable et surtout, inarrêtable. Bon, il faut dire qu’il est aidé par une femme mystérieuse et un gros balèze qui ressemble au Bane de Batman. Alors qu’il est à sa poursuite, Redfield s’allie avec une biologiste qui a trouvé un vaccin et Leon S. Kennedy pour combattre ce grand méchant, dont la seule ambition est de mettre le monde à feu et à sang. On le voit donc de suite, le film n’est pas là pour faire dans la finesse, bien au contraire.

Exit donc les conflits mondiaux dans un pays d’Europe de l’Est, ou encore les manipulations d’un laboratoire pharmaceutique pour vendre des vaccins, ici, on nage en plein délire parano avec un grand méchant qui n’a que peu d’intérêt, si ce n’est de venger la mort de sa femme. Car oui, on aura droit à un flashback sur le méchant, qui devient méchant car un drone largue une bombe alors qu’il va pour passer la bague au doigt à son épouse. Bref, c’est débile, mais ça s’assume jusqu’au bout. Le film alterne des moments plus calmes, où les discussions à grands phrasés vont bon train, avec une action percutante, qui ne cessera que peu de temps. Le réalisateur japonais sait ce qu’il a entre les mains, un gros nanar boursouflé, et il va donc en tirer les conséquences avec un film con comme la lune.

Trahison

Si techniquement, le film est supérieur à ses deux aînés (et il n’y avait pas de mal à ça), il reste bien en deçà dans la caractérisation des personnages, et notamment dans leur nature. Chris Redfield est le héros type. Il l’a toujours été, gardant son sérieux et alignant les fusils d’assaut pour arriver à ses fins. Ici, il reste binaire au possible, mais correspond à ce que l’on attend de lui. La trahison viendra de Leon S. Kennedy, dont le sérieux se sera évaporé dans les vapeurs d’alcool. Dépressif, cynique, il pourra se voir comme un clown. Terminé donc l’aspect ténébreux et mystérieux, il sera le faire-valoir de Chris, et celui qui aura droit aux aspect athlétiques lors des combats. Reste alors Rebecca, une biologiste de talent qui échappera aux zombies de peu et qui sera assez lisse, ne servant qu’à peu de chose sur la fin de l’intrigue.

Du côté des méchants, on est dans la caricature la plus pure. Le grand méchant, le trafiquant d’armes qui répond au doux nom de Glenn Arias, est un mégalomane qui ne souhaite qu’une chose, l’extinction de la race humaine. Car à quoi bon vivre avec les autres si son épouse n’est plus là. C’est d’une bêtise crasse, il n’a aucune réelle épaisseur, mais il se bat comme un diable. Il est assisté par deux créatures étranges dont on ne saura rien, histoire de ménager un peu de mystère si jamais une suite voit le jour. Ces bad guys trouveront un aspect supplémentaire sur la fin du métrage, où un gros monstre fera son apparition en guise de boss final, mais on ira droit dans le nanar dantesque et sans frein. La résolution du problème en devient ridicule, à un tel point que l’on se demande ce que l’on regarde.

Les bons points ?

Ce Resident Evil Vendetta est souvent considéré comme le pire de la trilogie en animation. Pour autant, ici, on pense le contraire. Techniquement déjà, le film est bien au-dessus des autres. Il est plus joli, les textures sont plus fines et l’action est plus lisible, dans des environnements un peu moins vides. Mais surtout, le nouveau réalisateur sait qu’il a un film débile entre les mains, et il ne va pas chercher à faire plus intelligent qu’il ne l’est. Les combats sont dynamiques, improbables, tout comme l’histoire, et finalement, on va prendre un plaisir gras à regarder ce truc se dérouler sous nos yeux. C’est con comme la lune, mais c’est divertissant, le temps d’une morne soirée. Le film ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas. Et cela peut se voir comme une marque de respect envers le spectateur qui est de suite mis dans le bain.

Au final, Resident Evil Vendetta est, à mon sens, le moins pire des films d’animation disponible à l’heure où ces lignes sont écrites. Scénario débile, combats improbables, personnages qui ne correspondent plus à l’image des jeux vidéo, on avait tous les ingrédients pour répudier cet opus. Mais entre un rythme effréné, des passages tellement gros qu’ils en deviennent presque jouissifs et une technique un peu plus poussée, ce Resident Evil Vendetta mérite-t-il un tel statut. Pas si sûr.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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