octobre 5, 2024

Hogjaw – Way Down Yonder

Avis :

Quand on vient d’un endroit précis des Etats-Unis, il est très difficile de se détacher de sa musique. Ainsi, certaines formations sont très ancrées dans les racines de leur état. On peut citer le Kentucky de Black Stone Cherry, mais il est complexe de faire plus prégnant que le rock sudiste de Lynyrd Skynyrd. A un tel point que leur rock est devenu un sous-genre à part entière, pouvant être qualifié de rock sudiste. Mais ils ne sont pas les seuls, et il faut compter sur Hogjaw, qui vient d’à peu près la même région. Arborant fièrement un drapeau à connotation raciste aujourd’hui, le groupe est pourtant loin de toutes ces velléités. Petit frère de Lynyrd Skynyrd, Hogjaw délivre depuis quelques années maintenant un rock épais s’inspirant des différentes contrées américaines. Et après les montagnes et le désert, c’est au tour du bayou de passer à la casserole.

C’est un peu la spécialité de Hogjaw, faire des albums autour de la topologie de son pays, et plus précisément des états sudistes. De ce fait, on s’attend ici à plonger en plein marécages, à côté des moustiques et au son des banjos. Pourtant, le skeud débute avec Back Home Today, un morceau enjoué, qui n’a que peu de surprise, si ce n’est un refrain assez fédérateur et qui permet au chanteur de mettre en avant sa voix. C’est simple, ça fait le job, mais on est bien loin des tempos d’un Lynyrd Skynyrd des familles. Fort heureusement, le groupe se rattrape vite avec To Hell With the Rest. Le titre est bien plus hard, avec en prime un joli solo. Le seul bémol que l’on peut en tirer, c’est que le chanteur montre ses limites en chant, ne pouvant pousser assez loin pour appuyer les riffs.

 Puis survient alors Brown Water, un vibrant hommage au whiskey. Le groupe s’accorde quelques élans bluesy dans un titre plus drôle qu’autre chose, et on sent bien qu’il lui manque un peu d’ampleur pour vraiment nous emporter. Il s’agit-là d’un titre festif, et qui n’a d’autre but que de divertir sur l’instant, malgré une gratte bien maîtrisée. On préfèrera s’arrêter sur North Carolina Way, un morceau plus nerveux, qui monte crescendo, et qui aura même son petit moment touchant, surtout en son début. Ici, on ressent toutes les influences du groupe, et surtout, c’est maîtrisé à la perfection. On fait face à l’un des meilleurs titres de l’album, qui n’est pas sans évoquer Black Stone Cherry, avec une production plus faible. Les moyens ne semblent pas être les mêmes pour les deux groupes. Way Down Yonder, morceau éponyme de l’album, va épouser à pleine bouche le thème du skeud.

Ici, on ressent la moiteur de l’atmosphère. La voix du chanteur s’accorde parfaitement aux riffs et à l’ambiance. Le refrain est, quant à lui, très addictif, et l’ensemble fonctionne très bien. Même les ponts, avec de jolis petits solos, sont très agréables. Un bon titre qui fait plaisir. Mais c’est avec Dark Horse que le groupe marque des points. C’est résolument le meilleur titre de l’album. Assez lent et plus lourd que le reste, le groupe démontre son talent pour raconter une histoire assez sombre avec une ambiance particulière. Le refrain est tout simplement parfait et on ressent que la joie n’est pas à la fête. Un vrai morceau de bonhomme qui respire le whiskey, la sueur et les balades à cheval. En abordant Redemption, le groupe montre qu’il est aussi capable de faire des ballades, et même si tout cela est un peu stéréotypé, ça fonctionne à plein régime.

La voix un peu éraillée du chanteur fait le taf, et surtout, on sera touché par autant de douceur. C’est doux, mais le tour de force réside dans le fait que cela s’imbrique parfaitement la thématique de l’album. Got a Pencil va changer de cap, pour aller vers un Hard Rock simpliste, mais là aussi parfaitement maîtrisé. Rien ne viendra nous surprendre, mais ça balance à tout va, et les riffs sont plutôt puissants. Tout comme Never Surrender, qui élève un peu plus le ton, pour aller vers quelque chose de plus rapide encore. Et Beast of Burden de conclure cet élan Hard pour notre plus grand plaisir. Enfin, histoire de terminer sur une touche rigolote, le groupe propose Talk About Fishin’ et on se croirait presque dans Délivrance. Un moment détente agréable où l’on plonge tête la première dans le bayou.

Au final, Way Down Yonder, le dernier album en date de Hogjaw, est plutôt une réussite. S’il est clair que le groupe américain ne révolutionnera pas le genre et se fait le doux rejeton de Lynyrd Skynyrd, il n’en demeure pas moins qu’il propose un album sympathique, maîtrisé et qui explore bien son thème. A l’heure où l’on veut à tout prix des concepts et des albums de plus en plus complexes, Hogjaw fait dans la simplicité, ne reniant jamais ses origines, pour offrir un album Hard simple, mais diantrement efficace.

  • Back Home Today
  • To Hell With the Rest
  • Brown Water
  • North Carolina Way
  • Way Down Yonder
  • Dark Horse
  • Redemption
  • Got a Pencil
  • Never Surrender
  • Beast of Burden (Roll On)
  • Talk About Fishin’

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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