Avis :
Dans tous les genres qui composent le Métal, il y a à boire et à manger et chacun peut y trouver son intérêt ou ses limites. D’autant plus que dans certains sous-genres, comme le Death, on retrouve encore des sous-catégories qui sont bien différentes. A titre d’exemple, on a droit au Death mélodique, au Brutal Death, au Raw Death ou encore au Technical Death. Et c’est dans cette dernière sous-partie que l’on retrouve Decrepit Birth, groupe américain qui s’est construit au tout début des années 2000. Il ne faudra pas longtemps au groupe pour se faire connaître et sortir un premier effort en 2003. Le groupe va alors prendre du temps pour son deuxième album (cinq ans), puis il va enchainer avec un troisième effort en 2010. Il faudra alors s’armer de patience pour écouter le quatrième album, notamment à cause d’un changement de bassiste et de batteur.
Sept ans, c’est long, et cela peut coûter cher pour certains groupes, soit parce que l’album ne marche pas, soit parce que le groupe n’y arrive plus et jette l’éponge. Decrepit Birth va se relever et sortir alors Axis Mundi, un gros morceau de plus d’une heure, qui va venir nous fracasser les tympans, et rendre hommage à trois groupes que les américains affectionnent particulièrement. Avec ce quatrième album, on va alors avoir deux facettes d’un groupe extrême, qui joue avec les codes du Death, mais se rapproche souvent d’un Black dans les blasts, mais va progressivement partir vers du Thrash dans ses hommages. Il en ressort alors un effort intéressant, mais qui pose assez vite ses limites, surtout dans la première partie. Il faut dire que le groupe va très loin dans le délire et ne mâche pas ses riffs ou son chant proche du gargarisme.
Dès le départ, le groupe nous met dans une ambiance assez tendue, avec des riffs gutturaux au possible, d’où il émane une lourdeur impressionnante. Le batteur va lâcher du blast à tout va, et l’ensemble va venir nous frapper d’un coup. Vortex of Infinity… Axis Mundi est un gros coup de massue qui fait mal et qui délivre sans peine le sous-genre choisi par le groupe. Les guitares sont rapides, le tempo est fracassant et il y a surtout une grosse mise en avant des instruments. D’ailleurs, la voix du chanteur, qui use de gargarisme pour s’exprimer, fait presque partie des instruments, tant on ne comprend vraiment ce qu’il raconte. Pour autant, ça marche et on rentre pleinement dans le délire. Bien sûr, il faut un temps pour s’acclimater, car le genre est violent et extrême. Mais difficile de passer outre la prouesse technique, tant c’est rapide et percutant.
Mais le problème avec ce sous-genre, c’est que c’est souvent répétitif, et la grosse première moitié de l’album a tendance à se ressembler. Si Spirit Guide va chercher moins loin dans le blast et la violence, on fait tout de même face à un titre tapageur qui est là pour faire et tout fracasser sur son passage. Mais il faut reconnaître un début assez mélodieux. The Sacred Geometry ne nous épargnera pas par contre, et on va partir dans un gros délire proche du Grindcore. Fort heureusement, le riffing va au-delà de la violence, et le chant (si tant est on peut parler de chant) s’éloigne parfois des cris de cochon. Hieroglyphic sera dans le même moule, et on peut dire qu’au bout d’un moment, on écoute la même tambouille. Il manque une réelle variation dans les morceaux et c’est souvent tellement bourrin, que la mélodie en prend un coup.
Et on ne parle même pas du reste avec Transcendental Paradox et son démarrage en gargarisme, Mirror of Humanity et son aspect extrême qui en devient presque une caricature, ou encore Epigenetic Triplicity et son blast incessant. Bref, on sent que le groupe est en colère, mais c’est parfois trop, et il aurait fallu apporter un peu plus de variations à l’ensemble. Heureusement, sur sa fin, le groupe va montrer tout son talent en rendant hommage à trois groupes, Metallica, Sepultura et Suffocation. Orion sera donc un morceau purement instrumental, avec un talent de dingue qui met bien en avant les musicos. Quant à Desperate Cry, on va dans un Thrash propre et bien foutu, où le chant est plus clair et permet d’offrir une autre facette au groupe. C’est toujours percutant, mais il y a plus de lisibilité, et on entend la possibilité de faire plus varié.
Au final, Axis Mundi, le dernier album de Decrepit Birth, peut se voir comme une semi-réussite. Les amateurs de Technical Death à tendance gros bourrin seront aux anges, avec des titres longs et épuisants. On sera forcément un peu déçu par le côté répétitif de la chose, mais c’est un peu l’adage du genre et du groupe. Fort heureusement, la fin et ses différents hommages rehausse le niveau et donne forcément envie d’y retourner. Et c’est déjà pas si mal !
- Vortex of Infinity… Axis Mundi
- Spirit Guide
- The Sacred Geometry
- Hieroglyphic
- Transcendental Paradox
- Mirror of Humanity
- Ascendant
- Epigenetic Triplicity
- Embryogenesis
- Orion
- Desperate Cry
- Infecting the Crypts
Note : 14/20
Par AqME