Avis :
Le Metalcore a toujours été un genre moqué par les fans hardcore de métal. Ceux qui ne jurent que par le Thrash, le Heavy ou encore le Speed. Pourquoi ? On n’en sait pas grand-chose, si ce n’est la présence d’un chant clair lors des refrains, donnant une sonorité un peu pop au milieu de beuglements et de riffs assassins. Pour autant, et malgré les moqueries, le Metalcore est un genre jeune qui se porte bien et qui véhicule une énergie folle. Fer de lance du genre, Fit for a King est un groupe américain formé fin des années 2000 et qui va trouver un label en 2012 avec Solid State, label qu’il ne quittera jamais (du moins jusqu’à cette chronique). Après un premier album indépendant, le groupe va fournir un travail de stakhanoviste avec des galettes tous les deux ans dont The Path est le sixième effort.
La question est : attendions-nous réellement impatiemment le nouvel album de Fit for a King ? La réponse est non. Il faut dire que le groupe est assez jeune, et qu’il n’a pas encore prouvé tout son potentiel, même s’il reste un groupe sûr de la scène Metalcore. Néanmoins, The Path avait un atout intéressant à découvrir, son nouveau guitariste en la présence de Daniel Gailey. Et très rapidement, on va s’apercevoir que ce nouveau membre est très à l’aise. Le skeud débute avec The Face of Hate, un titre qui se veut grandiloquent dans son approche et qui tapote assez fort. Le guitariste y trouve une place de choix au sein d’un riffing qui marche du feu de Dieu. D’ailleurs, le titre gagne tous ses galons dans un refrain tonitruant et qui laisse peu de place au doute sur la nouvelle recrue. Bref, c’est bien.
La suite des festivités sera à peu près du même acabit. C’est-à-dire des compos solides, mais qui sont toutes basées sur le même moule. Ainsi donc Breaking the Mirror partira sur les chapeaux de roues dans une sonorité assez pop, mais qui laisse rapidement la place à des riffs assassins et à un chant crié qui plus bel effet. Alors oui, le refrain est en chant clair, mais ça fonctionne et on se surprendra à hocher la tête en rythme. Annihilation sera un peu plus particulier mais aura une espèce d’aura mystique autour de lui grâce à une bonne utilisation de… cloches. Cela donnera un morceau solide, massive et une volonté de rendre cela plus percutant, dans une ambiance presque gothique. Le mélange fait son petit effet. Quant au morceau éponyme, on sent clairement l’influence de Parkway Drive. Notamment sur le dernier album Reverence.
Prophet va changer un peu la donne. Le morceau alterne les phases aériennes et calmes avec un chant clair, pour ensuite partir en eau de boudin dans du cri et une rythmique endiablée. Le morceau est parfaitement maîtrisé, notamment sur son refrain surpuissant et qui rentre rapidement en tête. Locked in my Head change de registre pour le groupe, qui fait quelque chose de plus léger au sein du rythme et qui délaisse carrément el chant crié. Que ce soit le refrain ou les couplets, tout est en chant clair et cela donne un petit côté Heavy pas forcément dégueulasse. Mais c’est avec God of Fire que le groupe va le plus surprendre. En intégrant des sonorités électro dès le départ et en offrant un faux rythme étrange, le groupe perturbe avant de lancer la foudre avec des riffs assassins et une lourdeur rarement atteinte. Titre hybride par excellent, il démontre néanmoins tout le talent de la formation.
Et sa volonté de bousculer les codes et de tenter d’offrir un album varié, sortant souvent de sa zone de confort. Cependant, certains titres seront moins percutants que d’autres, comme Stockholm qui, malgré sa très grande violence et ses excès faisant penser à du Motionless in White, mais ça reste relativement anecdotique. On retrouve d’ailleurs l’utilisation des cloches pour appuyer le refrain, mais ici, ça ne sert clairement à rien. Louder Voice laisse planer un moment doux au départ avant de lâcher la bride et de sortir un truc bien lourd et puissant. Si le titre est bon, il ne marque pas suffisamment, contrairement à son introduction. Enfin, Vendetta sera là aussi un bon morceau bien virulent, mais qui oublie de se faire plus varié, plus nébuleux dans sa structure pour aller à l’essentiel, mais le tout manque d’harmonie et de finesse. C’est du bourrinage…
Au final, The Path, le dernier album en date de Fit for a King, est tout de même un bon album. Ce sixième effort démontre des prises de risque pour le groupe qui essaye de varier les rythmes et mélange plusieurs styles, assumant parfaitement ses références. Il est juste dommage pour la formation que certains morceaux manquent de moments marquants, le groupe voulant à chaque fois percuter avec des riffs lourdingues et un chant crié qui manque de modulation. Bref, un bon album, mais auquel il manque un tout petit truc pour devenir un incontournable.
- The Face of Hate
- Breaking the Mirror
- Annihilation
- The Path
- Prophet
- Locked in my Head
- God of Fire
- Stockholm
- Louder Voice
- Vendetta
Note : 15/20
Par AqME