De : Jane Campion
Avec Abbie Cornish, Ben Whishaw, Paul Schneider, Kerry Fox
Année: 2010
Pays: Angleterre, Australie, France
Genre: Drame, Romance
Résumé :
Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète.
Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids.
John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n’est pas du tout impressionnée par la littérature.
C’est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie.
Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de Keats, Brown, réalisent l’attachement que se portent les deux jeunes gens, il est trop tard pour les arrêter. Emportés par l’intensité de leurs sentiments, les deux amoureux sont irrémédiablement liés et découvrent sensations et sentiments inconnus. » J’ai l’impression de me dissoudre « , écrira Keats. Ensemble, ils partagent chaque jour davantage une obsédante passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux. La maladie de Keats va pourtant tout remettre en cause…
Avis :
Jane Campion est une réalisatrice néo-zélandaise qui a fait nos beaux jours de cinéma durant les années 90. Après des courts-métrages dans les années 80, Jane Campion passe au long en 1986 et au fur et à mesure de la décennie, elle s’impose de plus en plus jusqu’à sa Palme d’Or à Cannes pour son magnifique « La leçon de piano« . S’ensuivra des films comme « Portrait de femme » et « Holy Smoke » qui ne vont faire que confirmer l’immense talent de Jane Campion.
Les années 2000, Jane Campion les parcourt avec un seul film, le décrié et pourtant excellent « In the Cut« ,thriller sulfureux qui change dans la filmographie de la cinéaste. Le film sera injustement bâché. Sorti en 2003, il faudra attendre sept années pour revoir un film de Jane Campion sur les grands écrans. Pour son huitième film, la cinéaste nous revenait avec ce qu’elle sait faire de mieux, c’est-à-dire le film d’époque sur les sentiments, sur la délicatesse et sur les conventions. « Bright Star« , c’est encore une fois un portrait d’une femme et au-delà de ça, un portrait d’un amour presque impossible face à son époque. Bref, tout ce qu’on aime chez Jane Campion et malheureusement, alors que tout est beau et bon, je dois avouer que je suis passé à côté de ce « Bright Star » qui s’est révélé être un moment d’ennui, et j’en suis mortifié.
Angleterre, 1818, dans une petite ville quelque peu éloignée de la capitale britannique, Fanny Brawne tombe sous le charme d’un jeune homme du nom de John Keats. Le jeune homme alors âgé de vingt-trois ans est poète, un poète raté selon ses dires. Les deux jeunes gens entament une liaison et iront même jusqu’à se fiancer, alors que Keats est fauché. La jeune Fanny n’avait pas prévu que leur amour devrait alors affronter bien des difficultés.
« Bright Star« , Jane Campion, Ben Whishaw, Abbie Cornish, l’Angleterre Victorienne, de la poésie, le portrait d’amour presque impossible, des destins tirés de personnes qui ont existé, la délicatesse des sentiments étouffés, des relations presque cachées, le désir, les regards, puis Jane Campion qui s’en va encore une fois sur les sentiers du film d’époque… Franchement, tout était réuni pour que « Bright Star » me passionne, me fascine, et même me bouleverse et pourtant, malgré tous les talents réunis, rien n’y aura fait et les amours entre Fanny Brawne et son poète John Keats m’auront laissé de marbre.
« Bright Star« , dans un sens, est un film très agaçant, car c’est un bon et beau film. Il y a beaucoup de délicatesse qui s’envole de cette histoire. J’aime la façon dont la réalisatrice filme ses personnages, leur relation, leurs silences. Le scénario nous raconte une belle histoire d’amour qui va devoir faire face aux conventions, aux qu’en dira-t-on ou encore à la maladie qui finira pas emporter cet être aimé. Jane Campion étoffe dans un sens très bien cette relation, mais malheureusement, la réalisatrice n’arrive pas à la rendre captivante. Alors que « Portrait de femme » avait des thèmes similaires, que le film avait une relation étouffée, il y avait beaucoup de désir et de violence qui s’échappaient de ses images. Ici, malgré sa belle histoire d’amour, tout est plat, tout est étiré et je suis resté dans l’attente qu’enfin « Bright Star » me prenne et me, surtout, me touche, ce qui ne fut pas le cas. « Bright Star » est long et l’on finit par s’y ennuyer grandement. Il y a très peu de vie dans « Bright Star« , et ça, même quand la passion est censée dévorer ses deux personnages.
Et c’est un sentiment qui est d’autant plus agaçant car tout le reste est assez merveilleux. La reconstitution d’époque est impeccable. Visuellement parlant, le film est de toute beauté. Comme je le disais, il y a beaucoup de délicatesse qui s’envole de ses images, et certains des plans que le film tient sont de l’ordre du tableau mis en mouvement.
Pour son film, Jane Campion a convoqué la crème de l’Angleterre, et même si les personnages m’ont peu touché, il faut leur laisser qu’ils sont très bien interprétés. Abbie Cornish, Ben Whishaw, Kerry Fox, Thomas Brodie-Sangster, Paul Schneider, Amanda Hale, Samuel Barnett, Jonathan Aris… Bref, ce casting est merveilleux et c’est très agaçant de ne pas être plus touché que ça par ces personnages.
« Bright Star » est donc ma première déception venant de la part de Jane Campion et c’est une déception on ne peut plus agaçante, car le film avait tout pour me passionner et rien n’y aura fait. Visuellement, c’est beau, certes, il y a quelque chose qui s’échappe des images et de l’ambiance, mais les minutes ont fini par ressembler à des heures et malgré la tristesse de cette histoire d’amour, le générique fut libérateur. Dommage, vraiment dommage.
Note : 08/20
Par Cinéted