avril 19, 2024

MediEvil

Résumé :

Medievil est un jeu d’action/aventure sur Playstation 4. Un sorcier nommé Zarok veut tout faire pour dominer le monde. Pour cela, il a déjà utilisé ses mauvais sorts pour plonger tout le pays dans l’obscurité et la nuit perpétuelle, afin de dérober l’énergie des habitants. Vous êtes ramené à la vie, sous le nom de Sir Daniel Foresque, avec pour mission de terrasser Zarok afin de ramener la quiétude dans le pays, dans le but de pouvoir y reposer en paix.

Avis :

La PlayStation première du nom a eu droit à son lot de jeux cultes et de personnages emblématiques. La fibre nostalgique de la fin des années 1990 pourrait même qualifier cette période d’âge d’or du jeu vidéo. Cela explique sans doute l’engouement pour réaliser de nombreux remakes tels que Resident Evil 2 ou les premières trilogies de Crash Bandicoot et de Spyro. Bien plus discret en termes de productions que ces deux dernières références, MediEvil demeure un fleuron du jeu d’action-aventures. Considérée comme le pendant vidéoludique des œuvres de Tim Burton, cette exclusivité Sony a désormais droit à son remake.

Avec plus de vingt ans d’écart, l’enrobage graphique constitue donc le premier contraste avec le jeu original. Le nouveau moteur permet de redécouvrir le royaume de Gallowmere dans de très bonnes conditions tout en préservant son atmosphère délicieusement macabre. De l’exploration du cimetière à la traversée des champs agricoles, sans oublier la petite escale à travers l’asile, chaque environnement possède une identité propre. Ils convergent vers un style singulier qui renvoient, comme évoqué précédemment, à une ambiance familière des histoires de Tim Burton. Cela tient à des représentations dignes d’Halloween et à une quête qui s’assimile à une fable facétieuse avec un héros non moins improbable.

Les arbres biscornus, les gueules cassées (littéralement) des protagonistes, l’architecture alambiquée et les édifices d’inspiration gothique… Ces éléments sont repris et retranscrits pour retrouver l’aura du premier jeu. À cela s’ajoute la bande-son où les compositions se rapprochent de celles créées par Danny Elfman. On apprécie également cet humour noir, non dénué d’incongruités, et le rapport à la mort qui permettent de parfaire cet aspect référentiel. Le concept est parfaitement assumé et offre de nombreuses allusions à d’autres œuvres incontournables telles que L’Étrange Noël de Monsieur Jack ou Sleepy Hollow.

Du point de vue de l’ambiance, ce remake s’avance donc comme une indéniable réussite. Toutefois, Other Ocean Interactive choisit de se montrer trop fidèle au titre de SCE Studio Cambridge. Le gameplay est quasiment repris à l’identique sans ajout ni innovation. Cela pose des soucis d’ergonomie, notamment en ce qui concerne les combats qui manquent clairement de subtilités et imposent une approche chaotique pour affronter différents types d’ennemis. L’alternance de coups portés avec la nécessité de se protéger n’est pas optimisée. Cela vaut également pour des phases de plateformes approximatives où les sauts sont capricieux.

La faute essentiellement à un angle de vue mal choisi et des problèmes de caméra récurrents. Déjà présents dans une certaine mesure dans le jeu original, ces défauts n’ont plus lieu d’être en 2019. Faire un remake consiste aussi à corriger les écueils du passé afin de magnifier l’expérience proposée à l’époque. Être fidèle est essentiel dans un tel projet. Toutefois, le concept affiche ses limites, là où un gameplay vieux de 20 ans présente une rigidité assez incompréhensible à la fin des années 2010 au vu des moyens techniques disponibles pour y remédier. Vraisemblablement, l’équilibre n’a pas été trouvé pour satisfaire les nostalgiques de la première heure et un jeune public qui souhaite batailler à Gallowmere.

Quant à la durée de vie, il faut compter six à huit heures pour boucler l’aventure, en incluant de fréquents allers-retours pour se ravitailler en vie dans des niveaux plus simples. Le jeu n’est pas foncièrement difficile, mais nécessite une bonne connaissance des environnements et des faiblesses des ennemis pour progresser. Les combats de boss sont particulièrement représentatifs de ce constat. On retrouve également le hall des héros pour débloquer de nombreux bonus et agrémenter son arsenal de nouvelles armes. Une longévité qui ne présente rien de dommageable, mais n’est guère transcendante ni même très fournie ; exception faite de la possibilité d’accéder au jeu de 1998 en libérant les âmes perdues.

Au final, la version 2019 de MediEvil se partage entre la nostalgie de redécouvrir un titre culte et une absence totale d’évolution (ou d’optimisation) dans son gameplay. Cela tient surtout à cette caméra capricieuse et ces combats assez basiques où la débandade est parfois une option à considérer. En dépit de ces maladresses, l’atmosphère « burtonienne » est toujours aussi délectable entre cette tonalité saugrenue constante et son style graphique tortueux qui s’affranchit de la géométrie et de la physique. Paradoxalement, une œuvre qui préserve son charme d’antan, mais où les défauts se font plus apparents, car ils sont anachroniques par rapport aux possibilités disponibles pour les développeurs. Comme quoi, être fidèle jusqu’à l’obsession n’a pas que des avantages…

Note : 13/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.