septembre 26, 2025

Abzû

Résumé :

Plongez dans un monde marin vivant rempli de mystères et débordant de couleurs. Effectuez des acrobaties sous-marines gracieuses dans la peau de la plongeuse à l’aide de contrôles fluides. Découvrez des centaines d’espèces uniques inspirées de véritables créatures et formez un lien puissant avec la vie marine qui vous entoure. Interagissez avec des bancs de milliers de poissons qui réagissent de manière procédurale à vos mouvements, entre eux, et aux prédateurs. Prélassez-vous devant des paysages épiques et explorez des écosystèmes aquatiques modélisés avec des détails sans précédent. Descendez au cœur de l’océan où reposent d’anciens secrets oubliés. Mais soyez prudent, car de nombreux dangers rôdent dans les profondeurs. « ABZÛ » vient des mythologies les plus anciennes AB signifie eau et ZÛ signifie savoir. ABZÛ est l’océan du savoir.

Avis :

Généralement exposée dans des documentaires, la plongée sous-marine est une expérience unique. D’une simple initiation à une immersion dans les fonds marins, elle permet de découvrir un monde à part entière, proche des sensations que peut procurer une exploration spatiale en apesanteur. Dans le registre vidéoludique, ce type de projets demeure rare et se cantonne à un marché de niche, augurant souvent d’un succès d’estime, mais non moins honorable. Au fil des générations de consoles, on peut évoquer des titres notables, comme Diver’s Dream, Aquanaut’s Holiday : Hidden Memories ou la saga Endless Ocean. Avec Abzû, on s’insinue dans le sillage de ces productions propices à de belles incursions contemplatives.

D’emblée, le premier jeu de Giant Squid Studios interpelle par sa direction artistique. Son style épuré et son trait affirmé ne sont pas sans rappeler des œuvres originales telles que Journey ou Flower. Ce qui n’est pas un hasard étant donné que le réalisateur, Matt Nava, a travaillé sur ces deux derniers titres, augurant des ambitions et du ton d’Abzû. À savoir, une approche prompte à l’évasion, à une déambulation tout onirique au cœur des océans. En complément, nager dans de grands espaces et, un peu plus tard, découvrir les ruines d’une ancienne civilisation évoque la patte artistique de Fumito Ueda. Il suffit d’entrevoir toute la dimension poétique de la proposition pour s’en convaincre.

Dans tous les sens du terme, l’immersion est au cœur de l’expérience d’Abzû. L’histoire se fait l’économie de dialogues. Ce qui permet d’exacerber les émotions au fil de chapitres à la linéarité toute mesurée. S’il est facile de suivre le cheminement préétabli de l’intrigue, le titre encourage à l’errance maritime, à explorer les fonds marins, puis les abysses, afin d’en découvrir les multiples secrets. En l’absence d’une limite d’air ou d’ennemis, il n’y a pas de contraintes ou de challenges. Ce qui n’est clairement pas l’objectif de l’aventure. En soi, il s’agit d’une bonne initiation pour des joueurs novices, tous profils ou âges confondus.

Les mécaniques de gameplay demeurent faciles à maîtriser. Elles se résument à nager plus ou moins vite, à enclencher des artefacts, voire à accompagner certaines espèces animales. En cela, Abzû possède une faune des plus diversifiées. Entre les récifs coralliens, on peut partir à la rencontre d’orques, de baleines bleues, de requins, de tortues, de raies mantas et même de lamantins. Autant de sources d’émerveillement vivant dans des environnements qui multiplient les ambiances aux antipodes. Certaines zones évoquent un âge primaire de la planète, tandis que d’autres présentent des infrastructures futuristes, ainsi que d’antiques ruines. Celles-ci ont pour principale inspiration la civilisation sumérienne.

En tant que jeu indépendant, la durée de vie d’Abzû reste des plus éphémère. L’aventure privilégie l’intensité de son expérience au travers d’une parenthèse vidéoludique furtive. Il faut compter un peu plus de deux heures pour en faire le tour. La découverte des secrets et la quête des trophées peuvent pousser jusqu’à quatre heures. Cela sans oublier l’exploration libre à laquelle on nous convie au gré des différents chapitres. En fonction de l’avancement de l’intrigue et du changement de cadre, on distingue sept actes. L’incursion n’en demeure pas moins marquante et remarquable, et ce, à bien des égards.

Au final, Abzû constitue une odyssée singulière au cœur des fonds marins. Matt Nava renoue avec l’atmosphère de ses précédentes réalisations, Journey et Flower. Portée par la musique éthérée d’Austin Wintory, l’aventure se découvre sans précipitation. On prend plaisir à se perdre dans des considérations contemplatives et relaxantes qui contrastent avec la majorité des productions vidéoludiques actuelles. Tout comme son gameplay, l’histoire reste simple. Une ode à la nature touchante qui interpelle sur le devenir des fonds marins et des civilisations, sans pour autant sombrer dans la fable moralisatrice. Une bouffée d’oxygène inspirée (et inspirante) qui offre une expérience différente, captivante et pleine de charme.

Note : 16/20

Par Dante

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