avril 25, 2024

Toute Ressemblance… – Denisot Zote

De : Michel Denisot

Avec Franck Dubosc, Jérôme Commandeur, Caterina Murino, Sylvie testud

Année : 2019

Pays : France

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Depuis son arrivée fracassante à la tête du 20 Heures, Cédric Saint Guérande, dit « CSG » est LE présentateur préféré des français. Ses audiences insolentes attisent les jalousies même au sein de La Grande Chaîne dont il est la star incontestée. Sa soif de pouvoir est sans limites, ce qui déplait au nouveau président de la chaîne. La guerre est déclarée entre les deux hommes pour le plus grand plaisir de CSG. Jeux de pouvoir, réseautage, manipulations et coups bas : la lutte sera sans merci, et l’issue forcément spectaculaire. Bienvenue dans les jeux du cirque médiatique !

Avis :

Michel Denisot est l’une des figures de la télévision française les plus connues et les plus appréciées. Bon, il faut dire qu’à soixante-quatorze ans, cela fait bien cinquante ans que Denisot fait de la télé et il en a occupé presque tous les postes, pigiste, journaliste, animateur et producteur, Denisot connaît parfaitement le monde de la télévision. C’est pourquoi, quand ce dernier a décidé d’enfiler une nouvelle casquette et de se lancer dans la réalisation, autant dire que le projet piquait un peu la curiosité et encore plus quand on sait que « Toute ressemblance… » s’aventurait justement sur un film dans la télévision.

À soixante-quatorze ans, Michel Denisot se la joue donc jeune réalisateur et « Toute ressemblance… » fait partie de ces films qu’on a très envie de voir, mais qu’on craint aussi beaucoup, notamment parce qu’on retrouve dans les rôles principaux Franck Dubosc et Jérôme Commandeur. Alors verdict ? Eh bien, « Toute ressemblance…« , même s’il a quelques qualités évidentes et des arguments intéressants, ce premier film demeure une succession de caricatures peu amusantes et surtout, il résonne comme un ensemble de sketches maladroits, comme quoi, malgré des idées et une connaissance aigue de son sujet, n’est pas réalisateur qui veut…

Cédric Saint Guérande, dit CSG, est le présentateur vedette de la grande chaîne et il est surtout depuis dix-huit ans le présentateur préféré des Français. En dix-huit années de service, il a bousculé le PAF. Aujourd’hui, la grande chaîne voit arriver à sa tête un nouveau petit chef qui compte bien faire du ménage et Saint Guérande est dans sa ligne de mire. Une guerre sournoise commence alors entre les deux hommes.

Bien étrange que ce premier film signé Michel Denisot, tant ce dernier arrive à surprendre sur tout ce que l’on pouvait craindre et décevoir sur tout ce qui paraissait acquis d’avance.

La plus grosse crainte que j’avais concernant ce film, c’était la présence de Franck Dubosc en tête d’affiche. Oui, on ne peut pas dire que l’humoriste brille par ces rôles ces dernières années et bien souvent, il a tendance à livrer toujours la même composition ringarde et insupportable et là, devant la caméra de Michel Denisot, il fait des miracles. Si le rôle de Cédric Saint Guérande est une énorme caricature et qu’il est plein de maladresses, pour une fois, Franck Dubosc compose un bon personnage et il a rarement été aussi bon, d’ailleurs, pour le trouver dans un rôle où l’humoriste est aussi bon, il faut remonter au « 10 jours en or » de Nicolas Brossette. Et d’ailleurs, si le film de Michel Denisot arrive à quelque peu tenir sur la distance, c’est grâce à la présence de Dubosc, car sans lui, le film perdrait beaucoup du peu d’intérêt qu’on lui a trouvé.

Toujours dans les bons côtés du film, « Toute ressemblance… » peut se vanter d’avoir de bonnes idées de mise en scène, tout comme on reconnaîtra une belle esthétique sur l’ensemble. C’est vrai que parfois, le film a tendance à nous faire penser au « … loup de Wall Street« , en beaucoup moins bon certes, mais il n’empêche que sur certaines choses, ça demeure intéressant.

Enfin, même si « Toute ressemblance… » est loin d’avoir un bon scénario, Michel Denisot explore (en surface) des thèmes intéressants. Il y a par exemple le désir de monter, d’être à la place de l’autre. Denisot, à travers Saint Guérande, arrive à parler de notre société et du désir du spectateur à toujours avoir du spectaculaire. Le film aborde aussi à travers le personnage de Bruno Podalydès, l’envie de renouveau et de jeunisme, d’ailleurs, ce personnage n’est pas sans rappeler l’arrivée d’une certaine Delphine Ernott à la direction d’une certaine chaîne. Bref, il y a vraiment des pistes intéressantes dans le film, mais malheureusement, ces pistes font office de points dans l’ensemble, tant le film de Michel Denisot est terriblement bancal en termes de scénario, d’humour et de mise en scène.

Avec ses connaissances, on s’attendait à ce que « Toute ressemblance… » soit une peinture acerbe et piquante de la télé, on s’attendait à ce que Denisot nous entraîne dans un monde de loups, dans un monde où il faut se battre pour garder sa place et sauver les apparences et dans un sens, c’est bien ce que fait « Toute ressemblance…« , mais là où ça ne fonctionne pas finalement, c’est par le fait que Michel Denisot ait choisi la farce et la caricature grossière pour nous entraîner dans ce monde. « Toute ressemblance…« , c’est un film qui est parcouru de moments qui se veulent amusants et drôles, alors qu’ils ne sont finalement que gênants. Le personnage interprété par Laurent Bateau n’a pas vraiment de sens, et l’on se demande ce qu’il vient faire ici, tant le trait est lourdingue. Idem, Denisot a fait revenir Alain Delon sur un plateau de cinéma et l’on aurait pu se dire que c’était l’occasion pour l’acteur de conclure de la meilleure des manières sa carrière et finalement, il est là et ne fait rien, strictement rien. « Toute ressemblance…« , c’est finalement un ensemble de sketches qui ne fonctionnent pas, les uns à la suite des autres, et plus le film avance et plus Denisot déçoit.

Sur le papier, il y avait de la matière, entre son idée et surtout avec Michel Denisot aux commandes, mais à l’image, s’il y a bien des éléments sympathiques, l’ensemble déçoit plus qu’autre chose. Sans queue ni tête, grossier dans son trait, ayant quelques petits reliefs mais rien d’affolant, il reste que « Toute ressemblance… » est porté par un Franck Dubosc génial, qui croit à 100 % à son personnage, mais malheureusement, il ne sauvera pas le film. Dommage, vraiment dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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