Titre Original : Heartburn
De : Mike Nichols
Avec Meryl Streep, Jack Nicholson, Jeff Daniels, Maureen Stapleton
Année : 1986
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Romance
Résumé :
Rachel et Mark, deux journalistes, se rencontrent lors d’une cérémonie de mariage et ne tardent pas à se marier. L’arrivée d’une petite fille vient compléter leur bonheur. Mais Rachel apprend que Mark a eu une liaison pendant sa grossesse…
Avis :
Mike Nichols est un réalisateur qui a commencé sa carrière de cinéaste sur les chapeaux de roues. Après ses deux premiers films qui l’on intensément mis en lumière, « Qui a peur de Virginie Woolf ? » et « Le lauréat« , le metteur en scène a bien du mal à confirmer, ses films suivants n’arrivant pas vraiment à convaincre. Ces déceptions personnelles vont faire que Mike Nichols va faire une pause de neuf années dans sa carrière de réalisateur. Ainsi, entre 1975 et 1984, Mike Nichols ne réalisera pas. Il reviendra au cinéma avec le sympathique et étouffant « Le mystère Silkwood » qui s’inspire d’une histoire véridique.
« Le mystère Silkwood« , tenu par Meryl Streep entre autre, relancera sa carrière et Mike Nichols ne perdra alors plus de temps. Deux ans à peine après son retour, le metteur en scène américain revient avec encore une fois Meryl Streep, qu’il associe cette fois à son acteur fétiche Jack Nicholson, pour un joli drame. Chronique d’un coup et portrait d’une femme, adapté d’une nouvelle de Nora Ephron, « La brûlure » est de ces films qui nous font passer un petit mais joli moment de cinéma. Et un moment de cinéma tenu par un couple d’acteurs divins.
Rachel et Mark se rencontrent à un mariage et alors que les deux ont déjà un « lourd » passé amoureux, tous deux mariés et divorcés, leur rencontre résonne comme une évidence. Ne croyant plus au mariage, ils vont pourtant décider de s’unir. Cette union va-t-elle pouvoir faire croire encore au mariage ou le mariage est-il finalement dépassé et voué à l’échec.
L’amour, le mariage, l’engagement, les normes, voilà de quoi parle cette « … brûlure » de Mike Nichols. L’amour est le vecteur d’un nombre incalculable de films, tant le sujet fascine et passionne les réalisateurs du monde entier et Mike Nichols en a très souvent parler à travers ses films. Avec cette « … brûlure« , le cinéaste va s’arrêter sur une chronique de vie et livre là un petit mais joli film. « La brûlure« , dans la filmographie de son réalisateur, restera un film qu’on pourra qualifier de mineur, avec un côté déjà vu, mais ce n’est pas pour cela qu’il ne mérite pas qu’on s’y arrête. Non, « La brûlure » a de jolis arguments pour lui.
S’il est vrai que parfois le film a tendance à se faire un peu longuet, n’étant pas toujours égal dans son rythme, ou dans ce qu’il raconte, la vision qu’offre le réalisateur sur cette tranche de vie, et le portrait de cette femme impeccablement tenu par Meryl Streep, est intéressant, et même touchant, car Mike Nichols a réussi à capturer de jolis moments de vie. Des moments simples, qui résonnent comme justes et vrais.
De plus, derrière ces moments, Mike Nichols questionne l’institution du mariage en elle-même, surtout dans une Amérique qui aime les institutions et les normes. La séquence du mariage est sûrement la meilleure partie du film, car elle pose tant de questions intéressantes sur le couple, le bonheur, les doutes, et l’idée même du mariage. « La brûlure« , en plus d’une réflexion sur le mariage, est aussi un film qui dresse avec tendresse le portrait d’une femme dans la société « d’aujourd’hui », car oui, si le film date des années 80, ses sujets et ses réflexions sont encore d’actualité.
Oscillant entre le drame et la comédie, Mike Nichols livre un film inégal, qui traîne parfois de la patte, mais en même temps, malgré ses longueurs et ses coups de mou, « La brûlure » tient une mise en scène élégante. Une mise en scène intime qui n’en fait jamais trop. À aucun moment, alors que tomber dans ce piège était facile, Mike Nichols ne tombe dans le pathos. Non, inégal d’un côté, son film demeure assez juste sur son ensemble.
Si le film est juste aussi, c’est parce qu’il est tenu par deux monstres sacrés du cinéma. Meryl Streep et Jack Nicholson sont tout simplement impeccables dans leur rôle, chacun apportant beaucoup à l’autre, au couple qu’ils forment, mais aussi de manière individuelle à leur personnage. On est conquis par Nicholson, bourré de charme, comme on sera touché par une Streep divine. À noter aussi parmi les petits rôles, on trouvera un tout jeune Kevin Spacey, puis Jeff Daniels, Catherine O’Hara ou encore le réalisateur Miloš Forman.
« La brûlure » est donc de ces films qu’on qualifie très facilement de sympathique. Certes, ce n’est pas une grande œuvre et au vu des pointures qu’on trouve, on pourrait même être déçu, mais il n’empêche que si mineur soit il, cette « … brûlure » de Mike Nichols nous fait passer un petit moment de cinéma intéressant et touchant et c’est déjà très bien. Loin d’être essentiel, « La brûlure » demeure à voir pour les curieux.
Note : 12/20
Par Cinéted