mars 28, 2024

The Last Vegas – Eat Me

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Avis :

Toute personne baignant dans un climat favorable à la culture possède des références et des goûts plus ou moins prononcés. Maintenant, on sait tout que l’habitus primaire, c’est-à-dire les choses que nos parents écoutent et que l’on découvre durant toute notre jeunesse, forme clairement nos goûts futurs et permet d’avoir des groupes de référence, des formations qui font qu’insidieusement, on les reproduit sans le vouloir.  Et c’est un peu le cas avec The Last Vegas. Groupe formé à la fin des années 2000 par une bande d’étudiants, c’est tout timidement que le groupe décide de faire l’animation de quelques bals et d’auto-produire leurs deux premiers skeuds. Cependant, la notoriété peinant à venir, c’est grâce à la victoire lors d’un concours de guitares organisé par Motley Crüe que le groupe trouve un nouveau label et un mécène en la présence de Nikki Sixx. Le groupe enchaine alors les premières parties, notamment de Motley Crüe avec Theory of a Deadman et Hinder, puis avec Duff McKagan’s Reloaded. Mais cela faisait maintenant quatre ans que l’on n’avait plus de nouvelles du groupe et encore moins sur le sol français, puisque le groupe n’est pas encore connu chez nous. Eat Me est leur sixième album studio, et même s’il se révèle fort sympathique, il a tendance à souvent recopier ses aînés et a du mal à se démarquer dans la masse hard rock.

Le skeud débute avec Bloodthirsty. Alors on pourrait croire à un titre vampirique et assez rugueux, mais il n’en sera rien. Au lieu de cela, on aura droit à un son heavy très old school, un reproche qui a été fait au groupe lors de leur précédent album par la presse spécialisée, et à des riffs qui ne sont pas sans rappeler des formations comme AC/DC. Mais à ces riffs, il faut aussi ajouter des chœurs masculins qui font plus penser à du Bon Jovi, et qui ont tendance à ralentir le rythme du morceau. Le titre en lui-même n’est pas mauvais, bien au contraire, il est très entrainant et il y a même un petit solo en son sein, mais la voix en retrait, qui est assez aigue et fait immédiatement penser à celle de Brian Johnson, montre que la formation manque clairement d’identité. Et c’est le reproche principal que l’on peut faire au groupe, puisque The Last Vegas copie ses aînés. Alors il le fait bien, et globalement l’album est plutôt bon, mais il manque vraiment une patte personnelle. On retrouve cette terrible scorie dans des titres comme Here we go Again ou encore, de manière plus prégnante, Anything it Takes, qui semblent sortir tout droit d’un album d’Aerosmith ou de Motley Crüe. Alors certes, ce sont des comparaisons plutôt flatteuses, mais cela n’attire pas forcément vers ce groupe, moins connu et donc avec une portée moins importante. Mais le pire, c’est que l’on retrouve cela dans les deux ballades présentes dans le skeud avec Universe & You et Love’s Got Nothing on me, qui donne une impression de copier/coller, sans forcément y apporter de la nuance.

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Néanmoins, il ne faut pas enterrer le groupe qui s’offre ici un sixième album qui rime tout de même avec plaisir. Car il ne faut pas s’y tromper, Eat Me est un album éminemment sympathique, avec des compositions directes, simples, mais efficaces et qui parfois rentrent immédiatement en tête. On peut parler bien évidemment des ballades, qui même si elles font penser à d’autres groupes, sont d’une efficacité redoutable. Mais ce n’est pas tout, car avec des titres nerveux comme Hot Fudge ou Voodoo Woman, le groupe démontre qu’il peut aussi avoir son univers entre heavy old school, rock et parfois même des insertions blues pas dégueulasses et qui apportent une belle variation à cet album. L’ajout de claviers sur certaines pistes permet aussi de varier les plaisirs et d’offrir quelque chose d’old school, mais de purement jouissif et primaire. Et finalement, c’est peut-être là-dedans que le groupe trouvera sa voie, en allant à l’essentiel, ou encore fournissant un univers autour d’un titre. Pour comprendre cela, il faut se référer au dernier titre du skeud, From Hell. Proche d’un métal industriel, le groupe fournit un titre en dehors du reste, avec une ambiance presque horrifique et une ligne de basse en continue qui promet une explosion infernale. Ce qui n’arrivera finalement presque pas, mais permet au groupe de montrer qu’il peut faire autre chose que de la copie propre. Et même s’il y a un soupçon de Marylin Manson dans ce dernier titre.

Au final, Eat Me, le dernier album de The Last Vegas, est finalement un album en demi-teinte mais duquel ressort un plaisir immédiat. Car si le groupe a tendance à copier ses aînés et donc ses références, il n’en demeure pas moins qu’il le fait bien et avec une technicité irréprochable. En fait, il manque juste une patte personnelle au groupe pour vraiment percer et devenir l’égal de ses idoles.

  1. Bloodthirsty
  2. Here we go Again
  3. Universe & You
  4. Hot Fudge
  5. Along for the Ride
  6. Voodoo Woman
  7. Love’s Got Nothing on me
  8. Hard to Get Over (You’re so)
  9. To Be Treated
  10. Anything it Takes
  11. From Hell

Note: 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=E0jojclPoR4[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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