Titre Original : The Sixth Sense
De : M. Night Shyamalan
Avec Bruce Willis, Haley Joel Osment, Toni Collette, Olivia Williams
Année: 1999
Pays: Etats-Unis
Genre: Fantastique, Thriller
Résumé :
Cole Sear, garçonnet de huit ans est hanté par un terrible secret. Son imaginaire est visité par des esprits menaçants. Trop jeune pour comprendre le pourquoi de ces apparitions et traumatisé par ces pouvoirs paranormaux, Cole s’enferme dans une peur maladive et ne veut révéler à personne la cause de son enfermement, à l’exception d’un psychologue pour enfants. La recherche d’une explication rationnelle guidera l’enfant et le thérapeute vers une vérité foudroyante et inexplicable.
Avis :
Parmi les carrières et les personnages les plus sulfureux de Hollywood, M. Night Shyamalan s’impose comme la légende urbaine de ces dernières années. Il faut dire que le réalisateur possède un caractère bien trempé, pour ne pas dire un melon d’une taille gigantesque et il fut perçu, lors de ses premiers films, comme le futur James Cameron. Et on ne peut pas donner tort à ceux qui ont dit cela quand on voit la qualité intrinsèque de ces deux premiers films que sont Sixième Sens et Incassable. Seulement, le temps à fait son effet, et le cinéaste, dans sa grande démesure a voulu faire le beau, en faisant des films complexes, barrés, mais complètement à côté du sens même du cinéma, le divertissement. Il s’en est suivi une descente aux enfers vertigineuse avec de films comme La Jeune Fille de l’Eau, une purge infâme ou encore After Earth, son dernier coup d’éclat, avec des effets spéciaux accumulant des années de retard et un Will Smith monolithique. Mais parfois, faire une rétrospective permet de garder de meilleurs souvenirs d’une réalisateur qui en avait dans la tronche et Sixième Sens est le parfait exemple de ce qu’il faut faire pour débuter sa carrière.
Le docteur Malcolm Crowe est un psychanalyste réputé et reconnu dans la ville de Philadelphie. Spécialisé dans les troubles des enfants, il fête son prix avec sa femme. C’est alors qu’un ancien patient lui rend visite et lui tire dessus avant de se suicider. Quelques temps plus tard, il s’occupe d’un jeune garçon qui possède les mêmes troubles que celui qui a tenté de le tuer. Mais la maladie de ce jeune garçon recèle bien des secrets et il va être difficile pour Malcolm de percer à jour le jeune homme.
Sixième Sens est l’un des plus gros succès au box-office en 2000, se situant deuxième jute après un certain Star Wars. Succès mérité ? Certainement car le film débute comme un thriller tout bête pour partir ensuite vers le pur film fantastique avec un twist final renversant. Donnant tout ce qu’il a sur ce projet, M. Night Shyamalan tisse une intrigue intelligente qui va donner des indices aux spectateurs sans pour autant que cela soit si flagrant. La mise en scène est ingénieuse et le spectateur sera très touché par la relation qui lie le psychanalyste à son nouveau patient, un jeune garçon très intelligent. D’ailleurs, la majorité du film joue sur la dualité entre les deux protagonistes qui deviennent une pierre angulaire du film, chacun essayant de percer le mystère de l’autre.
En dehors de cette dualité qui finit en symbiose, on aura notre lot de passages effrayants et de passages touchants. Le versant fantastique est très bien amené et va permettre au réalisateur de s’amuser avec le spectateur, avec des apparitions effrayantes, mais qui ne touchent pourtant pas à Jump Scare classique. En effet, le film propose des plans fixes avec des certaines images marquantes, mais qui relèvent plus d’un James Wan, avec une ambiance pesante, lourde et assez malsaine. On sera bien entendu pris au jeu grâce au traitement ingénieux du personnage du petit garçon, pour lequel on aura une grande empathie. C’est bien simple, les personnages sont attachants et donc on ressent les choses pour eux. Haley Joel Osment, alors en pleine ascension est bouleversant, en atteste le passage dans la voiture avec sa mère, où il lui avoue son don. Bruce Willis, quant à lui, livre l’une de ses meilleures prestations, avec une sobriété incroyable.
Alors bien évidemment, on peut trouver des défauts au film et il y en a, dont la majeure partie sera enlevée dans Incassable, le meilleur film du réalisateur, mais tout cela reste tout de même assez anecdotique. Le plus gros problème, c’est qu’il s’agit d’un film que l’on ne peut voir qu’une fois. En effet, le twist final change complètement la donne, car il est inattendu, bouleversant même, mais une fois que l’on connait cette fin, le reste du film n’a pas la même saveur et fonctionne beaucoup moins bien, ce qui est dommage.
Au final, Sixième Sens reste et demeure un excellent film de la part de M. Night Shyamalan. Partant du thriller pour aller vers le fantastique et parfois l’horreur, ce film fait partie de ceux qui ont marqué l’histoire du genre fantastique et qui restent dans la mémoire des cinéphiles. Un film beau, intéressant et qui n’a pas vraiment vieilli malgré ses quinze ans d’âge.
Note : 17/20
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Par AqME
Une réflexion sur « Sixième Sens »