mars 29, 2024

ABC’s of Death 2

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De : Julian Barratt, Aharon Keshales, Navot Papushado, Bill Plympton, Rodney Ascher, Erik Matti, Vincenzo Natali, Larry Fessenden, Kristina Buozyte, Bruno Samper, Marvin Kren, Juan Martinez Moreno, Todd Rohal, Steven Kostanski, Alejandro Brugues, Jim Hosking, Hajima Ohata, Chris Nash, Julien Maury, Alexandre Bustillo, E.L. Katz, Jen Soska, Sylvia Soska, Julian Gilbey, Soichi Umezama, Dennison Ramalho, Lancelot Imasuen, Jerome Sable, Robert Morgan et Robert Boocheck

Avec Martina Garcia, Andy Nyman, Miguel Angel Munoz, Victoria Broom

Année : 2014

Pays : Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Canada, Israël, Japon

Genre : Horreur

Résumé :

La suite de l’une des plus ambitieuses anthologies jamais conçues au cinéma, réalisée par des cinéastes de tous horizons, du Nigeria au Royaume-Uni en passant par le Brésil, Israël ou les Philippines. Un film composé de 26 segments, chacun dirigé par un réalisateur différent, qui s’est vu attribuer une lettre de l’alphabet, puis qui a choisi de l’illustrer à l’écran par un mot et une histoire dans laquelle la mort joue un rôle.

Avis :

Difficile de critiquer un film comme cet Abécédaire de la mort volume 2.

En général, pour analyser un film, on parle de sa réalisation, de son scénario, de son jeu d’acteur, d’une manière globale.

Quand il s’agit d’un film à sketchs avec 3 ou 4 segments, on peut toujours faire un paragraphe pour chaque film.

Mais quand on se retrouve avec 26 films de pays, réalisateurs et tons différents, on fait comment ?

Vous me voyez critiquer tous ces courts-métrages un par un, au risque de vous gâcher le plaisir et de pulvériser le record de longueur d’article ?

Des courts sérieux ou drôles, glauques ou poétiques, parfois animés, réalistes ou fantastiques, qui ne se ressemblent pas les uns les autres ?

Impossible.

Alors on se débrouille.

Je n’ai jamais eu l’occasion de voir le volume 1, mais les échos de spectateurs disaient de lui qu’il était très inégal, et que peu de segments sortaient réellement du lot.

Un effort a été apparemment fait sur ce second opus, puisque s’il comporte encore une bonne dose de déchets, plus de la moitié des épisodes s’avèrent de qualité, et un tiers peut se targuer d’être vraiment excellent.

Globalement, et c’est une coïncidence, il y a un certain équilibre entre les courts légers et ceux beaucoup plus sombres et sérieux. On aurait pu craindre une gaudriole constante, ou au contraire un ton plombant rébarbatif, il n’en est rien, et l’on passe facilement d’un bonbon trash à une œuvre glauque, d’un film hyper gore à un autre beaucoup plus suggestif. Mais toujours sur le même thème : La mort, dans tous ses états.

Un thème presque banal, qui pousse les meilleurs des réalisateurs à se surpasser, comme il mène malheureusement certains à faire preuve d’un manque flagrant d’originalité, se contentant parfois d’être uniquement violent.

Si le résultat reste une fois encore inégal, le décorum général est lui très réussi, prenant place dans une salle de classe aux allures d’horreur victorienne, avec une animation façon papier découpé.

À ce propos, le générique de début est un petit bijou, transformant peu à peu des découpages d’enfants en scènes d’horreur d’une poésie macabre, le tout sur une petite ritournelle de boite à musique qui met tout de suite dans l’ambiance.

Bon, et ces films alors ?

Et bien comme c’est un ordre alphabétique, dressons une liste, et faisons un point court et concis sur chacun d’entre eux.

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A is for Amateur : Un tueur à gage reçoit une nouvelle cible et imagine à l’avance le parfait déroulement de l’opération ? Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Très drôle, plutôt bien vu, et la chute est savoureuse, parfait pour démarrer l’anthologie.

B is for Badger : Une émission de télé au présentateur prétentieux et condescendant vient tourner un épisode sur la mort de blaireaux près d’une centrale nucléaire. Tourné façon found footage en un seul plan séquence, un court plutôt léger mais qui ne vole pas bien haut.

C is for Capital Punishment : La vindicte populaire d’un village condamne à mort un homme qui se dit innocent de la disparition d’une adolescente. Un film qui abandonne le principe de scénario pour une violence frontale brutale mais sans fond. Aucun intérêt.

D is for Deloused : Dans un univers Barkerien, un condamné passe à la chaise électrique, et revient du purgatoire grâce à un pacte passé avec une terrifiante entité. Tout en animation façon pâte à modeler, le court le plus glauque de la série, sale et sans espoir.

E is for Equilibrium : L’arrivée d’une femme sur une île déserte va mettre en péril le fragile équilibre entre les deux naufragés mâles qui y résidaient déjà. Assez drôle et bien mis en image avec un procédé de faux plan-séquence. Anecdotique mais pas désagréable.

F is for Falling : Une parachutiste israélienne se trouve accrochée à un arbre, alors qu’un jeune palestinien armé s’approche d’elle. Une volonté politique un peu niaise et chiante pour un court sans réel intérêt, qui frôle même le ridicule.

G is for Granpa : La relation conflictuelle entre un homme à tendance gothique et son grand-père de logeur. Pas nul, quelques idées tordues, rien de bien original et ça manque d’une fin plus assumée, mais ça se regarde.

H is for Head Games : Deux visages, un homme et une femme, s’affrontent à coup de substances corporelles et d’organes. Un délire non-sensique et visuellement extra, typique de son réalisateur Bill Plympton. Rien à rajouter, c’est hilarant.

I is for Invincible : Une fratrie tente de tuer leur mère indestructible pour récupérer l’héritage. Un petit air d’Evil Dead plane sur ce court. Amusant et trash, mais il ne va jamais plus loin que son concept.

J is for Jesus : Un riche industriel engage deux prêtres pour exorciser son fils homosexuel d’une manière plutôt directe. Je ne sais toujours pas si ce court-métrage est ouvertement anticlérical ou méchamment homophobe… Mais visuellement c’est assez fascinant.

K is for Knell : Une jeune femme est témoin d’événements étranges dans l’immeuble d’en face, quand des agressions sont commises au même moment. Visuellement intéressant, mais incompréhensible, un film qui ne cherche apparemment même pas à avoir un début d’histoire. À oublier.

L is for Legacy : Alors là mes enfants, impossible de me rappeler de quoi parlait ce segment… C’est dire s’il était oubliable…

M is for Masticate : Un homme aux allures de zombies sème la panique dans une rue américaine. Tourné quasi entièrement au ralenti, ce court instaure une ambiance sur un pitch simpliste, avant qu’un twist final vienne remettre le tout en perspective d’une manière jubilatoire.

N is for Nexus : Les destins de 4 personnes vont se rejoindre et s’entrechoquer. Pauvrement filmé, peu original, à la révélation finale cousue d’avance, bref Nexus est hautement dispensable tant il ne raconte rien.

O is for Ochlocracy (le pouvoir au peuple) : Dans une société futuriste post-apocalyptique, une femme est jugée pour avoir assassiné certains des zombies qui peuplent à présent la Terre. Drôle, angoissant, pertinent, Ochlocracy est la preuve qu’il suffit de peu pour réaliser un court original er bien structuré.

P is for P-P-P-P-Scary : Trois détenus tentant de s’évader sont perdus dans le noir et font une curieuse rencontre. Assez absurde, étrange jusqu’à en être un peu flippant, un court intéressant mais qui ne raconte finalement pas grand chose.

Q is for Qestionnaire : Un quidam répond à un étrange questionnaire qui semble porter sur son QI. Une idée toute simple, bien dialoguée, et bien jouée, et qui se termine sur une pirouette décalée du plus bel effet. Plaisant.

R is for Roulette : Dans une cave, deux hommes et une femme jouent à la roulette russe. Dans un beau noir et blanc, un court sérieux et réaliste qui sait instaurer malaise et tension, et se termine dans le mystère.

S is for Split : Alors qu’un homme appelle sa femme restée chez eux, quelqu’un cherche à faire intrusion dans la maison. Sombre, violent, rythmé, désespéré, un segment qui use merveilleusement le split screen, part d’une idée toute bête et s’avère implacable, jusqu’à une révélation soufflante. Le meilleur de l’anthologie.

T is for Torture Porn : Une équipe de films porno fait passer un casting plutôt dégradant à une jeune fille. Jouant sur les mots, le réalisateur nous convie à une inversion des valeurs féministes et trashs qui devrait rappeler des souvenirs aux amateurs d’animés.

U is for Utopia : Dans un futur parfait, qu’arrive-t-il lorsqu’on ne correspond pas aux canons de beauté ? Vincenzo Natali est de retour, et propose une idée glaciale et pertinente où l’utopie n’est pas toujours celle que l’on croit. Diablement efficace.

V is for Vacation : Curt appelle sa copine par Skype pendant ses vacances entre garçons avec son pote Dylan. Mais il y a des choses qu’il veut cacher. Un peu vulgaire et provocateur, Vacation fonctionne néanmoins grâce à son jusqu’au boutisme et son utilisation du « found footage » en un plan-séquence (probablement truqué mais quand même).

W is for Wish : Deux enfants sortis droit d’une pub pour figurines façon Musclor se retrouve projetés dans l’univers de leurs héros ? À leurs risques et périls. Démontage en règle de la magie naïve des figurines pour gosses, Wish va loin dans le trash politiquement incorrect pour montrer à quoi ressemblerait réellement un univers pareil. Jouissif.

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X is for Xylophone : Une petite fille tape sur les nerfs de sa baby-sitter en tapant sur son xylophone. Si son scénar tient sur un ticket de métro, le film de Bustillo et Maury tient sur son ambiance, le charisme de Béatrice Dalle, et sur un trash volontaire qui ne fait pas dans la dentelle.

Y is for Youth : Une jeune fille délaissée par des parents ingrats visualise les sévices qu’ils pourraient endurer au gré de ses revendications sous forme de textos fictifs. Le mix parfait entre Michel Gondry et Takashi Miike, le tout baignant dans un pur esprit punk. Visuellement flamboyant, drôle et furieux.

Z is for Zygote : Quittant la cabane familiale, un mari préconise à sa femme de mâcher des racines pour retarder l’accouchement en attendant son retour. 13 ans plus tard, elle est toujours enceinte. Plastiquement superbe, puissamment symbolique et proprement dégoûtant, le segment le plus WTF du film, mais aussi un des meilleurs.

Note : 14/20

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Par Corvis

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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