décembre 11, 2024

Delain – The Human Contradiction

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Avis :

Les terres scandinaves sont un territoire propice au métal symphonique ou encore à ce que l’on appelle vulgairement le métal gothique. Véhiculant une image grandiloquente avec des tenues souvent noires, des cheveux longs et un mélange entre lyrisme et violence, le genre a su attirer un certain public grâce à des groupes techniquement impressionnants comme Nightwish ou encore Within Temptation. Delain est un peu le petit frère de tous ces groupes, puisqu’il a été formé sur le tard par rapport à l’émergence du genre et qu’il a été conduit par Martijn Westerholt, ancien claviériste de Within Temptation. Quittant son groupe d’origine à cause d’une maladie (le syndrome de Pfeiffer qui déforme le visage et les membres, pouvant aller jusqu’à un retard mental), il fonde Delain en 2002 et sort le premier skeud, Lucidity, en 2006. Cela leur assure un premier succès et le groupe va entamer une tournée. Le deuxième album, April Rain, sort en 2009 et un an plus tard, le bassiste quitte le groupe pour des raisons personnelles. Il faudra attendre 2012 pour un troisième opus puis 2014 pour un quatrième album, The Human Contradiction, qui aura finalement du mal à se défaire de la masse qui caractérise maintenant les groupes de ce genre.

Pourtant, le skeud commence pas trop mal avec Here Come the Vultures, un titre assez long, qui démarre gentiment, avec la belle voix de la chanteuse, pour partir ensuite vers quelque chose de plus nerveux et de plus inspiré. La fin, rappelant le début du morceau, est bien sympathique. Seulement, par la suite, les choses vont se gâter. Non pas que l’album soit mauvais, loin de là, mais malheureusement, il n’y a rien qui fait sortir le groupe de la masse d’albums de métal symphonique qui arrive chaque année. Déjà, neuf morceau, c’est assez peu, surtout que dans ce genre musical, si les chants ne sont pas nombreux, ils sont souvent très long et là, ce n’est carrément le cas, puisque les morceaux durent en moyenne un poil plus de quatre minutes. Your Body is a Battleground est un titre typique du groupe. C’est-à-dire que l’on a une intro assez percutante avec une rythmique lourde et de gros riffs, mais le problème c’est que c’est du déjà entendu et que le groupe ne fera aucun effort pour sortir de ce carcan qui mixe riffs lourds et chants clairs quasi lyrique. Le refrain sera bien entêtant car salvateur, mais au final, on en n’aura pas pour notre argent. Mais finalement, ce morceau ne sera que l’annonciateur d’un trio relativement pénible, s’axant presque dans un style pop symphonique du plus mauvais gout. Stardust en est l’exemple parfait, le titre étant le premier tube du skeud, il s’insère parfaitement dans un genre accessible, mais binaire et sans grand intérêt hormis un refrain que l’on mémorisera facilement.

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Mais le pire est résolument My Masquerade, un morceau inutile, lénifiant, et qui est encore plus pop que le titre précédant. Les riffs sont mous, inintéressants et qui plus est, d’un point de vue technique, c’est très classique et ne prend aucun risque. C’est dommage quand on connait le potentiel du groupe ! On sera déçu aussi par le titre suivant, Tell Me, Mechanist, qui débute avec un petit piano pour entamer ensuite de gros riffs bien lourds, mais édulcorés avec des chœurs inutiles, rendant le tout trop complexe. Au final, le morceau est assez riche, mais il ne restera pas en tête et sera certainement le titre que l’on retiendra le moins de l’album. Fort heureusement, Sing to me relèvera un peu le niveau alternant les phases de chant clair féminin avec des phases de chant clair masculin assez sympathiques. Le morceau est plus construit et tient sur la durée. Army of Dolls continuera sur cette bonne remontée grâce à des riffs agressifs et une rupture sympathique, qui dénote presque avec tout ce que le groupe montrait jusqu’à présent. Malheureusement, cette jolie pente sera de courte durée puisque Lullaby sera plus rock que métal symphonique et ne présentera rien de bien neuf. The Tragedy of the Commons clôt l’album de manière mitigée, avec un morceau qui montre les talents vocaux de la chanteuse mais qui aura du mal à embarquer l’auditeur à cause, encore une fois de riffs pas assez travaillés et puissants.

Au final, The Human Contradiction est bel et bien une contradiction. Le dernier album de Delain se veut métal symphonique, mais il n’en garde qu’une appellation générale puisque les trois quarts des titres sont trop mous ou trop rocks, sans pour autant s’élancer dans de longs morceaux grandiloquents et puissants. Une petite déception pour un groupe qui a pourtant un grand potentiel et qui s’appuie beaucoup trop sur ses acquis.

  1. Here Come the Vultures
  2. Your Body is a Battleground
  3. Stardust
  4. My Masquerade
  5. Tell me, Mechanist
  6. Sing To Me
  7. Army of Dolls
  8. Lullaby
  9. The Tragedy of the Commons

Note : 11/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Ubi1m5pR3hM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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