avril 26, 2024

Fourberies

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But du jeu :

Créer un spectacle qui plaît le plus possible au roi en recrutant les bons acteurs et ainsi récolter le plus d’écus tout au long des deux saisons d’une partie.

Les règles :

Dans ce jeu de Bruno Cathala, vous incarnez le directeur d’une troupe de théâtre et vous devez embaucher les bons acteurs pour ce faire. Chaque acteur peut être de deux types différents : tragédien (en rouge, visage pleurant) ou comédien (en jaune, visage souriant). Le principe est simple : Sur chacune des huit tuiles de villes du jeu est placé un acteur ou un saltimbanque. Nous avons dans notre main huit cartes, correspondant donc aux villes. Je pense que vous voyez déjà où l’on veut en venir…

Au début de chaque tour, chaque joueur choisit une carte ville face cachée. Une fois que tout le monde a fait son choix, on révèle les cartes et l’on place notre pion caravelle sur la ville en question. Si l’on est seul sur la ville, on récupère tous les acteurs et saltimbanques qui y sont placés. Quand il s’agit d’un acteur, on peut soit le défausser pour influencer l’humeur du roi, soit le garder et agrandir notre troupe. Les acteurs ont un score de 1 à 5 dans leur couleur, l’humeur du roi se déplaçant de ce score dans un sens ou dans l’autre. Pour la représenter, le jeu est pourvu d’un théâtre en 3D, avec une scène et une jauge au dessus, jaune d’un côté et rouge de l’autre. Si je défausse un acteur jaune de score 2, je vais bouger de deux crans du côté de la comédie. Je peux aussi le garder pour que ma troupe obtienne 2 points de plus en comédie.

Les acteurs ont également un pouvoir qui se déclenche lorsqu’on en récupère un devant soi (gagner des écus, placer un régisseur sur la scène, etc…)

Quand il s’agit d’un saltimbanque, le joueur le récupère devant lui. Ces personnages possèdent un pouvoir qui est activable une fois par saison.

Et que se passe-t-il si plusieurs caravelles atterrissent au même endroit ? Les joueurs concernés piochent une carte demande secrète qui offre une autre occasion de gagner des écus, et les personnages sont défaussés, l’humeur du roi changeant en conséquence.

Une fois les personnages récupérés et les effets des cartes résolus, l’on remet une carte devant chacune des villes. Les cartes ville ne sont pas récupérées, les possibilités étant donc de plus en plus réduites lors des tours suivants. La manche se poursuit ainsi, jouer une carte ville et placer la caravelle, récupérer acteurs et/ou saltimbanques le cas échéant, jusqu’à épuisement de la pioche. A ce moment l’on vérifie si la troupe de chaque joueur satisfait le roi, il suffit de calculer les scores en tragédie et en comédie et de comparer avec la jauge d’humeur pour cela. Si sa majesté désire une tragédie, un score de 4 en rouge et 2 en jaune donne un total de 2 en rouge par exemple. Dans le cas contraire, cela donnerait un score de -2 en comédie. Naturellement, ceux qui ont un score positif sont récompensés. Chaque joueur a la possibilité de jouer une demande secrète à ce moment.

Et l’on recommence un tour avec choix de destination, récupération ou pas des personnages, jusqu’à ce que la pioche soit de nouveau épuisée. L’on vérifie de nouveau les troupes et l’humeur du roi, l’on peut jouer de nouveau une demande secrète, et l’on compte les points. Celui qui possède le plus d’écus est le vainqueur.

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Avis:

Les règles sont relativement simples et c’est à la fois son défaut et sa qualité. Si vous ne connaissez pas Bruno Cathala, sachez qu’il fait partie des auteurs français les plus prolifiques. C’est simple, il est presque partout. La plupart des jeux qu’il signe sont des collaborations avec d’autres auteurs (Abyss avec Charles Chevallier pour n’en citer qu’un) mais il a également pas mal de jeux à son actif en solo (Five Tribes qui a gagné l’As d’Or du jeu Expert au Festival International des Jeux de Cannes 2015 par exemple). En clair, Cathala est attendu au tournant. Et Fourberies est très loin de ce que l’on est en droit d’attendre de sa part. La mécanique est simple, un peu subtile mais sans plus. Le jeu a tout de même pour lui un matériel agréable, avec le fameux théâtre en 3D (qui n’a presque pas d’utilité malgré tout) et des pions de très bonne facture. Les illustrations sont superbes également, un régal pour les yeux.

Mais ceci ne concerne que la forme qui, même si elle est importante, ne parvient pas à masquer le fond qui manque de profondeur.

L’on pourrait rétorquer que sans connaître l’auteur, cela reste un jeu agréable à jouer, tout dépend de nos attentes. C’est à moitié vrai. L’auteur et l’éditeur ont énormément communiqué autour du jeu, à grand renfort de version géante par exemple lors du FIJ 2016, ce qui a contribué à tout ce battage médiatique. Pourtant si le jeu se vend, il peine à décoller dans le cœur des joueurs.

Pour conclure, je dirais que non, Fourberies n’est pas un si mauvais jeu. C’est juste un jeu assez simple destiné à un public plutôt novice, mais un jeu qui pourrait aller plus loin. La scène tournante du théâtre n’est pas très efficace, les parties sont un peu trop courtes pour mettre en place une vraie stratégie. Et le thème n’est pas assez intéressant pour toucher un plus large public et le titre, qui annonce de grosses interactions entre joueurs et même de la trahison et des coups fourrés, ne remplit pas son office. En un mot : dommage.

Note : 10/20

Par Flippy Who

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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