novembre 10, 2025

Omnium Gatherum – May the Bridges we Burn Light the Way

Avis :

On le dit assez souvent, mais le Death Métal mélodique est une affaire de pays scandinaves. Entre la Suède, la Norvège, le Danemark et la Finlande, il y a là-dedans un vivier gigantesque de groupes qui growlent, mais aiment les mélodies doucereuses, et donc foutent du clavier et du chant clair un peu partout. Parmi les groupes les plus « vieux », on peut compter sur Omnium Gatherum. Fondé en 1996 à Kotka en Finlande, c’est après quatre démos et un EP que le groupe trouve un label (Rage of Achilles) pour sortir son premier album en 2003, Spirits and August Light. Après cela, les albums vont sortir de façon régulière, entre un et trois ans de maturation. Ce qui est assez étonnant, car le groupe va avoir d’incessants changements de line-up, à un tel point qu’aujourd’hui, seul le guitariste Markus Vanhala est là depuis le début.

Cela fait désormais quatre ans que le line-up est à peu près stable, et May the Bridges we Burn Light the Way est le deuxième effort avec les mêmes musiciens. Dixième effort studio des finlandais, cet album fait suite à Origin qui fut bien accueilli par la presse spécialisée et les fans. Cependant, quand on pose une oreille attentive sur ce dernier opus, on ne peut pas dire que le groupe prenne des risques, ni même qu’il souhaite sortir de sa zone de confort. En effet, si cet album n’est pas mauvais, loin de là, il reste sur des rails prédéfinis et ne sort jamais de ses ornières, au point que cela en devient ronflant. Néanmoins, en ne faisant que neuf titres pour un tout petit peu plus de quarante minutes, le groupe s’assure plusieurs réécoute en allant à l’essentiel.

Le premier morceau est une introduction instrumentale qui porte le même nom que l’album. On y entend tout ce qui va faire la musicalité de cet album, avec un gros riff, un solo aérien, des nappes de clavier, et un côté un peu trop doux. C’est un sentiment qui reviendra assez souvent après plusieurs écoutes, le groupe offre un Death mélodique qui manque tout de même de hargne et de colère. My Pain peut attaquer de façon frontale avec un bon riff et un chant guttural parfaitement maîtrisé, il possède quelques passages qui manquent cruellement de densité, notamment lorsque le clavier prend le dessus. C’est assez décevant dans l’ensemble, même si ça fait le taf. On a le sentiment que le groupe s’est assagi et se repose un peu trop sur ses lauriers. The Last Hero n’aura pas ce problème, puisqu’il file à l’essentiel et est obligé de frapper fort.

On notera tout de même un début aérien fait au clavier qui laisse craindre le pire, mais ça va. The Darkest City sera le morceau fleuve de l’album, s’approchant des sept minutes d’écoute. Le résultat est plus satisfaisant, avec une technique qui est parfaite, et une approche musicale plutôt explosive. Cependant, comme pour quasiment tous les titres, le clavier prend beaucoup trop d’importance, et il a tendance à adoucir les riffs, et à rendre l’ensemble presque éthéré. Le problème, c’est que ça fait très kitsch et très factice, ce qui est vraiment dommage. On sent toutes les possibilités du groupe qui s’enfonce dans un style moins marquant que prévu. Walking Ghost Phase sera un peu plus entrainant, avec un riff qui lorgne presque vers le Hard pêchu, avant d’être bien accompagné par une mélodie Death qui fait le boulot. Mais là encore, le clavier est trop présent.

Ignite the Flame vient redorer un peu le blason du groupe. Le titre est nerveux, il ne tergiverse pas, et présente des éléments intéressants, proposant alors une ambiance presque mélancolique avant de lâcher les vannes. Streets of Rage s’avance comme un morceau Death mélodique assez classique, mais il détient un joli solo, et globalement, on passe un agréable moment. Par contre, il ne réinvente rien du tout, et on a la sensation d’avoir entendu ça une centaine de fois. Puis Barricades vient relever le tout avec un élan plus dynamique et un sentiment d’urgence plutôt plaisant. Il n’y a toujours rien de neuf à l’horizon, mais au moins, on ne s’y ennuie pas. Puis, pour clôturer l’ensemble, on a Road Closed Ahead, un titre instrumental qui répond à l’introduction et qui s’avère rondement mené, démontrant alors une bonne technique, nous faisant presque regretter la platitude du reste.

Au final, May the Bridges we Burn Light the Way, le dernier album de Omnium Gatherum, manque clairement d’allant et d’une volonté de nous percuter un peu plus. Le groupe se repose sur ses lauriers et ne propose rien de nouveau. De plus, malgré des riffs agressifs et un chant guttural parfaitement maîtrisé, le clavier vient adoucir l’ensemble de façon systématique, et cela gâche vraiment l’écoute. Bref, un album sympathique, mais loin d’être marquant, ni même envoûtant.

  • May the Bridges we Burn Light the Way
  • My Pain
  • The Last Hero
  • The Darkest City
  • Walking Ghost Phase
  • Ignite the Flame
  • Streets of Rage
  • Barricades
  • Road Closed Ahead

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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