LionSoul - Welcome Storm

Avis :

Est-ce que l’on peut considérer l’Italie comme l’un des berceaux du Power métal ? Cette question semble être assez légitime tant un groupe aura marqué les années 90 de son empreinte : Rhapsody of Fire (ou Rhapsody de sa belle époque). Portée par Luca Turilli de 1995 à 2011, la formation italienne va rapidement faire partie des groupes phares de la scène Power, avec des textes sur la Fantasy et des compositions épiques. Et cela a inspiré de nombreux autres groupes, dans divers pays. Il faut croire que cet héritage et parvenu jusqu’à LionSoul. Petit groupe de Power originaire de Bergame et fondé en 2009, il faudra attendre 2013 pour voir un premier album se dessiner de façon indépendante (Omega), puis un EP en 2015 pour avoir droit à une signature sur un label, en l’occurrence Limb Music, afin de sortir Welcome Storm en 2017.

Deuxième album des italiens, les sujets restent les mêmes que précédemment, à savoir la Grèce antique, mais on notera un énorme glow-up au niveau des compositions et de la production. Alors certes, ce ne sera pas la panacée non plus, mais le groupe évolue, et tente de se faire entendre via un album plus court que le premier, qui pêche par générosité, et lorgnant constamment entre Power et Heavy. Cela s’entend dès le début. Après une courte introduction qui se nomme Beyond Dusk, LionSoul balance The Principal Warrior, et le titre va contenir du bon, comme du moins bon. En premier lieu, techniquement, c’est plutôt bon. Les gratteux offrent de bons riffs, et on a même droit à un joli solo, et la batterie est plutôt martiale, mais elle fait amplement le job. Par contre, il faut aimer les chants nasillards, car c’est le cas ici.

Le problème avec ce titre, c’est qu’il reste très calibré et ne contient aucune surprise. Même le refrain manque d’envergure et de punch. Avec Next Genesis, le groupe prend un peu plus de risque, et floute encore plus les limites entre Heavy et Power. La rythmique est plus rapide, les riffs sont plus agressifs, et de ce fait, le chant doit être plus vif, se donnant parfois des allures de David Draiman de Disturbed. Cependant, il n’y a rien de nouveau là-dedans. Ce constat, on va le faire sur quasiment tous les titres qui composent cet album. Gatling Sight est bien sympathique, mais il manque clairement d’originalité et d’une envie de nous percuter. Le refrain a beau se faire à plusieurs voix, il demeure fainéant. Bright as Light redonne un petit coup de fouet à l’ensemble, notamment grâce à sa rythmique. Mais il pêche par son refrain mal fichu.

Néanmoins, on saluera les riffs qui se font plus agressifs et plus lourds. Iron Whispers continue à proposer des riffs assez puissants, et avec une mélodie relativement intéressante. Mais encore une fois, le groupe se saborde avec un refrain qui manque d’entrain. Si techniquement, c’est bon, avec un bon solo, on reste constamment dans l’attente que ça décolle vraiment. De plus, il y a un côté un peu rétrograde qui se dégage de l’ensemble. On sent que l’ensemble manque de production pour rendre l’ensemble plus épique et plus puissant. The Thunder Master montre par contre que le groupe peut se faire bien plus nerveux qu’à l’accoutumée, notamment dans sa gestion du riffing et sa volonté de peser plus lourd. Il est dommage que cela ne soit pas plus utilisé au sein de l’album. Bon, après, on comprend avec les limites vocales du chanteur, qui ne peut guère pousser.

D’ailleurs, on notera aussi des faiblesses dans les transitions, avec des petites anicroches qui empêchent la fluidité de certains passages. On retrouve cela avec A Common Forever qui n’arrive pas à trouver un équilibre lisse entre la batterie et les guitares. Tout cela manque de cohérence, sans compter un chant qui frôle le faux par moment. Welcome Storm (Eternal Quest) nous promet un morceau épique avec son introduction, mais la production demeure trop faiblarde pour les promesses dites. Les grattes sont en arrière-plan par rapport à la batterie, il y a une mauvaise gestion de l’équilibre, et l’ensemble ne fonctionne qu’à moitié. Enfin, Lion’s Throne clôture l’album de façon intéressante, avec une bonne rythmique, de bons riffs, et une envie d’en découdre qui manque cruellement dans tout l’album. On ne peut que se dire que si tous les titres étaient de cet acabit, on aurait eu un meilleur effort.

Au final, Welcome Storm, le deuxième album de LionSoul, est un effort relativement correct, mais qui manque de plusieurs éléments pour vraiment nous convaincre. Trop timide, ne plongeant jamais vraiment dans le Power pour offrir quelque chose de plus aseptisé, tout en lorgnant vers le Heavy lowcost, on ne peut qu’espérer que le groupe se reprenne avec son troisième album, s’améliorant alors encore. Là, c’est sympathique, mais ça reste encore un peu trop frais…