septembre 26, 2025

Signs of the Swarm – To Rid Myself of Truth

Avis :

Le Deathcore semble être un genre relativement à la mode. Pourtant, il s’agit-là d’un sous-genre très violent, relativement extrême, mais qui doit sa mise en avant à un groupe, Lorna Shore. Avec son changement de chanteur, et la venue de Will Ramos, le groupe a pris une nouvelle dimension, et se catalogue lui-même comme Deathcore Symphonique. Car oui, les américains ont inclus dans leur production hyper virulente des orchestrations symphoniques, donnant alors un élan grandiloquent à certains de leurs morceaux. Fort de cela, certains groupes ont décidé de sortir du carcan Deathcore pur, pour aller vers d’autres horizons. On peut par exemple citer Whitechapel, les darons de ce genre, qui ont divisé leurs fans avec deux albums, The Valley et Kin, qui possédaient des passages plus doux et du chant clair. Il n’en fallait pas plus pour donner des idées à Signs of the Swarm.

Le groupe américain a connu des moments tumultueux au sein de son line-up, tant et si bien qu’il ne reste plus que Bobby Crow comme membre originel, batteur de son état, mais qui a dû prendre la basse pendant quelques années et sur deux albums. 2022 et 2023 vont montrer de nouveaux changements, avec la venue d’un nouveau guitariste et d’un nouveau bassiste. Pas de quoi effrayer le groupe qui va tout de même sortir un album tous les deux ans, de manière métronomique. Et c’est donc à To Rid Myself of Truth de pointer le bout de son nez, sixième création des américains. Et c’est un excellent cru. Certes, on n’aura pas des moments théâtraux comme chez Lorna Shore, ni du chant clair comme chez Whitechapel, mais l’album se veut cohérent, massif, et il apporte son lot de passages qui font mal à la nuque.

Le premier titre ne laisse guère de doute sur les intentions du groupe. Signs of the Swarm veut faire mal, très mal, et il va balancer la sauce rapidement. To Rid Myself of Truth pourrait être une synthèse de tout ce que fait le groupe, avec un groupe breakdown, un chant puissant, qui peut même aller jusqu’au cri de cochon, et surtout, une maîtrise technique affolante, qui ne nuit jamais à la mélodie. Ce qui ne sera pas forcément le cas du titre suivant, Hellmustfearme. Le début n’est pas là pour faire dans la dentelle, avec un gros blast et des riffs sur-saturés, mais cela va permettre de donner plus de poids à la suite du titre, qui se voudra plus mesurée, mais surtout plus mélodieux. Il sera difficile de résister aux riffs suivants qui sont tout simplement parfaits pour headbanger dans les meilleures conditions.

Natural Selection sera aussi un titre très bien fichu et qui aura un réel élan percutant. La rythmique est bien dosée, et certains moments sont bien amenés pour nous faire mal aux cervicales. Et que dire de ce petit élan un peu oriental dans les guitares, qui donne une ambiance très particulière à ce morceau. Scars Upon Scars sera la définition même de la lourdeur, et cela dès les premières notes qui tabassent. Le break arrivera assez rapidement, et il poussera dans les tours pour mieux rester dans nos têtes. Bref, l’ensemble est parfaitement maîtrisé. Tout comme sur Chariot qui va commencer à amorcer quelques ajouts un peu superficiels, mais qui arrive tout de même à se faire bien prenant, voire même angoissant par moments. Puis déboule alors Clouded Retinas, qui va faire intervenir un guest de choix avec Will Ramos.

Son chant si caractéristique entame le morceau qui va venir nous frapper de plein fouet, parfois à la limite du non-sens musical. Mais le titre se rattrape bien avec son refrain martelant et surpuissant. Quant à Iron Sacrament, c’est Phil Bozeman qui vient filer un coup de main avec sa voix si reconnaissable. Le titre est un déluge de violence à grands coups de blasts, et c’est malheureusement à partir de là que le skeud baisse un peu. Forcing to Forget manque de percussions, et les quelques moments au chant clair manque d’impact. Quant à Sarkazein, on sera plutôt dubitatif sur le final, à grands renforts d’effets électros qui manquent d’intérêt. Fear & Jugement remonte un petit la pente avec 156silence et Prison, même si l’ensemble manque d’entrain. Enfin, Creator vient clôturer l’album de belle manière, même si le titre reste relativement classique.

Au final, To Rid Myself of Truth, le dernier album de Signs of the Swarm, est une relative réussite. Le groupe signe un skeud tonitruant, puissant et qui ne fait guère de concession. Si on peut regretter une poignée de morceaux moins mordants sur la fin, on préfère tout de même voir le verre à moitié plein et repenser aux premiers titres qui donnent vraiment envie de sauter dans la fosse et de se mesurer à plus grand que soi. Bref, un Deathcore maîtrisé, et un album massif qui fait bien plaisir.

  • To Rid Myself of Truth
  • Hellmustfearme
  • Natural Selection
  • Scars Upon Scars
  • Chariot
  • Clouded Retinas feat Will Ramos
  • Iron Sacrament feat Phil Bozeman
  • Forcing to Forget
  • Sarkazein
  • Fear & Judgement feat 156silence & Prison
  • Creator

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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