septembre 26, 2025

La Guerre des Rose – Quand l’Amour s’en va

Titre Original : The Roses

De : Jay Roach

Avec Olivia Colman, Benedict Cumberbatch, Andy Samberg, Allison Janney

Année : 2025

Pays : Angleterre, Etats-Unis

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Ivy et Theo forment un couple parfait à qui tout réussit : des carrières couronnées de succès, un mariage épanoui, des enfants formidables… Mais sous les apparences de cette vie idéale, une tempête se prépare… Alors que la carrière de Theo s’écroule et que celle d’Ivy décolle, leurs ressentiments et leur rivalité jusque-là étouffés vont bientôt exploser.

Avis :

Jay Roach est un réalisateur américain qui s’est fait une belle réputation dans le domaine de la comédie avec deux « sagas » de comédie, « Austin Power » et « Mon beau-père et moi« . Si le réalisateur a une filmographie amusante, il faut dire qu’il n’a jamais retrouvé les immenses succès qu’il a connus. Pour ma part, le cinéma de Jay Roach est assez limité en dehors de ces deux franchises. En fait, je n’ai vu que « Scandale« , un film de 2020 qui réunissait ni plus ni moins que Nicole Kidman, Charlize Theron et Margot Robbie.

« La guerre des Rose » est une comédie culte sortie en 1989. Une comédie que je n’ai toujours pas vue. Adapté d’un roman, cette nouvelle version de « La guerre des Rose » n’est absolument pas un remake. Jay Roach précise que les époques et les problématiques ne sont plus les mêmes, il s’agit ici d’une nouvelle adaptation. Vendu comme une comédie, où chacun va chercher des poux à l’autre jusqu’au point de non-retour, je m’attendais donc à m’amuser devant le film. Et si ça a bien été le cas, cette histoire (et la façon de la raconter) s’est faite étonnante, car plus qu’une comédie, j’y ai vu surtout un drame sur le couple, sur sa déliquescence, sur ces petites choses qui font que l’amour finit par partir petit à petit, et ça, ça m’a énormément touché.

«  »La guerre des Rose« , c’est une histoire d’amour. »

Lorsque Ivy et Théo se rencontrent, c’est un coup de foudre. Ça sonne comme une évidence. Il est un architecte qui est promis à un bel avenir, et elle travaille en cuisine. Tous deux sont anglais. Ivy a une promesse d’embauche aux États-Unis, et sans l’ombre d’une hésitation, Théo la suit. Plusieurs années ont passé depuis cette rencontre et aujourd’hui, Ivy monte sa chaîne de restaurants, pendant que Théo, après un projet raté, s’est fait licencier et se retrouve père au foyer. Rancœur, amertume, jalousie et manque de communication, commencent alors à abîmer le couple…

Et si on parlait d’un petit coup de cœur avec « La guerre des Rose » ? Pourquoi me direz-vous ? C’est vrai, « La guerre des Rose« , de la manière dont il est vendu, est un film qui a tout l’air d’être une comédie banale, où un couple ne se supportant plus va littéralement faire chier l’autre dans un combat d’ego pour garder une maison. Les trailers sont amusants et plus que ça, le couple Olivia Colman et Benedict Cumberbatch a l’air de faire des étincelles à l’écran. Si le film de Jay Roach a de ça en lui, là où le film surprend, c’est que finalement, ce que les trailers vendent, cette baston entre les deux époux, ce n’est que les vingt dernières minutes et encore, je me trompe peut-être, je suis largué.

Avant d’en arriver là, « La guerre des Rose« , c’est une histoire d’amour. C’est une rencontre hors du temps. Puis c’est une nouvelle vie. Une complicité. Des enfants. Des embûches. La routine qui s’installe. Puis petit à petit, c’est de la jalousie, de la rancœur et surtout des égos qui vont se confronter. Ici, personne ne s’écoute vraiment. Tout le monde est tourné sur son mal-être, sur le souvenir d’une vie parfaite. Les regrets s’installent sournoisement, comme les petits pics, qui au début étaient des blagues. Le scénario est très bien écrit, aussi bien dans la dégradation de ce couple, dans les non-dits qui finissent par tout grignoter (un couple magistralement campé par le duo Colman/Cumberbatch) que dans ce qu’il raconte de notre époque.

« on a bien affaire ici à un drame. »

« La guerre des Rose » est très riche, parlant aussi bien du couple que de la parentalité, de l’éducation. Les rêves qu’on met dans ses enfants. Puis plus loin encore, il y a l’image qu’on renvoie, la société d’aujourd’hui, les rôles inversés, la jalousie quant à la réussite de l’autre, qui peut renvoyer à nous-mêmes et à l’idée de ne rien accomplir. Si le film s’amuse parfois avec des répliques cinglantes et des scènes assez tordantes, la plupart du film reste mesurée et surtout, on a bien affaire ici à un drame. Un drame qui enfonce ses personnages petit à petit, et ça, c’est plus triste qu’autre chose. Et comme je le disais, ça m’a beaucoup touché.

Toujours du côté de l’écriture, on s’amusera avec une sorte de versus, avec ce couple de britanniques qui découvre la vie américaine, avec sa culture des armes, avec ses valeurs, avec cette idée de pouvoir se faire virer du jour au lendemain. Ou encore avec ce combat d’avocats, saignant et tranché, dont le seul but est de gagner et d’écraser l’autre. Bref, là encore, c’est bien écrit et pour le coup, face à ce couple qui ne cesse de s’abîmer, ces petits moments de comédie sonnent comme des respirations.

Ainsi, lorsque je fais les comptes de cette « … guerre des Rose« , le film de Jay Roach se pose comme la très bonne surprise de cette fin d’été 2025. Plus profond et touchant qu’il n’en a l’air, « La guerre des Rose » construit parfaitement la chute de ce couple, dont l’amour disparaît petit à petit, à force de ne pas s’écouter, de ne pas se parler, et d’être centré sur soi-même plus que sur « l’ensemble ». Bref, comme je le disais, ce film, c’est un petit coup de cœur.

Note : 15/20

Par Cinéted

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