avril 28, 2024

Waylander – Eriu’s Wheel

Avis :

Savoir garder un line-up stable est très compliqué. IL faut savoir gérer les égos de chacun, maintenir une cohésion de groupe, et bien entendu, avoir les mêmes objectifs. De ce fait, de nombreuses formations ont évolué au cours de leur carrière, et cela a parfois été un frein. Prenons l’exemple de Waylander, groupe de Folk Métal d’Irlande du Nord fondé au début des années 90. En 1998, le groupe sort son premier album chez Century Media Records, mais après plusieurs concerts, des problèmes internes se font déjà sentir, mais aussi avec le label. Deux ans plus tard, après plusieurs changements de line-up, le groupe signe chez Blackend Records et sort son deuxième opus. Cependant, entre 2002 et 2003, la formation irlandaise va connaître entre de gros problèmes internes, entrainant de nombreux changements de musiciens. Tant et si bien qu’aujourd’hui, il ne reste que le chanteur comme membre originel.

Bien évidemment, ces turn-overs incessants au sein du groupe ont eu des conséquences sur la sortie des albums, mais aussi sur les labels. Depuis 2008, Waylander est chez Listenable Records, mais sort des efforts studios avec parcimonie. Pour preuve, il aura fallu près de sept ans pour voir débouler Eriu’s Wheel, le cinquième album du groupe. On ne peut pas dire que les types soient des stakhanovistes accomplis, mais avec tous ces malheurs, on comprend pourquoi le groupe n’est pas plus productif. Quoi qu’il en soit, ce cinquième effort permet de montrer que le line-up est stable depuis 2013, ce qui est une première. Comme à son habitude, le groupe offre un skeud qui baigne dans un bon mélange des genres, avec du Folk, que l’on retrouve avec la Tin Whistle, cette petite flûte métallique, le Death au niveau du chant et quelques éléments Black dans la batterie.

Tout débute avec Betwixt Times, une introduction qui annonce la couleur de l’album. Ici, on va nous raconter une histoire, et les meilleures sont toujours racontées autour d’un feu qui crépite, et avec une petite guitare sèche. L’ambiance est prenante, on rentre directement dans le délire Folk, avec aussi la présence d’un chant clair aérien, et un Tin Whistle qui viendra soutenir le tout. C’est malin, et cela permet de lancer alors As Samhain Comes. De suite, les riffs de grattes sont très agressifs, très lourds, mais ils sont contrebalancés par la flûte qui insèrera une douce mélopée afin d’adoucir l’ensemble. On retrouve tous les éléments cités auparavant, avec une batterie très rapide, un chant en growl et une rythmique rapide qui évoque aussi bien le Death que le Black. L’ensemble tient parfaitement la route, même si on n’aurait boudé un petit solo de guitare.

En abordant Shortest Day, Longest Night, le groupe peaufine encore une fois son ambiance. La guitare sèche débute calmement le titre, avant de s’effacer progressivement pour laisser place à la tin whistle, puis aux riffs des guitares électriques. Cependant, le rythme est moins soutenu que sur le titre précédent, et il peaufine bien plus son ambiance. Comme à son habitude, le groupe arrive à trouver un juste équilibre entre la douceur de la flûte et l’agressivité des grattes et de la batterie. Il en ressort une belle osmose qui permet de se focaliser sur ce que l’on préfère. Le groupe joue avec cela avec intelligence, et cela donne un titre complet et riche. Imbolc sera dans le même moule, mais il va nous envoûter avec la flûte qui scandera une mélodie qui rentrera immédiatement dans la tête. Impossible dès lors de ne pas murmurer en rythme.

The Vernal Dance va mettre plus de temps que les autres morceaux à se lancer, préférant nous inviter à un bal champêtre. Certes, on retrouve tous les éléments d’un métal Folk avec une belle montée progressive, mais globalement, on fait face à un morceau plus posé et plus joyeux que les autres titres. Un changement qui permet de souffler avant Beltine qui balance la sauce et ne fait pas dans la dentelle. Le groupe joue encore et toujours avec les mêmes éléments, mais ça marche à plein régime et on va se surprendre à taper du pied en rythme. De plus, on ressent vraiment les éléments irlandais dans la musique. As the Sun Stands Still nous cueillera avec son refrain entêtant que l’on chantera à tue-tête. Tandis que To Feast at Lughnasadh renouera avec les débuts de l’album. Enfin, Autumnal Blaze clôture l’ensemble de la plus belle des façons.

Au final, Eriu’s Wheel, le dernier album en date de Waylander, est une sacrée réussite, qui prouve que le groupe est en forme et arrive à tenir un line-up stable et convaincant. Jouant constamment sur la violence du métal qu’il contrebalance avec un côté Folk festif, le groupe a trouvé la bonne recette et nous la ressert sans jamais nous écœurer. Un album maîtrisé du début à la fin et qui donne une bonne envie de danser la gigue, la nuit, au milieu des arbres, en kilt, une cervoise à la main.

  • Betwixt Times
  • As Samhain Comes
  • Shortest Day, Longest Night
  • Imbolc
  • The Vernal Dance
  • Beltine
  • As the Sun Stands Still
  • To Feast at Lughnasadh
  • Autumnal Blaze

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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