
Titre Original : The Possessed
De : Neal Marshall Stevens, David DeCoteau, David Shmoeller
Avec Debra Mayer, Denise Gentile, Elizabeth Ince, Ariauna Albright
Année : 2005
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Résumé :
L’horreur en trois sketches ! » Vengeance d’outre-tombe » : 100 ans après avoir été brûlée vive par des inquisiteurs, les représailles sanglantes d’une sorcière démoniaque qui revient sur les lieux du crime pour plonger leurs descendants dans un véritable bain de sang. » Ensorcelés » : Déguisé en inoffensive vieille dame, un démon obsessionnel capture les âmes d’innocents visiteurs et les enferme à jamais dans de monstrueuses poupées en papier. » Damnation » : Persécuté par le fantôme de son père, un homme plonge dans l’univers macabre de la magie noire et bascule dans un monde d’une sauvagerie inimaginable.
Avis :
Le monde du cinéma d’horreur est peuplé d’artisans qui n’ont jamais eu les moyens de leurs ambitions. Si on connait Roger Corman ou encore Lloyd Kaufman avec Troma, il ne faut pas oublier un certain Charles Band, et sa boîte de production Full Moon. Sans le sou mais toujours propice à trouver des idées à la con pour faire des films d’horreur décalés, voire absurdes, Charles Band va donner sa chance à un nombre incalculable de petits réalisateurs pour faire des films cheap, mais qui trouveront le chemin des direct-to-video chez nous, avec parfois des personnages cultes, à l’image de Gingerdead Man ou de Evil Bong. On peut aussi rappeler que le type adore mettre en scène des personnes de petites tailles, sans que l’on ne sache trop pourquoi. Bref, regarder un film estampillé Full Moon est toujours une expérience, voire un supplice, mais la curiosité est un vilain défaut.
« il y a un attachement qui se produit autour de cette histoire »
Et chez Full Moon, si l’on compte des longs-métrages, on a aussi des courts-métrages qui trouveront une place dans plusieurs anthologies, afin d’en faire des dvd qui nous serons vendus comme des films uniques. Niveau merchandising, on sait que ce bougre de Charles Band est au fait. Possessed fait donc partie de ces anthologies puisqu’il s’agit d’un recueil de trop courts-métrages d’une demi-heure chacun, explorant des thèmes différents, et n’ayant strictement aucun rapport l’un à l’autre. En effet, si certains films à sketches tentent de trouver du liant entre les segments, ici, on ne s’emmerde pas, et on nous balance trois titres qu’il faut accepter tel quel. Ici, on a droit à un film de vengeance/possession, puis un film autour d’un démon, et enfin, un film sur une bonne femme qui ressuscite les morts ou les transforme en oiseaux. Que de promesses !
Tout commence avec Le Sortilège du Diable, où l’on suit un groupe de jeunes qui vont faire du spiritisme à la demande de l’une de leur amie. Cette dernière n’est pas innocente et souhaite faire revenir d’entre les morts une sorcière démoniaque qui fit partie de sa famille, et on va apprendre que tous les camarades réunis ont des aïeux qui ont participé à la mort de la sorcière. Il va s’ensuivre quelques morts ridicules, de la possession en masse, et un couple de héros malgré eux. Bien évidemment, le casting est désastreux, les effets spéciaux sont dégueulasses, et l’histoire est bringuebalante. Cependant, il y a un attachement qui se produit autour de cette histoire, de par sa naïveté, et de par son envie de mettre en avant des maquillages pas si grossiers. C’est bête, c’est mal foutu, mais on ne s’ennuie pas dans cette ambiance halloweenesque.
« la qualité graphique est vraiment immonde »
Le deuxième segment se nomme Poupées Démoniaques, on se dit que la boîte de production a remis en marche les attaques des petites personnes, comme elle fait d’habitude. Sauf que là, l’intrigue se déroule dans les années, au sein d’une maison d’hôte, et qu’une vieille femme vient semer la zizanie. Elle est en fait un démon qui désire enfermer les âmes des habitants dans de petites poupées en papier (des marottes). Là, pour le coup, c’est assez catastrophique, malgré un début intéressant, notamment sur la transformation de la vieille femme, et sur la réflexion de l’existence d’un Dieu ou du diable. Mais l’histoire ne tient pas la route, des personnages sont oubliés en cours de route, et les effets spéciaux sont plus hilarants qu’autre chose. De plus, la qualité graphique est vraiment immonde, jusqu’à se demander si on ne regarde pas un truc filmé durant les années 90…
Le troisième et dernier segment est certainement le plus nébuleux. La Résurrection des Damnés nous place aux côtés d’un jeune homme qui hérite de la maison de son père. En lisant les journaux intime de ce dernier, il découvre qu’il existe une jeune femme capable de faire revenir les morts à la vie, ou alors de les transformer en oiseau. Intrigué, le jeune homme va la rencontrer, mais cela est en fait un piège tendu par son père, qui veut revenir à la vie en prenant la vie de son fils. Assez long et mou, ce court-métrage mérite néanmoins une certaine attention de par sa singularité, ses quelques allusions à Phantasm, et son ambiance délétère qui se place en Louisiane. Il est juste dommage que le côté horreur soit totalement absent, malgré une pointe de gore pas si inintéressante et quelques éléments étranges.
« On a franchement l’impression de regarder des téléfilms qui datent des années 90 »
Au final, Possessed est clairement un recueil inégal et qui manque de budget. On a franchement l’impression de regarder des téléfilms qui datent des années 90, et non pas des choses tournées au milieu des années 2000. Mais il est très facile de cracher dessus, et plus globalement sur Full Moon Productions. A bien y regarder, on a quand même des éléments à se mettre sous la dent, et une sorte d’effervescence créative mal gérée, la faute à une direction absente, et un manque de moyen flagrant. Bref, c’est mauvais, mais on y ressent une certaine empathie, que seuls les passionnés de bis et de bizarreries peuvent apprécier.
Note : 06/20
Par AqME