septembre 26, 2025

Auri – III – Candles & Beginnings

Avis :

Il existe de très nombreux artistes qui font partie d’un groupe, et qui décident par moments, d’aller voir ailleurs et de faire des side-projects, dans des genres totalement différents. Car si certains ont du mal à se défaire de l’image du groupe auquel ils font partie, comme Daron Malakian de System of a Down, d’autres sont carrément partie sur des rivages aux antipodes de leur musique habituel, comme Tuomas Holopainen et Troy Donockley de Nightwish. En effet, ces derniers officient plutôt dans un métal symphonique relativement stéréotypé, mais qui a marqué les esprits, et en 2017, ils rencontrent la chanteuse Folk Johanna Kurkela, et le trio va fonder Auri, qui ne sera pas du métal, mais du folk scandinave. Délaissant les guitares saturées pour de la roue à vielles ou encore du violon, Auri se veut contemplatif et une ode au voyage.

On le sait, Nightwish a annoncé faire une pause après leur précédent album, laissant alors du temps libre pour ses membres. De ce fait, Tuomas Holopainen et Troy Donockley vont en profiter pour faire un troisième album avec Johanna Kurkela, sobrement intitulé Candles & Beginnings. Il fait suite aux deux précédents opus du trio, qui naviguaient déjà dans les eaux calmes d’une Folk agréable, mais qui n’a chamboulé personne. Disons que les fans de Nightwish sont restés un peu sur leur faim, et les amateurs de métal, même s’ils ont le cœur tendre, n’ont certainement pas trouvé leur compte. Mais qu’importe les avis et les retours, le trio continue son travail, essayant de rendre l’ensemble doux et beau. D’ailleurs, tout commence avec The Invisible Gossamer Bridge, et c’est un petit bonbon. C’est doux, c’est calme, et on a la sensation de se retrouver dans le Seigneur des Anneaux.

On y retrouve tous les instruments folkloriques que l’on aime, et même si ça ne démarre jamais vraiment, on est emporté par cet élan de douceur et de plénitude. The Apparition Speaks sera un morceau un peu plus sombre. Ici, on y décèle quelques rares riffs de guitare qui permettent de rendre l’ensemble un peu plus angoissant. Cependant, le titre manque de liant, et touche moins que le morceau précédent. Heureusement, I Will Have Language va nous retourner gentiment. Si le début est assez longuet, la dernière moitié du titre est délicieuse et viendra nous faire voyager loin, très loin, dans les contrées de la douceur et de la mélancolie. La partition au violon est sublime, et on y ressent une certaine joie de vivre. Bref, c’est tout simplement beau. Une beauté qui se poursuivra avec Oh, Lovely Oddities, même si on lui imputera un surjeu théâtral évitable.

Cependant, Libraries of Love viendra nous cueillir une fois de plus, et cela dès le début. Les vocalises de la chanteuse s’insèrent magnifiquement à l’ambiance mélancolique recherchée, et les percussions viennent ajouter une touche parfaite d’harmonie à l’ensemble. Encore une fois, c’est tout simplement sublime, et ça s’écoute les yeux fermés pour être transporté ailleurs, sur les eaux stagnantes d’un lac mordoré. Et il est difficile de ne pas transposer cela à une imagerie Fantasy. En abordant Blakey Ridge, on va ressentir une rythmique un peu plus emballée, toutes proportions gardées. Cependant, il y a un côté Pop plus prégnant, et la voix de la chanteuse fait clairement la différence, et cela malgré un clavier trop présent, et pas forcément intéressant. Puis Helios reviendra à quelque chose de plus Folk avec sa roue à vielles magnifique et ses élans presque écossais. Un vrai moment à part.

On sera un peu plus circonspect autour de Museum of Childhood qui manque d’élan et de mélancolie. Le titre est joli, mais il parait assez naïf et manque de profondeur, tout comme d’épaisseur dans ses sonorités. Ce n’est pas mauvais, mais cela reste assez anecdotique. On se plaira plus sur Shieldmaiden, même si au vu de sa longueur, le titre pourrait presque être un interlude au sein de l’album. Mais encore une fois, la voix de la chanteuse, et le côté très « musique de cinéma » nous fait partir dans des émotions qui sont vraiment très agréables. Enfin, pour clôturer l’ensemble, Auri propose sa pièce maîtresse en guise de dernier morceau avec A Boy Travelling With His Mother. Long de onze minutes, il s’agit d’une véritable ode au voyage et à la transcendance. C’est beau, mais c’est surtout à écouter au calme.

Au final, III – Candles & Beginnings, le dernier album d’Auri, est un très joli moment perdu dans le temps et dans l’espace. Délaissant un temps les guitares saturées et les types qui beuglent comme des ours, le trio propose un effort folk touchant et mélancolique, qui nous fait partir dans des contrées verdoyantes et baignées de soleil. Bien évidemment, c’est un album à écouter avec parcimonie, au risque de s’ennuyer, mais c’et aussi une parenthèse enchantée qui fait un bien fou dans le monde brutal dans lequel on vit. Et parfois, la plénitude, ça fait du bien.

  • The Invisible Gossamer Bridge
  • The Apparition Speaks
  • I Wiil Have Language
  • Oh, Lovely Oddities
  • Libraries of Love
  • Blakey Ridge
  • Helios
  • Museum of Childhood
  • Shieldmaiden
  • A Boy Travelling With His Mother

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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