juillet 19, 2025

The Last Day – Vague Numérique

Titre Original : Haeundae

De : Yoon Je-kyoon

Avec Kyung-Gu Sol, Ji-Won Ha, Jung-Hwa Uhm, Joong-Hoon Park

Année : 2009

Pays : Corée du Sud

Genre : Catastrophe

Résumé :

Ville d’Haeundae, Corée, printemps 2008. Malgré des signes annonciateurs préoccupants, les autorités refusent d’évacuer les côtes, menacées par des séismes sous-marins susceptibles de provoquer un tsunami. De plus en plus violentes, les alertes ne laissent plus de place au doute : un cataclysme d’une ampleur inégalée menace tout le pays…

Avis :

À l’échelle internationale, la notoriété du cinéma coréen a connu un essor fulgurant au cours des années 2000. La décennie en question s’est distinguée par des incunables du 7e art, et ce, dans divers genres. On songe, entre autres, à Old Boy, Memories of Murder ou The Host. Dans le registre du film catastrophe, le pays du matin calme a tenté une incursion audacieuse avec The Last Day, production concurrente aux blockbusters hollywoodiens, en particulier ceux de Roland Emmerich. L’idée est de s’inspirer du tsunami du 26 décembre 2004 pour retranscrire l’évènement sur les rivages de Busan.

Dans les intentions, le cadre et la teneur d’un tel projet ne sont pas pour déplaire. Au regard des ambitions et de la stratégie marketing de la production, on est en droit de s’attendre à un divertissement qualitatif, même si le scénario pourrait en souffrir. Très vite, on se rend compte que le présent métrage sombre dans une exposition aussi laborieuse qu’inutile. Certes, on a toujours tendance à fustiger les histoires qui ne prennent pas le temps de détailler à minima le contexte ou de présenter les personnages dans de bonnes conditions. Seulement, les trois quarts du film se consacrent à cet aspect, perdant de vue l’intérêt premier du genre.

« il faut donc se contenter de situations rocambolesques, plus embarrassantes qu’amusantes. »

En l’espace de deux heures, on découvre un panel d’individus hétéroclites dont la situation sociale, le caractère, les ambitions et les relations sont aux antipodes. La plupart des séquences manquent de pertinence et n’augurent rien de plus que des désillusions dans leur quotidien, leur rapport à autrui. Avancé comme cela, on s’attendrait à un mélodrame fastidieux qui inflige un climat délétère. Là encore, le spectateur est pris à contrepied avec une approche comique qui interpelle par l’enchaînement de réparties lourdes et de gamineries à même de décrédibiliser le film et son sujet. Si le récit se veut drôle, cette conséquence tient de circonstances involontaires ou détournées de leur contexte initial.

Exception faite de rares allusions au risque d’un tsunami sur le littoral coréen, il faut donc se contenter de situations rocambolesques, plus embarrassantes qu’amusantes. Dès lors, les quelques élans dramatiques propres à une tragédie passée ou à la précarité de certains personnages ne fonctionnent jamais. Leur tendance à l’auto-apitoiement en devient même agaçante à considérer leur choix ou leur comportement. En de telles conditions, on finit par se désintéresser de leur sort, tandis que la vague reste lointaine. Son irruption n’est pourtant guère salvatrice pour la dimension distrayante de l’entreprise. Elle constitue le coup fatal pour achever les maigres espérances qu’on pouvait encore lui prêter.

« les effets spéciaux sont inégaux. »

Malgré les moyens déployés, les effets spéciaux sont inégaux. Sans atteindre la médiocrité des productions Asylum, la physique de l’eau est capricieuse dans les plans rapprochés, tandis qu’elle se veut plausible dans les prises de vue panoramique. Le tsunami en lui-même est impressionnant dans son effet de masse. Les ravages causés à la ville constituent aussi un élément bien orchestré, même s’il n’est pas rare de distinguer de nombreuses aberrations dans les zones épargnées et celles dont il ne subsiste rien. On peut éventuellement s’amuser des débris qui malmènent certaines victimes dans les rues de Busan. Cela sans compter le pathos inhérent à la perte d’un proche, dans des situations souvent cocasses, bien éloignées de la tonalité tragique, sinon touchante, de telles circonstances.

Au final, The Last Day est un film catastrophe qui n’en porte que le nom. Le métrage de Yoon Je-kyoon s’oriente davantage vers la comédie grotesque, le tout teinté de quelques relents émotionnels pathétiques. La progression lénifiante privilégie des moments pénibles et sans intérêt pour la suite des évènements. Les modestes qualités visuelles restent dans les standards du genre, même si les trucages ne présentent guère de fulgurance ou d’impact quant aux conséquences du cataclysme. Entre agacement et amusement forcé, il en ressort une incursion aussi stupide que vaine pour fournir une piètre distraction, sans importance. Il faut alors se contenter d’un mélange des styles dénué de cohérence et d’alchimie.

Note : 07/20

Par Dante

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