Conclave – Thriller à Tension Papale

De : Edward Berger

Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, Isabella Rossellini, John Lithgow

Année : 2024

Pays : Angleterre

Genre : Thriller

Résumé :

Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s’intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu’il doit découvrir avant qu’un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

Avis :

Edward Berger, c’est le réalisateur allemand qui est en train de grandement émerger. S’il a déjà une trentaine d’années de carrière, avec notamment un premier long en 1998, c’est surtout en 2022 avec le film de guerre « A l’Ouest rien de nouveau » qu’il gagne en visibilité et renommée. En effet, le film sorti sur Netflix rencontre un succès public et critique qui l’emmènera jusqu’aux Oscars, desquels il repartira avec pas moins de quatre statuettes.

Il est l’un des grands favoris pour les prochains Oscars, le nouveau Edward Berger est l’adaptation d’un roman du même titre de Robert Harris. Avec ce nouveau film, le réalisateur allemand nous entraîne en plein cœur de Rome et du Vatican, pour un thriller politique sous haute tension. Entrer dans l’intimité du conclave, et suivre ses hommes de bien se mettre des bâtons dans les roues pour leurs ambitions personnelles, est captivant. Restera seulement que, même si le film est excellent, il se fait moins grandiose que prévu et son final risque d’en laisser plus d’un sur le carreau, d’ailleurs, je suis même assez partagé sur la question.

«  »Conclave » est un film qui nous tient du début à la fin »

Le Pape vient de mourir, et c’est alors le Cardinal Lawrence qui est chargé d’organiser l’élection du prochain souverain poncif. Trois semaines après le décès, le Cardinal Lawrence reçoit les autres Cardinaux, et ensemble, ils s’apprêtent à être confinés jusqu’à ce qu’un nom ressorte. Derrière les murs va alors se jouer une redoutable guerre du trône, entre les conservateurs et les libéraux. Jeux d’influences, révélations, coups de traîtrise vont alors être religion pour gagner le titre et imposer sa vision de l’église.

Entrer dans l’intimité d’un conclave pour en faire un thriller politique, voici un pitch qui, sur le papier, est plus qu’intéressant. D’ailleurs, c’est en très grande partie ce qu’est le film d’Edward Berger qui sait très bien nous entraîner dans cette élection hors normes. Très bien écrit et ficelé, « Conclave » est un film qui nous tient du début à la fin, même si on se doute bien de ce qui va se passer, ou du moins, on se doute du nom qui va ressortir de cette élection, et ça, c’est dommage, car outre la révélation finale, avec laquelle on restera quelque peu dubitatif, l’arrivée d’un nouveau membre au sein de cette « communauté » laisse finalement peu de doute.

« un huis clos qui saura tenir ses promesses »

Mais derrière ça, ce n’est pas ici que « Conclave » se fait le plus intéressant. Non, « Conclave« , c’est surtout ce qui se passe entre son point de départ et son arrivée qui est excellent et terrible à la fois. Thriller politique solide, si « Conclave » est un film qui explore la foi et l’église, il se pose aussi comme un film critique, qui peint les portraits peu flatteurs de ces cardinaux qui ont des ambitions personnelles, qui parfois prennent le pas sur la foi et l’église, et ça, c’est passionnant. Un intérêt qui est aussi décuplé par l’enquête que va mener le Cardinal Lawrence, génialement incarné par Ralph Fiennes, même si là encore, je dois dire que l’acteur, qui est l’un des grands favoris pour l’Oscar du meilleur acteur, n’est pas aussi incroyable qu’on nous l’avait vanté.

D’ailleurs, je dois dire qu’on ne parle pas assez de Stanley Tucci qui tient un personnage touchant et très nuancé. Un personnage qui ne souhaite pas devenir Pape, et en même temps, il y a quand même une part de lui qui l’envie, aussi bien pour lui que pour l’église, qu’il souhaite faire avancer et se renouveler. Un renouvellement qui est très intéressant dans ce qu’il raconte, avec d’un côté les oppositions, entre des cardinaux dit libéraux, qui veulent faire entrer l’église dans le XXIe siècle, et les cardinaux dits conservateurs, qui pourraient même partir en guerre contre d’autres religions. Bref, ces intrigues, et les événements et autres rebondissements qui se passent pendant cette élection, nous offrent autant d’intérêt que de divertissement, pour un huis clos qui saura tenir ses promesses, même si on peut poser quelques réticences et oppositions qui se tiennent en fin de course.

Ainsi, ce sixième film pour Edward Berger se pose comme un excellent thriller, bien écrit, bien filmé et très bien incarné. Un thriller où les jeux de pouvoir sont de mise et les ambitions personnelles à peine dissimulées. Se posent alors quelques déceptions, face à un manque de suspens évident quant au nom qui ressortira, et ce final, qui pousse un peu trop mémé dans les orties.

Note : 15/20

Par Cinéted