octobre 15, 2025
BD

Mickey et l’Océan Perdu

Auteurs : Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni

Editeur : Glénat

Genre : Aventure, Steampunk

Résumé :

Le monde est enfin en paix après des années de conflit. Mickey, Minnie et Dingo sont récupérateurs. Leur mission : explorer les épaves de l’ancienne guerre en quête de ressources technologiques. Activité dans laquelle ils peuvent compter sur Pat Hibulaire pour leur mener la vie dure ! Un jour, répondant à une annonce, nos trois comparses mettent la main sur un cube étrange situé dans les profondeurs de l’océan. Ils n’imaginent pas les véritables motivations de leur commanditaire ni l’étendue des pouvoirs de cet artefact, à première vue inoffensif…

Avis :

L’association entre les éditions Glénat et Disney aurait pu tourner au fiasco, notamment en ne faisant que reprendre des histoires déjà existantes dans les formats souples, tout en faisant payer le prix fort aux grands nigauds collectionneurs. Heureusement, la maison d’édition a réussi à ménager la chèvre et le chou avec une édition de qualité, mais alternant surtout les reprises avec des histoires originales et des coups marketings assez malins. Par exemple, on se souvient de la blague de Lewis Trondheim et Nicolas Keramidas concernant la découverte de Mickey originaux dans un vide-grenier, pour les compiler dans une BD avec des manquements. Autre coup fort, s’acoquiner avec des scénaristes et dessinateurs de renom pour faire des histoires toutes fraîches, et là, on va parler de Mickey et l’Océan Perdu, one shot signé Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni, deux cadors du neuvième art.

Si vous ne connaissez pas Le Voyage Extraordinaire, vous pouvez vous y jetez dessus les yeux fermés, car c’est une BD absolument formidable, dotée d’un dessin de toute beauté. Et on pourrait presque transposer cela avec cet album Disney/Glénat. Ici, on évolue dans un univers Steampunk, dans lequel Mickey, Minnie et Dingo recherchent des ressources pour pouvoir en faire du carburant. Mais Pat Hibulaire est toujours dans leurs pattes, et il arrive bien souvent à leur voler les ressources. Réussissant tout de même à créer un scaphandrier spécial, Mickey et compagnie participe à un jeu concours, le gagne, et se retrouve embauché par un professeur de renom. Malheureusement, les choses vont mal tourner pour Mickey, qui va perdre connaissance, et ne refaire surface que cinq ans plus tard, dans un nouveau monde, puisque la polarité a été inversée. Désormais, les océans flottent dans les airs.

Et histoire de complexifier un peu tout ça, l’un des sbires du professeur a fait main basse sur toutes les technologies, et pourchasse Mickey et ses amis pour éviter qu’ils ne trouvent une solution à ce problème d’inversion. Bref, l’histoire est assez riche, et tout va se dérouler relativement vite. La BD est chapitrée en six chapitres, avec une introduction et un épilogue, le tout tenant sur soixante planches. De ce fait, pour raconter toute cette aventure, il faut aller à l’essentiel, et d’un point de vue écriture, c’est ce que l’on va avoir. Le rythme est mené tambour battant, on ne s’ennuie pas une seule seconde, et l’action est toujours de mise. Que ce soit de l’exploration, de la course-poursuite, voire même des combats, la lecture est fluide et le tout suit un chemin limpide, peut-être un peu trop, car l’ensemble manque tout de même de surprises.

Mais le tout est servi au sein d’un univers fort et puissant. Le côté Steampunk est vraiment bien mis en avant, avec notamment une technologie rétrofuturiste et des décors qui sont tout simplement sublimes. Si on peut regretter un lore pas assez étoffé (le nombre de planches limite ce genre d’excursion en BD, surtout sur un tome), l’envie de mettre en avant un nouveau méchant, ainsi qu’une coalition inédite entre Mickey et Pat Hibulaire mérite clairement que l’on s’arrête sur cette histoire. Histoire qui est mise en scène de façon sublime par Silvio Camboni. Le dessinateur est un maestro et délivre des planches d’une beauté sidérante. Même si l’histoire suit des rails enfantins, c’est tellement beau que l’on se perd dans le dessin et on y replonge avec un plaisir non feint. Il suffit de jeter un œil aux double-planches pour se rendre compte du talent de Camboni.

Au final, Mickey et l’Océan Perdu est une excellente bande-dessinée. Certes, on reste sur de la jeunesse, ce qui veut dire que le scénario n’a pas forcément la complexité qu’il aurait mérité, ni la richesse de thèmes plus matures, mais on reste néanmoins sur une œuvre originale, récréative, et qui bénéficie d’un dessin de haute volée. Il faut dire que le duo Denis-Pierre Filippi/Silvio Camboni est d’une créativité folle, et que parfois, il faut savoir retourner en enfance pour profiter de dessins absolument magnifiques.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.