octobre 14, 2025

Memphis May Fire – Shapeshifter

Avis :

Formé en 2006, Memphis May Fire est un groupe de Metalcore qui s’est rapidement imposé par son style assez particulier qui n’hésite pas à rajouter des éléments électros dans ses compositions. Et pourtant, l’avenir du groupe n’était pas forcément facile, puisqu’après leur premier album, Sleepwalking, sorti en 2009, quasiment tout le groupe quitte le navire, notamment pour s’occuper d’un enfant, vivre avec sa famille, ou encore retourner chez soi, la vie de groupe n’étant pas faite pour la personne désignée. Mais le guitariste principal va vite s’entourer de nouveaux membres pour un line-up stable depuis 2010, et continuer l’aventure. La formation connait un bel essor avec leur quatrième album, Unconditional, et depuis, Memphis May Fire alterne tournées avec des sorties d’albums studio. Shapeshifter est le huitième opus des américains, et il s’inscrit dans la lignée de ce que fait le groupe depuis ses débuts.

La première chose qui frappe avec cet album, c’est sa durée. En effet, le groupe propose dix pistes, mais il y a un interlude, et on n’aura qu’une petite demi-heure d’écoute, ce qui est faible. En un sens, cela permet de réécouter facilement l’album et de bien se faire une idée sur chaque piste, mais on peut aussi y voir un manque d’implication de la part des membres, qui ont peut-être voulu faire un skeud à la va-vite. Et dans les faits, on a un peu le cul entre deux chaises. Notamment parce que l’album est relativement sympathique et puissant, mais aussi parce qu’il rentre simplement dans les carcans du Metalcore moderne sans jamais y amener une once d’originalité. Et cela commence avec Chaotic, un titre qui ne dépasse pas les trois minutes, et qui propose un mélange électrocore assez plaisant.

Le démarrage est porté par la voix de Matty Mullins, avant de lâcher les riffs agressifs. Forcément, d’un point de vue rythmique, ça envoie du pâté, mais rapidement, au sein des couplets, on sent quelques modifications vocales, et pour épaissir l’ensemble, cela se ressent aussi dans les instruments. Alors oui, c’est puissant, c’est solide, le refrain rentre immédiatement en tête, mais ça reste presque trop simple pour nous conquérir. Il en sera de même avec Infection, qui dure quasiment le même temps, et qui s’abroge des règles du Metalcore (si tant est qu’il y en ait). Le début fait très musique urbaine, et il faudra attendre le refrain pour avoir des riffs assassins qui nous donneront fortement envie de headbanger. Cependant, on reste sur quelque chose d’assez simpliste et qui suit le même schéma structurel que le morceau précédent, créant une sorte de redondance.

Et ce n’est pas le break, bien trop court, qui viendra nous réveiller en sursaut. La rengaine sera la même avec Overdose, qui a le mérite de durer un peu plus longtemps et de présenter un guest en la présence du chanteur de Blindside. Là encore, on reste sur des sentiers connus, et rien ne viendra nous bousculer d’un quotidien qui commence un peu à être répétitif. Alors oui, c’est efficace, mais on est dans une routine qui risque fort d’ennuyer au bout d’un moment. C’est alors que déboule Paralyzed, et pour le coup, dès le début, on va en prendre plein la tronche. Le chant crié est maîtrisé, l’avant refrain en « rap » est très efficace, et le refrain reste un long moment en tête, avec en prime un riff qui donne envie de sauter dans tous les sens.

Le titre est peut-être le plus réussi de l’album, ou tout du moins celui qui fait le plus d’effet. Il est dommage que le soufflé redescende si rapidement avec Hell is Empty. Embrassant un aspect Pop, le groupe se perd un peu dans un titre qui sort du lot, mais qui manque cruellement de puissance. Et qui lorgne du côté de Motionless in White pour les ajouts électro. Le titre est à coupler avec Necessary Evil, qui est un morceau assez transparent, malgré ses riffs syncopés qui fonctionnent bien. The Other Side correspond au morceau Emo de la playlist, avec son côté mielleux Pop qui contraste avec le refrain, efficace, mais très sirupeux. Puis Shapeshifter sera le titre le plus brut de l’album, avec une quasi absence de chant clair. Et après l’interlude Versus, on a droit à Love is War pour clôturer l’ensemble, dans un moule identique au reste.

Au final, Shapeshifter, le dernier album de Memphis May Fire, est un skeud qui n’est pas inintéressant, et qui contient de sacrés moments de bravoure. Néanmoins, entre sa trop courte durée, ses morceaux qui rentrent tous dans le moule et ses mélanges parfois hasardeux avec une Pop trop électronique, il manque un regain de fougue pour la formation, qui semble se contenter du minimum syndical, et c’est dommage. Bref, un album sympathique au demeurant, mais qui ne marquera pas notre année d’écoute.

  • Chaotic
  • Infection
  • Overdose feat Blindside
  • Paralyzed
  • Hell is Empty
  •  Necessary Evil
  • The Other Side
  • Shapeshifter
  • Versus
  • Love is War

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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