
Titre Original : A Complete Unknown
De : James Mangold
Avec Timothée Chalamet, Edward Norton, Elle Fanning, Monica Barbaro
Année : 2025
Pays : Etats-Unis
Genre : Biopic
Résumé :
New York, 1961. Alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels, un énigmatique jeune homme de 19 ans débarque du Minnesota avec sa guitare et son talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Durant son ascension fulgurante, il noue d’intimes relations avec des musiciens légendaires de Greenwich Village, avec en point d’orgue une performance révolutionnaire et controversée qui créera une onde de choc dans le monde entier…
Avis :
James Mangold est un réalisateur et un auteur dont j’aime beaucoup le cinéma. En trente années de carrière, James Mangold est passé par bien des styles de cinéma, allant du film d’auteur aux blockbusters, allant du thriller à la comédie romantique, ou encore au biopic, et autres faits historiques. D’ailleurs, lorsque l’on parle de biopic, il y a vingt ans de cela, James Mangold a consacré un film à Johnny Cash et ce dernier figure parmi mes biopics préférés, tant il est un petit bijou. Alors l’idée de voir James Mangold de retour dans ce genre de cinéma, autant dire que c’était l’une de mes plus belles attentes de ce début 2025.

Et autant le dire de suite, les attentes ont été plus que comblées, avec un biopic qui a énormément de classe et de cachet. Cette fois-ci, c’est à une autre icône que le réalisateur de « Walk The Line » s’attaque, car il s’agit du poète Bob Dylan, et ce qui est très intéressant ici, c’est le fait que le cinéaste raconte l’ascension de Bob Dylan. Alors qu’il aurait très bien pu raconter l’immense vie de l’artiste, James Mangold a choisi de s’arrêter sur les quatre ou cinq premières années de la carrière de l’artiste. Ces années où il n’était personne, un illustre inconnu, et petit à petit, il s’est imposé en une icône rock, et un artiste accompli. Beau, formidablement incarné par Timothée Chalamet, cette plongée dans le cœur du début des années soixante est aussi passionnante que quasi-parfaite.
« le film de James Mangold est beau et passionnant. »
New York, 1960, un jeune homme débarque en ville pour rencontrer son idole, Woody Guthrie. Ce jeune homme d’une vingtaine d’années arrive à New York avec simplement ce qu’il a sur lui et sa guitare à la main. Sa rencontre avec Woody Guthrie et Pete Seeger va alors changer sa vie et le monde la musique.
Le biopic sur un artiste venant de la musique, c’est un genre que le cinéma nous offre de plus en plus. Si l’on fait le tour de cette dernière année, on aura le droit à des films consacrés à Bob Marley, Amy Winhouse, Robbie Williams, Maria Callas, et prochainement, ce sera au tour de Michael Jackson, c’est dire si le genre est prolifique. Et prolifique ne veut absolument pas dire qualité, car tous ces biopics ne se valent pas. Aujourd’hui, c’est au tour de James Mangold et Timothée Chalamet de passer à la casserole, et comme je le disais en préambule, « Un parfait inconnu » est un film qui réussit tout ce qu’il entreprend. N’importe où où l’on va s’arrêter sur ce biopic, qui résume quatre ou cinq années de vie, le film de James Mangold est beau et passionnant.
Pour ce qui est de ce que le film va nous raconter, « un parfait inconnu » est riche, car en plus de raconter Bob Dylan, son arrivée à New York, ses rencontres déterminantes, son talent pour l’écriture, ses premières scènes, le festival de Newport, ses relations amoureuses, sa relation avec Joan Baez… bref, du côté de l’artiste, c’est riche, c’est dense, et c’est passionnant, mais plus que ça, le film s’aventure aussi à aborder l’ambiance de la ville, l’époque, l’effervescence de la musique, ce bouillon de culture qui ne cesse d’être inventif. Puis le film parle des événements que l’époque traverse, ce qui lui donne beaucoup de fond, et c’est la conjugaison de tout cela qui rend l’ensemble passionnant à suivre, au point que les deux heures vingt que dure le film passent à une vitesse folle.
« L’acteur n’incarne pas Bob Dylan, non, il est Bob Dylan ! »
Le voyage a même été trop court, parce qu’allié à cette superbe écriture, le film est superbe visuellement parlant. L’époque est parfaitement reconstituée, James Mangold enchaîne moments intimes et scènes plus denses et grandes, notamment dans les shows de l’artiste, où Timothée Chalamet est incroyable. L’acteur, qui a joui d’une préparation de cinq années, livre une prestation époustouflante. L’acteur n’incarne pas Bob Dylan, non, il est Bob Dylan ! Sa façon d’être, sa façon de bouger, puis avec ça, c’est lui qui chante et qui joue des instruments, et c’est extraordinaire. Ce serait vraiment dommage que l’Oscar lui passe sous le nez, car il a plus que bossé pour ce rôle. Et cette aura, ce talent, on le trouve aussi chez les autres comédiens, avec notamment un éblouissant et bouleversant Edward Norton, et une belle révélation avec Monica Barbaro, qui incarne Joan Baez.

Il n’y a donc pas besoin de développer plus, tant le film de James Mangold frôle le parfait. Il y a vingt ans de cela, le réalisateur nous offrait un biopic magique avec « Walk The Line« , et vingt ans plus tard, il recommence avec ce « … parfait inconnu« , qui a parfaitement compris comment raconter Bob Dylan. Dense, intense, passionnant, touchant et très beau, franchement, je veux bien attendre encore vingt ans pour avoir un biopic de cette qualité-là.
Note : 18,5/20
Par Cinéted