septembre 26, 2025

Obscura – A Sonication

Avis :

Fondé en 2002, Obscura est un groupe de Technical Death Metal qui s’est rapidement imposé sur la scène internationale. Porté par Steffen Kummerer (qui a notamment chanté en live pour Cynic), le projet va tout d’abord signer chez Vots, avant de partir dès le deuxième album chez Relapse Records pour une augmentation de notoriété. Puis en 2021, les allemands signent chez Nuclear Blast, un label encore plus connu. Obscura obtient alors une belle légitimité sur la scène assez underground du Tech Death, mais pour ce dernier album, une polémique va enfler. Une polémique qui va être lancée par Alex Weber, ancien bassiste du groupe qui n’a officié sur aucun album, étant présent uniquement sur 2024, et qui a quitté le groupe en demandant à Steffen Kummerer, seul membre original, de ne pas utiliser son travail effectué en amont. Et les choses vont déraper.

En effet, dès le premier single sorti pour vendre A Sonication, Evenfall, le bassiste s’est rendu compte que ce sont ses lignes de basse qui sont utilisées. Il fait alors un post sur les réseaux sociaux avec son travail, afin de montrer le plagiat du frontman. Et de soulever un problème qui semble récurrent chez Kummerer, puisque de nombreux artistes et anciens membres du groupe vont apporter leur soutien, ainsi que leur expérience avec le type. En gros, ce n’est pas la première fois que le leader d’Obscura fait cela, et même s’il couche par écrit des promesses, il ne les tient jamais. Et on peut trouver des coïncidences étranges quand on regarde le line-up du groupe, puisqu’à quasiment chaque sorti d’album, tous les membres quittent le navire. Ainsi donc, Obscura serait le fruit de travaux plus ou moins volés par Kummerer.

Et cela ne l’empêche pas pour autant de travailler, de sortir des albums, de signer chez l’un des plus gros labels de métal du monde, et de faire des tournées à l’international. A Sonication est le septième album du groupe, et il marque même un changement de direction de la part de Kummerer, puisqu’ici, le Technical Death se met en peu en retrait, pour fournir quelque chose d’un peu plus mélodique, avec des éléments qui rappellent étrangement le son d’un certain Arch Enemy. Cependant, cela ne s’entend pas de suite. Silver Linings reste dans ce que propose le groupe habituellement. On fait face à un Death technique nerveux, qui trouve quelques nappes mélodiques dans son refrain. Mais la rythmique ne bouge pas d’un iota, et on a droit à un titre rageux, même s’il peut s’adoucir à quelques moments, laissant alors la place à un joli solo de gratte.

Avec Evenfall, les choses vont être plus floues. Outre l’introduction à la sonorité si étrange, et à une ligne de basse bien lourde, le morceau se veut plus lent, mais porté par une ambiance plus prégnante. Et les quelques partitions de guitares qui se font plus aériennes évoquent le Death mélodique suédois, qui n’est pas sans rappeler Arch Enemy. Obscura perd un peu de son aura sur ces choix qui peuvent marquer un manque flagrant d’idées et de prise de risque. Heureusement, les deux titres suivants seront de vraies sauvageries. In Solitude ne tergiverse pas et ne s’arrête jamais pour fournir un uppercut dans la tronche. Tandis que The Prolonging profite pleinement de ses deux minutes pour nous mettre un gros pavé dans les esgourdes. Ce n’est pas fin pour un sou, le chant peut évoquer un vilain gargarisme, mais globalement, c’est très bien fichu.

Survient alors Beyond the Seventh Sun, et là, on se prend une vraie mandale technique dans le coin du cornet. C’est à la fois puissant et touchant dans son démarrage, démontrant que le groupe peut aussi raconter une histoire sans ouvrir la bouche. Cette aspect technique et mélodique, on le retrouve bien évidemment sur Stardust, qui ressemble fortement à du Death mélodique scandinave (oui, on ne va pas reciter le même groupe à chaque fois). The Sun Eater sera bien plus gras, mais aussi plus percutant dans sa représentation de la violence. C’est bien foutu, et ça donne une furieuse envie de pogoter dans tous les sens. Enfin, A Sonication clôture l’album, avec un morceau fleuve de plus de sept minutes, laissant alors exploser la technique, tout en gardant un côté mélodique, voire grandiloquent derrière. Obscura évolue, et c’est vraiment très intéressant. Encore faut-il faire fi du frontman…

Au final, A Sonication, le dernier album de Obscura, est un bel effort qui démontre les envies de changements de son leader. Si l’on laisse de côté les histoires déplorables de vol d’idées et de mélodies, il est clair que l’on passe un bon moment face à un album qui ménage la chèvre et le chou, et tente une réconciliation entre les amateurs de Technical Death et ceux qui préfèrent les choses pus mélodiques.

  • Silver Linings
  • Evenfall
  • In Solitude
  • The Prolonging
  • Beyond the Seventh Sun
  • Stardust
  • The Sun Eater
  • A Sonication

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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