
Auteur : Julien Léonard
Editeur : Faute de Frappe
Genre : Horreur, Action, Fantastique
Résumé :
“Je m’appelle Caleb Otson. Je n’ai pas de compte Instagram ni de profil Facebook, et j’ai autre chose à foutre que des pas de danse sur Tiktok. En revanche, si vous avez une Goule dans votre cave ou un voisin qui essaye de vous bouffer dès l’apparition de la pleine lune, alors je serai là. Je ne suis pas le meilleur des hommes, mais j’ai un sacré flair. Et si vous avez de quoi payer, je pourrai vous débarrasser de cette racaille démoniaque.”
Avis :
Nous avons tous nos auteurs préférés, ceux qui nous font vibrer à chaque lecture (ou presque), et pour lesquels on ne raterait un roman pour rien au monde. Et forcément, cet auteur il a une influence sur ce que l’on écrit, pour peu que l’on souhaite devenir un écrivain à son tour. Pour Julien Léonard, et pour beaucoup de monde, cet auteur, c’est Stephen King. Dès l’âge de six ans, le jeune homme écrit des histoires d’horreur, et forcément, cela se ressent dans son univers, et dans le travail qu’il fournit. Chroniques Insensées d’un Chasseur de Monstres est son premier roman à paraître chez l’éditeur Faute de Frappe, et on peut dire que le jeune écrivain nous livre un premier tome prometteur, qui lorgne constamment entre deux eaux, allant dans l’horreur, le fantastique, mais aussi la comédie noire. Bref, si vous aimez les récits d’aventure horrifiques avec un anti-héros notoire, alors cette lecture est pour vous.
Ici, on va suivre Caleb Otson, un chasseur de monstres désabusé, qui a le profil parfait du type détestable qui noie son chagrin dans l’alcool et la vulgarité. Pour payer le grenier qui lui fait office d’appartement, il chasse quelques monstres qui se cachent parmi les gens « normaux ». Il faut dire que son sang hybride, mi-homme mi-loup, lui permet d’être plus résistant que la moyenne, et de ce fait plus efficace. Seulement voilà, Caleb cache un lourd secret, la perte de sa fille qui est passé à travers un miroir magique, qui est un portail aller simple pour l’enfer. Persuadé qu’elle est encore en vie, il va mener son enquête pour la retrouver et la sauver. Mais il faut aussi compter sur la menace des loups-garous qui se rassemblent autour de leur chef, Len Order, une ordure de première. Bref, le scénario de ce premier tome est riche.
Enfin, il est riche en rebondissements et en aventures, car si on s’arrête sur le fond, il y a tout de même peu de critiques d’émises sur la société, ou un quelconque autre sujet. Certes, on aura le point de vue du héros, qui compare les amateurs de réseaux sociaux à des zombies, ou qui peste contre un ordre établi qui lui semble injuste, mais cela ne sera pas le centre du sujet. Ici, on veut nous fournir notre lot quotidien de bastons, de monstres, et de menaces infernales. Et en ce sens, c’est très réussi. L’histoire est menée tambour battant, on ne s’ennuie pas un seul instant, et on se demande bien comment Caleb peut encaisser autant de coups en si peu de temps. Afin de le présenter, l’auteur lui confie une première mission, celle d’abattre une louve-garou dans une école.
Puis par la suite, il va s’essayer à l’exorcisme, point d’ancrage qui va lui permettre de se faire un acolyte, en la présence d’une jeune fille possédée par un démon coriace. Dans son style et sa manière de faire évoluer les choses, Julien Léonard cite avec plus ou moins de précision toutes ces influences. Bien évidemment, en tant que passionné de films d’horreur, on y retrouve des aspects communs avec le mythe du loup-garou, L’Exorciste via la possession, ou encore le domaine du jeu vidéo, avec un voyage en enfer et un démon qui n’est pas sans rappeler Doom ou encore Duke Nukem via se montre porcin. On pourrait croire à un manque d’originalité, mais il n’en est rien, puisque tout cela s’intègre parfaitement dans un lore cohérent, qui mélange horreur et fantasy avec une belle adresse. Après tout, centaures et vampires peuvent bien vivre dans le même monde.
Comme tout bon page turner qui se respecte, Chroniques Insensées d’un Chasseur de Monstres se fait assez addictif, car il pose un personnage intéressant, torturé, et qui semble essentiel à une confrérie de chasseurs, qui répond à des codes bien précis. De plus, l’action ne s’arrête quasiment jamais, avec des missions qui s’imbriquent les unes dans les autres, avec des protagonistes célèbres, allant de Merlin à la Baba-Yaga, surnommée ici Mama-Yaga. Et puis il y a aussi une certaine fluidité dans l’écriture. Les passages gores sont bien décrits, les combats sont amenés de façon brutale et on est au cœur de l’action. Tout cela en plus de ressentir de l’empathie pour ce bonhomme qui est pourtant détestable, mais pour une bonne raison. Bref, tout ça concorde à rendre la lecture plus qu’agréable, et à ne pas lâcher le roman avant la fin.
Au final, Chroniques Insensées d’un Chasseur de Monstres est une bonne surprise. Il faut passer outre sa couverture qui pourrait presque faire penser à un roman Young Adult, mais il n’en est rien, il s’agit bel et bien d’un roman d’horreur pour adulte, hautement récréatif, et qui remplit parfaitement son rôle de page turner. Pour un premier tome, le pari est réussi, c’est-à-dire donné envie de lire la suite assez rapidement.
Note : 15/20
Par AqME