février 11, 2025

Le Challenge – Jennifer se Met à Nu

Titre Original : No Hard Feelings

De : Gene Stupnitsky

Avec Jennifer Lawrence, Andrew Barth Feldman, Laura Benanti, Natalie Morales

Année : 2023

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie

Résumé :

Maddie est sur le point de perdre sa maison d’enfance et elle pense avoir trouvé la solution à ses problèmes financiers lorsqu’elle tombe sur une offre d’emploi intrigante : parents fortunés cherchent quelqu’un pour emmener Percy, leur fils introverti de 19 ans, dans une série de « dates » afin de le décoincer avant qu’il ne parte pour l’université. A la grande surprise de Maddie, Percy rend ce challenge plus compliqué que prévu et le temps est compté. Elle a un été pour relever ce challenge ou se retrouver sans toit.

Avis :

Jennifer Lawrence est ce que l’on pourrait appeler une actrice précoce. Si elle commence sa carrière en 2008, c’est en 2010 qu’elle se fait remarquer pour son rôle dans l’excellent Winter’s Bone de Debra Granik. Par la suite, sa carrière atteint un point culminant avec la franchise Hunger Games, où elle va être révélée au grand public, et cela va lui permettre de jouer dans de très nombreux films, jusqu’à l’obtention d’un Oscar pour son rôle dans Happiness Therapy de David O. Russell. Actrice la mieux payée d’Hollywood, productrice, prenant de grands risques et n’hésitant pas à jouer la nudité frontale, il manquait cependant un genre à son arc, la comédie. Et c’est grâce à son ami Gene Stupnetsky qu’elle va pouvoir combler ce vide, ce dernier lui soufflant à l’oreille l’idée du film Le Challenge (No Hard Feelings en version originale).

Quand on lit en diagonale le synopsis, on peut craindre le pire, avec une comédie vulgaire, qui se base sur une chaude du cul qui doit charmer un futur étudiant, fils de bourges un peu coincé. L’idée de cette histoire se base sur une pseudo histoire vraie, puisque c’est en épluchant les petites annonces de Craigslist que le scénariste et réalisateur est tombé sur un encart où des parents demandaient à une jeune femme de déniaiser leur fils un peu coincé en moyennant une forte rémunération. De ce fait, ici, on retrouve une jeune femme sans le sou, qui doit se payer une voiture pour pouvoir bosser en tant que chauffeur Uber, et pour cela, elle accepte de charmer (et plus si affinités) un jeune homme qui inquiète ses parents, à force d’être timide et renfermé sur lui-même. Le scénario est donc cousu de fils blancs.

« Le scénario est donc cousu de fils blancs. »

On se doute bien que des sentiments vont émerger, et que chacun va y trouver son compte. On s’attend même à certaines situations, notamment vers la fin, lorsque le garçon va découvrir le plan de ses parents. Du coup, ce n’est pas dans le déroulement des actions que le film peut trouver grâce à nos yeux. Ni même dans les gags, qui peuvent paraître redondant, voire hasardeux. Certes, le personnage féminin laisse transparaître une certaine force, ne se laissant pas faire, n’ayant pas peur de sa nudité, et jouant constamment de ses charmes, mais le film aurait pu partir vers quelque chose d’encore plus ubuesque, avec des situations sans doute plus improbables, mais sans doute plus drôles. On notera néanmoins certaines constructions amusantes, notamment au début, lorsque le garçon pense être kidnappé par cette femme très entreprenante, avec de nombreux plans qui prêtent à confusion.

Si le film ne surprend guère dans son déroulé, ce ne sera pas forcément le cas dans l’évolution des sentiments, et dans la sympathie que dégage chaque personnage. La finalité du long-métrage est de montrer que l’on peut grandir différemment, et que tout un chacun apporte à l’autre. Par exemple, le futur étudiant va apprendre à se déniaiser, à prendre des risques, à sortir de sa bulle, sans pour autant renier ce qu’il aime. Être timide, réservé, n’est pas un défaut et chacun évolue à sa vitesse, il n’y a pas besoin de bousculer les codes. De l’autre côté, avec cette jeune femme émancipée, on va voir que ce sont ses sentiments qui posent problème, et cela a un rapport avec son passé. Elle va découvrir cela grâce à ce jeune homme qui se refuse à elle car il n’éprouve pas de sentiments amoureux à son égard.

« il coche aussi toutes les cases de la réalisation bateau »

Le Challenge est donc un film qui est assez malin dans son fond, et même s’il ne révolutionne en rien le genre, on ne peut qu’éprouver une certaine tendresse à son égard. Il est dommage qu’il coche aussi toutes les cases de la réalisation bateau de n’importe quelle comédie américaine. L’histoire à beau se passer en Californie, au bord de l’océan, cela ne change en rien le cadre. Gene Stupnitsky ne cherche pas à faire du beau, à profiter des paysages, et c’est dommage. De même, on reste sur une mise en scène très plan-plan qui manque d’originalité. Et là-dedans, les acteurs peuvent se démener, on reste sur quelque chose de très lambda, qui rentre dans le tout-venant de la comédie basique. Était-on en droit d’en attendre davantage ? Certainement.

Au final, Le Challenge est une petite comédie qui ne doit sa « renommée » qu’à Jennifer Lawrence qui rentre pour la première fois dans la comédie. Si on ressent de l’empathie pour ces deux personnages un peu handicapés de la vie, il est difficile de passer outre certaines lacunes, à l’instar d’une réalisation sans génie et d’un scénario cousu de fils blancs dont on connait les tenants et les aboutissants. Bref, il s’agit d’un film sympathique, qui a sa place en soirée afin d’évacuer tout le stress d’une journée, mais il ne nous en restera pas un souvenir impérissable…

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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