février 10, 2025

Six Jours – Thriller qui Prend l’Eau

De : Juan Carlos Medina

Avec Sami Bouajila, Julie Gayet, Philippe Resimont, Yannick Choirat

Année : 2025

Pays : France

Genre : Thriller

Résumé :

Nord de la France, 2005 : Malik, inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant suite à un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. DIX ANS PLUS TARD, sans élément nouveau, sans trace d’un dangereux criminel qui court toujours, l’affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits en lien avec l’affaire se révèlent, Malik entame une course contre la montre dans l’espoir de résoudre l’enquête avant l’expiration du délai de prescription. Dans Six Jours. C’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable.

Avis :

Aujourd’hui, je m’arrête sur un réalisateur au parcours peu habituel. Cinéaste franco-américain né en Floride, Juan Carlos Medina a vécu en Espagne avant de faire ses études de cinéma à Paris. Entre la fin des années 90 et le début des années 2010, il a tourné trois courts-métrages. Puis après six ans d’écriture, il signe en 2012 son premier film, « Insensibles« , un film de genre écrit notamment avec le scénariste du premier « REC« . Par la suite, il s’en va en Angleterre pour tourner « Golem, le tueur de Londres« , film qui sortira directement en DVD, mais qui trouvera sa petite renommée. Après cela, il va signer quelques épisodes de séries télé, avant de mettre en scène l’intégralité la minisérie « Disparue à Jamais« .

Pour son troisième long-métrage, c’est dans le Nord de la France que le réalisateur pose sa caméra pour un thriller qui est inspiré de « Montage« , seul et unique film réalisé par Jeong Geun-seop, sorti en 2012 et encore inédit chez nous. Voulant poser une ambiance à la « Seven« , « Six jours » est un polar sombre, qui a bien du mal à tenir ses promesses. Dépassé, arrivant avec une vingtaine d’années de retard, cliché au possible dans certains de ses aspects, « Six jours » peine à tenir notre intérêt. Enfin, ça, jusqu’à sa fin, qui rattrape un peu le tout, même si, lorsqu’on s’arrête dessus, et qu’on y réfléchit (pas longtemps), elle ne tient pas vraiment la route.

«  »Six jours » est un polar sombre, qui a bien du mal à tenir ses promesses. »

En 2005, Malik n’a pas réussi à empêcher la mort d’une petite fille. Depuis, cela fait dix ans que le meurtrier court. Malik avait fait la promesse à la mère de la petite Chloé d’arrêter l’homme qui l’avait enlevée. Aujourd’hui, il ne reste plus que six jours avant que l’affaire soit classée définitivement. Six jours, ce n’est rien du tout, mais de nouveaux éléments font surface et relance Malik dans l’enquête, et il se pourrait bien que cette fois-ci, il arrive à coincer l’homme en question.

Les polars, et les bons polars, on ne peut pas dire que ça court les écrans ces dernières années. Alors quand la possibilité d’en trouver un se pointe, made in France de surcroît, avec cet excellent acteur qu’est Sami Bouajila en tête d’affiche, on ne se fait pas vraiment prier et l’on s’aventure dans une salle de cinéma. Malheureusement, comme je le disais, c’est une déception que l’on va trouver au bout de cette séance de cinéma. Pourtant « Six jours » est un film qui a ses bons côtés, et la première chose que l’on retient, c’est son ambiance soignée, qui offre bien le polar que l’on est venu chercher. Avec cela, « Six jours » fait extrêmement plaisir avec sa scène d’introduction, qui offre beaucoup d’éléments qui laissent espérer pour la suite une enquête torturée. D’ailleurs, comment le personnage principal ne pourrait pas l’être tant le début « est marquant ».

Puis, il y a un jeu du chat et de la souris qui a tout l’air de se mettre en place… Et si on ajoute à cela, un Sami Bouajila solide, le film de Juan Carlos Medina s’annonce sous les meilleurs auspices… Mais tristement, après cette mise en place, l’intrigue fiche le camp de l’histoire, le scénario enchaînant les improbabilités flagrantes. Plusieurs éléments viennent se mettre sur la route de l’enquête, et certains rebondissements sonnent vraiment comme des rebondissements étant là pour créer une pseudo-scène de poursuite qui, si elle peut avoir un certain cachet, ne fonctionne absolument pas. L’intrigue va alors continuer comme cela, et même s’enfoncer de plus en plus, lorsqu’elle va se révéler dans un twist, que certes, on n’avait pas vu arriver, mais qui ne tient absolument pas la route.

«  »Six jours » trouvera une sorte de rédemption dans son final »

On ajoutera à cela le traditionnel cliché de la guerre des polices, avec un Gilles Cohen qui en fait des caisses que ça en devient même risible. Et d’ailleurs, ce sentiment se ressent avec tout ce qui est fait autour de la police. Le film tient une image et une écriture qui est plus que dépassée, allant chercher plus dans le téléfilm vu et revu mille cinq-cents fois, que du film de cinéma. Franchement, l’histoire du flic seul contre tous qui continue son enquête, et franchit toutes les limites parce qu’il est torturé par une affaire, c’est lourd, et d’autant plus lorsque l’on a une écriture et une intrigue comme celle qui nous est servie.

Après, de manière presque contradictoire, « Six jours » trouvera une sorte de rédemption dans son final, assez amoral en un sens, et si ça ne tient absolument pas la route, si c’est truffé de facilités, il y a quelque chose qui fait que malgré tout, ça rehausse quelque peu le film. Alors, ce n’est pas assez pour le sauver, mais c’est juste assez pour faire passer le film un cran au-dessus, et nous faire quitter la salle avec des « mouais, ce n’est pas terrible tout ça, mais bon, à la rigueur, ça se laisse regarder »…

Ainsi, ce thriller perdu dans le Nord de la France se pose comme une belle déception. Si esthétiquement, c’est beau, posant très bien son ambiance, dans son intrigue, en plus d’être dépassé et cliché au possible, « Six jours » est un film qui, dans son histoire, ne tient pas la route du tout, et malgré son final, qui réhausse un peu le tout, sur son ensemble, ce scénario n’est pas crédible, et au-delà de ça, on a bien du mal à croire en ces personnages, malgré un Sami Bouajila qui, lui, y croit dur comme fer. Dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

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