février 10, 2025

The Halo Effect – March of the Unheard

Avis :

Si on aborde la musique sans trop regarder qui est derrière tel ou tel projet, on passe à côté de certaines histoires qui peuvent être croustillantes. Et par moment, à l’écoute, on se dit aussi que l’on a déjà entendu cela par d’autres groupes, et c’est un peu ce qui s’est passé avec The Halo Effect. Fondé en 2019 par l’ancien guitariste de In Flames, Niclas Engelin, ce nouveau groupe suédois de Death mélodique est tout simplement un… transfuge dudit groupe porté par Anders Fridén. En effet, le guitariste qui a quitté In Flames en 2019 demande à tout hasard à Mikael Stanne s’il était intéressé de faire de la musique avec lui. Le frontman de Dark Tranquillity, qui a posé sa voix sur le premier album d’In Flames, accepte, d’autant plus qu’avec la crise du Covid, il ne peut pas tourner avec sa formation.

Par la suite, bassiste, batteur et deuxième guitariste vont venir se greffer au projet, et leur point commun est qu’ils ont tous joué pendant un temps dans In Flames. Et forcément, cela se ressent dans la musique de The Halo Effect, qui pourrait être l’enfant terrible de In Flames et Dark Tranquillity. March of the Unheard est le second album du groupe, après Days of the Lost en 2022, qui fut accueilli de façon plus ou moins correcte. Il faut dire que dans la section Death mélo, le genre a du mal à se renouveler, et forcément, quand un nouveau projet ressemble trop à des choses existantes, on ne peut qu’être déçu. Loin d’être mauvais, ce deuxième effort a les mêmes stigmates que le précédent album, mais il détient tout de même quelques bons moments, surtout quand on aime ce genre-là.

Le premier morceau, Conspire to Deceive, se révèle d’ailleurs extrêmement efficace. Relativement court (comme toutes les chansons de l’album d’ailleurs, seules trois dépassent à peine les quatre minutes), le titre envoie bien la sauce au niveau des riffs, le chant clair est absent, et on va vite chanter le refrain à tue-tête au bout de seulement deux écoutes. On voit clairement que The Halo Effect cherche surtout à faire dans quelque chose d’accessible et spontané, plutôt que dans la technique. Detonate sera aussi un très bon morceau avec une belle vigueur. L’aspect Death est plus présent, même si on le côté mélodique, notamment dans le refrain et les quelques coups de rein aériens des grattes. Bref, il s’agit-là d’un très bon titre qui donne la patate. Our Channel to Darkness sera du même acabit, avec un démarrage lent à la In Flames.

Par la suite, le soufflé va un peu tomber. Si les titres ne sont pas mauvais, ils restent assez anecdotiques, et rentrent pleinement dans un Death mélodique lambda, qui n’a pas vraiment d’identité. Cruel Perception en est l’exemple type, puisque malgré plusieurs écoutes, il ne reste pas vraiment en tête. Et What we Become, qui se veut plus sombre et plus lourd dans son ambiance, ne relève pas vraiment le niveau. Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais ça reste une chanson que l’on a déjà entendu des centaines de fois, et ça manque d’originalité. On sent bien les antécédents de tous les membres du groupe, et c’est peut-être ce qui fait du tort à The Halo Effect, qui ne se démarque pas de ses cousins. Pourquoi faire un side-project si c’est pour faire la même musique ?

This Curse of Silence est un interlude assez efficace, qui permet d’introduire alors March of the Unheard, qui devrait être la pièce majeure du disque, et force est de reconnaître que ça reste un titre nerveux et sympathique, mais auquel il manque un truc en plus pour littéralement nous embarquer. En fait, la vraie démarque depuis le début de l’album, c’est l’absence complète de chant clair. Chose qui change avec Forever Astray, qui bénéficie de la voix suave de Mikael Stanne dans les refrains, et à quelque part, ça fait du bien. Mais on sera plus touché par Between Directions, le meilleur titre de l’album, avec une orchestration symphonique sublime qui, enfin, démontre que le groupe peut faire plus grandiloquent que ce qu’il propose depuis le début. Et là aussi, le chant clair est de sortie, et c’est très pertinent.

Sur les trois derniers morceaux, on sera assez contents de retrouver une belle nervosité, notamment dans A Death That Becomes Us, qui se laisse aller à des riffs plus rugueux et relativement catchy. Quant à The Burning Point, on est dans un titre assez sauvage qui laisse peu de répit une fois l’introduction passée. Enfin, Coda clôture l’album de façon acoustique, avec une jolie mélodie, mais globalement, ça reste assez attendu et presque dommage de ne pas finir l’album sur un coup d’éclat.

Au final, March of the Unheard, le dernier album de The Halo Effect est un bel effort, mais qui ne se démarque jamais de ses aînés, et en l’occurrence de tous les groupes par lesquels sont passés les membres, à savoir In Flames et Dark Tranquillity. De ce fait, pour ceux qui aiment ces deux groupes, ils seront certainement comblés ici, mais il est dommage de ne pas sortir de sa zone de confort pour proposer un tout nouveau matériel. En bref, un bon album, mais sans surprise.

  • Conspire to Deceive
  • Detonate
  • Our Channel to the Darkness
  • Cruel Perception
  • What We Become
  • This Curse of Silence
  • March of the Unheard
  • Forever Astray
  • Between Directions
  • A Death That Becomes Us
  • The Burning Point
  • Coda

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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