Titre Original : DC League of Super-Pets
De : Jared Stern
Avec les Voix Originales de Dwayne Johnson, Kevin Hart, Kate McKinnon, John Krasinski
Année : 2022
Pays : Etats-Unis
Genre : Animation
Résumé :
Krypto, le super-chien de Superman, se trouve face à un défi immense : sauver son maître, enlevé par Lex Luthor et son maléfique cochon d’inde Lulu. Pour cela, il devra faire équipe avec une bande d’animaux au grand cœur mais plutôt maladroits.
Avis :
D’un point de vue cinématographique, le DCU est un peu à la traine, et il serait peut-être temps d’arrêter le carnage. Il faut dire que des films comme Shazam 2, Black Adam ou encore Justice League ont grandement suffi à nuire à l’image de l’enseigne, alors même que les personnages sont vraiment excellents. Pour autant, il réside quelques petites surprises liées à cet univers, comme le Aquaman qui s’avère sympathique, mais grâce à la patte de James Wan, ou encore The Suicide Squad version James Gunn. En 2022, entre The Suicide Squad, justement, et Black Adam, on retrouve un dessin-animé qui est passé un peu inaperçu, et qui va pourtant réutiliser la Justice League en arrière-plan, Krypto et les Super-Animaux.
Forcément, le film a fait moins de bruit que les autres super-héros, la faute à un public visé plus jeune, et à un tapage médiatique moindre, les chargés de communication sachant très bien que les jeunes adultes n’iront pas voir ce genre de film. Mais c’est pourtant une erreur, car même si visuellement, ce n’est pas très beau, ce long-métrage s’avère sympathique, joue sur des sujets importants pour la jeunesse, et n’oublie pas d’évoquer les super-héros, tout en se moquant de leur identité. Oui, Krypto et les Super-Animaux demeure une bonne surprise, bien meilleur que certains films du DCU.
« la relation entre un animal et son maître est au centre des préoccupations »
L’histoire est très simple, mais elle a l’audace de reprendre les origines de Superman. Ici, Kal-El est envoyé loin de chez lui car sa planète explose, et au dernier moment, son chien, Krypto, grimpe à bord du vaisseau pour l’accompagner sur Terre. Cette très courte introduction permet de revenir sur les origines du plus célèbre de tous les super-héros, et d’expliquer la présence du chien pour les plus jeunes spectateurs. On y décèle alors tout l’amour de l’animal pour son maître, qu’il considère comme son père, son frère, son meilleur ami. Et tout va bien dans la vie de Krypto, qui aide Superman à arrêter les méchants, à éviter des catastrophes, mais tout change lorsque le super-héros veut demander en mariage Loïs Lane.
A partir de là, le film va présenter les autres animaux qui deviendront les alliés de Krypto. Des animaux issus d’un magasin d’adoption qui désespèrent de trouver des maîtres, et vivent dans de petites cages. Le film présente aussi l’antagoniste de l’histoire, un cochon d’Inde glabre nommé Lulu, qui veut retrouver son maître, Lex Luthor. Oui, on entre en plein délire, mais le film a l’intelligence de mettre en avant des thèmes cohérents, et qui expliquent, sans en faire des tonnes, la psychologie du méchant cochon d’Inde. En effet, la relation entre un animal et son maître est au centre des préoccupations, montrant bien que les animaux ont des sentiments et savent rester fidèles, malgré des humains dédaigneux et qui n’hésitent à abandonner leurs animaux de compagnie. Un thème que l’on retrouve chez Ace, le chien qui accompagne Krypto, puni pour avoir mordu une petite fille en voulant la protéger.
« Visuellement, on est loin d’un Pixar »
Le délire va alors aller plus loin lorsque Luthor attrape une météorite orange, qui donne des super-pouvoirs aux animaux. Alors que c’est le moment où l’on voit la Justice League débouler, c’est aussi là que l’on découvre l’intelligence de Lulu et son plan pour dominer le monde, en octroyant des super-pouvoirs à d’autres cochons d’Inde. A la lecture, on pourrait croire que le film est totalement débile, mais il s’amuse avec de nombreux codes super-héroïques et demeure intéressant de par le traitement qu’il réserve aux animaux, mais aussi aux humains. En fond, on peut bien entendu voir que les humains ne seraient pas grand-chose sans leurs animaux, toujours là pour les aider, malgré les coups durs de la vie. Malgré l’abandon, les animaux restent protecteurs et aimants, devenant essentiel à notre développement.
Alors oui, le film pousse les potards très loin et il faut accepter ce délire autour des méchants cochons d’Inde qui possèdent des pouvoirs, mais au final, tout cela s’intègre bien dans le scénario, et on va prendre beaucoup de plaisir à suivre ce film attendrissant. Visuellement, on est loin d’un Pixar, mais ça tient la route et ça a un certain cachet, une certaine identité. Il est juste dommage que les émotions ne soient pas plus présentes. Si le final est plutôt joli, avec un message fort autour de l’amitié et de l’adoption, on reste loin des larmes que peuvent nous faire lâcher certains dessins-animés. Et puis au niveau de l’humour, on reste sur du déjà-vu, même si certains passages sont assez savoureux. Le coup du chaton psychopathe dont le pouvoir et cracher des grenades à la place des boules de poils, c’est hilarant.
Au final, Krypto et les Super-Animaux s’avère être un très bon divertissement, honnête et sensible autour de la cause animale. Abordant aussi des thèmes comme la confiance en soi, l’importance de l’équipe et des amis pour s’en sortir ou encore l’amour que peuvent nous apporter ces petites bêtes, on fait face à un dessin-animé qui a du fond, du rythme et l’envie de raconter une histoire super-héroïque différemment. Et il est d’ailleurs étonnant que ces animaux n’aient pas vu le jour plus tôt, car même Batman a un chien dans les comics, et cela depuis les années 50…
Note : 14/20
Par AqME