De : Jaume Collet-Serra
Avec Dwayne Johnson, Aldis Hodge, Pierce Brosnan, Noah Centineo
Année : 2022
Pays : Etats-Unis
Genre : Super-Héros
Résumé :
Dans l’antique Kahndaq, l’esclave Teth Adam avait reçu les super-pouvoirs des dieux. Mais il en a fait usage pour se venger et a fini en prison. Cinq millénaires plus tard, alors qu’il a été libéré, il fait régner sa conception très sombre de la justice dans le monde. Refusant de se rendre, Teth Adam doit affronter une bande de héros d’aujourd’hui qui composent la Justice Society – Hawkman, le Dr Fate, Atom Smasher et Cyclone – qui comptent bien le renvoyer en prison pour l’éternité.
Avis :
Réalisateur espagnol qui s’est très largement exporté aux Etats-Unis, Jaume Collet-Serra a passé presque toute la décennie 2010 à élargir le « Liam Neeson Universe » avec des films tels que « Sans identité« , « Non-stop« , ou « Night Run« . Puis après un détour sur un rocher pas très loin d’une plage, le metteur en scène s’est fait copain avec Dwayne Johnson pour une chasse au trésor dans « Jungle Cruise« .
Dwayne Johnson est attaché à l’idée d’incarner le personnage de Black Adam à l’écran depuis un sacré bout de temps et comme « Shazam » a bien marché, New Line décide de laisser une priorité à « Black Adam » et comme Jaume Collet-Serra avait impressionné Johnson lors du tournage de « Jungle Cruise« , le réalisateur se retrouve aux commandes du nouveau blockbuster de DC Comics.
Démonté pièce par pièce par la critique et une partie des spectateurs, « Black Adam » et Dwayne Johnson étaient très loin de faire l’unanimité et c’est avec crainte que je suis entré en salle pour découvrir ce personnage que personnellement, je ne connaissais absolument pas, et je dois dire que sur une échelle de « Venom 2 » ou « Morbius« , le film de Jaume Collet-Serra finalement se fait appréciable et assez divertissant à suivre. Alors bien sûr, il ne va pas falloir lui en demander de trop, et surtout derrière ça, il ne faut absolument pas se poser de question, mais une fois cette dimension prise en compte, « Black Adam » se laisse regarder avec ses clichés, ses défauts, ses qualités et surtout Dwayne Johnson qui pose toujours aussi bien son capital sympathie.
Le Kahndaq est un pays qui est opprimé par une bande de mercenaires qui a envahi le pays il y a quelques années de cela, et le pille inlassablement depuis, aux yeux du monde, qui reste immobile. Dans les légendes du pays, il est dit qu’il existe un champion, un héros, qui reviendra le jour où le pays ne pourra plus se défendre seul. Ce héros, c’est un esclave du nom de Teth Adam et ce dernier, il y a cinq mille ans de cela, investi de pouvoirs par des sorciers, s’était imposé devant un Roi tyrannique, qui voulait créer une couronne unique en son genre, pour assouvir tout le monde. Aujourd’hui, alors que cette couronne est sur le point d’être retrouvée, Teth Adam est libéré et sa libération n’est pas vue d’un très bon œil pour Amanda Waller qui envoie alors des héros de la Justice Society arrêter le champion du Kahndaq.
Et un de plus dans la liste des films de super-héros qui sortent tous les ans dans nos salles. Pour ma part, je suis très loin d’attendre ces films, même si, parmi eux, il y en a que j’aime beaucoup, mais sur l’ensemble, comme bien souvent, je n’en attends pas grand-chose, allant chercher mes émotions ailleurs Et je suis rarement déçu, dans le sens où le divertissement sur l’instant est là. « Black Adam« , c’est typiquement le genre de film qui va divertir sur l’instant, qui peut même amuser, mais il n’est pas sûr que le film restera dans les mémoires, la faute avant tout à un scénario qu’on a déjà vu bien trop de fois, et bien souvent en mieux.
Adam Sztykiel et Rory Haines, qui ont écrit cette histoire, on prit de gros sabots et derrière ça, ils ont surtout fait dans la facilité. Franchement, l’intrigue tient sur un bout de papier, se résumant à de la baston, de la baston, et encore un peu de baston, le tout saupoudré d’une histoire qui s’aventure sur le côté « dark » du héros qui doit faire face à sa destinée. La seule ficelle intéressante que tire le scénario, c’est la notion de justice, de liberté et de gérance, ou quand un peuple est opprimé depuis des années et que le reste du monde ne fait rien, puis d’un coup sous couvert de bonnes intentions, il débarque.
« le film de Jaume Collet-Serra peut se vanter d’être bien efficace dans ses scènes d’action »
Alors quand on fait la somme de tout cela, c’est vrai que le film offre ce que l’on est venu chercher, et il a le mérite de se faire rythmé, dynamique et finalement assez court. Même s’il fait bien ses deux heures, comme le rythme ne faiblit jamais, l’ensemble se laisse regarder avec facilité.
Pour faciliter ce visionnage et pour bien se rattraper à quelque chose, le film de Jaume Collet-Serra peut se vanter d’être bien efficace dans ses scènes d’action, et même si ça manque d’originalité et ça sent le fond vert en permanence, l’ensemble offre des moments assez impressionnants et le spectacle mérite bien son petit coup d’œil. Après, dans sa mise en scène et ses idées, le film pille un peu partout, avec des personnages, et même des séquences, dont on a l’impression qu’on les connaît déjà. Dans un autre sens, « Black Adam » jouit d’une excellente BO qui tient de bons thèmes.
Enfin, autre élément qui fait que le film fonctionne plutôt bien, c’est Dwayne Johnson qui endosse le rôle principal, et je ne sais pas si c’est parce que j’ai énormément de sympathie pour cet acteur, mais alors qu’il est mono expressif, et caricatural au possible, il y a quelque chose qui le rend cool et finalement, j’apprécie suivre ses mésaventures. Pour le reste du casting, hormis Pierce Brosnan qui tient un personnage intéressant, pour les autres, c’est soit des stéréotypes (coucou Noah Centineo et Quintessa Swindell) ou alors des personnages qui ne sont ni bons, ni mauvais, et au bout de ça, pas mal cliché et déjà vu (Aldis Hodge et Sarah Shadi). Quant au méchant, qui finalement se dévoile tard et bien pour faire cliché, est un méchant, avec des plans de méchant.
Du coup, « Black Adam » est un petit blockbuster lambda qui fait le taf qu’on lui demande, sans trop lui en demander non plus. Moins détestable que ce que j’ai pu en lire, le film de Jaume Collet-Serra ne s’imposera pas non plus. En somme, on a vu bien mieux, mais on a aussi vu bien pire.
Note : 11/20
Par Cinéted