De : Andy Serkis
Avec Tom Hardy, Woody Harrelson, Michelle Williams, Naomie Harris
Année : 2021
Pays : Etats-Unis
Genre : Super-Héros
Résumé :
Tom Hardy est de retour sur grand écran sous les traits de Venom, l’un des personnages les plus complexes de l’univers Marvel.
Avis :
Andy Serkis, génial comédien anglais, (on peut même dire qu’il est une légende tant son travail dans la motion capture est aussi important qu’impressionnant) s’aventure de temps à autre à la réalisation. Comme beaucoup d’acteurs avant lui, Andy Serkis a eu envie de raconter lui aussi des histoires à sa manière. Serkis avait très bien commencé avec un petit film qui mettait en vedette Andrew Garfield et Claire Foy, dans le méconnu « Breathe« . Mais par la suite, ça s’est gâté quelque peu, lorsqu’il a mis en scène pour Netflix « Le livre de la jungle« , film qui a pas mal divisé.
Malgré le tollé de mauvaises critiques, le premier « Venom » a connu un succès assez fou, engendrant plus de huit cents millions de dollars. Alors avec de tels chiffres, vous pensez bien qu’Hollywood ne pouvait pas laisser tomber son super vilain et le Tom Hardy Show. Ruben Fleischer ayant décliné l’offre de faire cette suite, préférant se concentrer sur la suite de « Bienvenue à Zombieland« , c’est donc Andy Serkis qui prend les rênes de « Venom« .
Il y a des films comme ça, où l’on sait parfaitement où l’on va mettre notre cerveau, et ce deuxième « Venom » fait clairement partie de ceux-là. Dès les premières bandes-annonces, le projet avait l’air de se poser comme un énorme raté bourré d’humour lourdingue et de bouillie visuelle. Alors que bien des films m’auraient d’emblée arrêté, ici, je me suis laissé dire qu’il y avait peut-être matière à se marrer, et à même se moquer. Andy Serkis, Tom Hardy et tout le reste de l’équipe n’auront même pas réussi ça…
Eddie cohabite toujours avec Venom et le journaliste peine à se contrôler. Au plus bas dans sa carrière, Eddie se voit décrocher une interview avec Cletus Kasady, un tueur en série qui connaît ses derniers jours, puisque son exécution est programmée sous peu. Cletus est un homme étrange et lors d’une interview, après une confrontation avec Eddie, sans le vouloir et sans le savoir, ce dernier va lui transmettre un peu de son symbiote. Un symbiote qui désormais s’appellera Carnage.
Ah ouais, quand même ! Voilà ce qui m’est passé en tête pendant l’heure et demi qu’a duré ce « … Carnage ». Moi qui pensais m’amuser et gentiment me moquer de ce « Venom 2« , ce fut très loin d’être le cas et alors que je savais pertinemment où je mettais les yeux et mon cerveau, Andy Serkis a trouvé le moyen de me décevoir. Le premier « Venom » était déjà un carnage et si vous pensiez qu’on ne pouvait pas faire pire, Andy Serkis vient de tristement relever le défi haut la main.
Avec un tel niveau de pauvreté et de stupidité, je suis parti relire ce que j’avais écrit il y a trois ans de ça, histoire de me rafraîchir la mémoire, et fait rare, ce que j’ai écrit sur le film de Ruben Fleischer s’applique à la ligne près au film d’Andy Serkis.
« … let there be Carnage » est un film qui n’a aucun scénario et aucune histoire à raconter. Andy Serkis et toute son équipe pensaient sûrement que comme dans le premier film, « Venom » fonctionnera sur la sale gueule de son super-méchant, qui comme pour le premier film, est un super-gentil finalement. Un super-gentil qui a la malchance de ne pas avoir la gueule qu’il faut, car au fond de lui, il ne désire qu’être aimé tel qu’il est. « Venom » serait-il un film qui parlera de la différence et du regard des autres et de celui qu’on porte sur soi ? La blague, et pour preuve, une scène de fête terriblement gênante.
Bref, pour en revenir à son intrigue, celle-ci est faite d’incohérences, de lourdeurs, et de facilités scénaristiques. Très longue à se mettre en place, une fois cette dernière lancée, « Venom 2 » se fiche royalement de la cohérence de ce qu’il raconte, car le but, comme pour le film précédent, c’est d’offrir un spectacle de méchants aux sales tronches qui se foutent sur la gueule. Ainsi, dans cette optique, Andy Serkis doit juste arriver à ficeler des scènes intermédiaires, afin d’arriver à ces scènes de baston, qui seront au nombre de trois. Pour nous divertir dans l’attente du fight, il faudra, tout comme pour le premier film, se taper le Tom Hardy Show qui a décidément de gros problèmes relationnels avec son symbiote. Humour lourdingue, vannes à deux balles, grimaces et concours de « c’est qui le plus fort » seront de la partie et l’on sera catastrophé d’être pris autant pour des débiles.
Cette catastrophe, on la retrouve aussi du côté des personnages qui n’ont franchement aucun background. Tous sont des stéréotypes et tous sont inintéressants, au point qu’on se fiche de ce qui peut leur arriver. Franchement, l’humour, la facilité et le côté malchance pile au bon moment, au secours. Comme pour le premier film, la plupart des acteurs sont mauvais, faisant le strict minimum, la palme allant à Tom Hardy et ses regards perdus. Le comédien n’était pas convaincu du premier film et il réitère pourtant l’expérience et c’est gênant. Quant à Woody Harrelson, il se contente de prendre un air étrange, caché derrière un sourire qui se veut flippant, et il pense peut-être que ça fera l’affaire. Mention spéciale pour Naomie Harris, dont le personnage ne sert strictement à rien, tout comme Michelle Williams.
Enfin, du côté de la réalisation, si le film tient une ou deux séquences qui ont de bonnes idées (une lettre que reçoit Brock par exemple), pour le reste, « Venom 2 … » est un sacré carnage. Moche, incompréhensible et s’aventurant bien souvent dans une bouillie qui se veut impressionnante, Andy Serkis étonne en arrivant à presque tout rater. Sa mise en scène est pauvre, sans surprise, et au-delà de ça, le film n’a aucune ambiance, c’est assez incroyable. Pourtant, certains plans laissent imaginer qu’avec un traitement plus sombre et plus sérieux du « héros », « Venom » a vraiment de quoi offrir un sacré spectacle, mais bon, à chaque fois que ça aurait pu être bon, Andy Serkis, Tom Hardy et Venom cassent tout, retombant dans la facilité, le standard et l’humour. Un humour tellement pesant que c’en est insupportable et là encore, gênant. Franchement, la scène de baston entre Eddie et Venom dans un appartement, à base de « Mais euhhhh tu m’emmerdes … » aura eu raison de moi.
Bref, le film de Ruben Fleischer était déjà un très beau raté, mais avec cette suite, Andy Serkis arrive à faire pire. Je pensais trouver un nanar de luxe, qui m’aurait donné de quoi sourire et peut-être rire, mais rien n’y aura fait, « Venom 2 : let there be Carnage » se pose comme un long moment de cinéma plus que gênant, duquel on avait envie très vite de s’échapper. D’ailleurs, on était deux à le voir et l’on n’a même pas eu l’envie d’attendre la scène post-générique, c’est dire !
Note : 06/20
Par Cinéted