novembre 4, 2024

Obi-Wan Kenobi

D’Après une Idée de : Hossein Amini et Joby Harold

Avec Ewan McGregor, Moses Ingram, Vivien Lyra Blair, Sung Kang

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 6

Genre : Science-Fiction

Résumé :

L’action se déroule dix ans après la fin tragique de STAR WARS : LA REVANCHE DES SITH. Obi-Wan y avait subi sa plus grande défaite et assisté à la déchéance de son meilleur ami, l’apprenti Jedi Anakin Skywalker, qui avait rejoint le Côté Obscur en devenant le seigneur Sith Dark Vador.

Avis :

L’univers Star Wars est tellement dense et juteux, qu’il a fallu que des producteurs viennent mettre leur nez dans la sauce pour pouvoir produire toute sorte de séries dérivées. En cela, pourquoi pas, car il y a tellement de choses à raconter, que l’on pouvait espérer des choses novatrices et intéressantes. Mais que nenni ! La part du lion est tellement grosse qu’il faut à tout prix évoquer les personnages des films, même ceux qui n’ont pas grand-chose à raconter. Car si The Mandalorian sortait son épingle du jeu, il n’en allait pas de même avec Le Livre de Boba Fett, qui fut un calvaire et un vide scénaristique intersidéral. Et tous les curseurs étaient au rouge pour aborder Obi-Wan Kenobi, la campagne de comm’ se butant à seulement parler du retour d’Ewan McGregor. Seulement voilà, que raconter autour de ce personnage que l’on connait par cœur ?

Pour donner un peu d’espoir dans l’entreprise, en sous-main, Disney récupère Hossein Amini, qui n’est autre que le scénariste du Drive de Nicolas Winding Refn, pour lui fournir la moitié du show à écrire. Mais à ses côtés, on retrouve Joby Harold, qui lui est scénariste pour d’autres faits d’armes et notamment Army of the Dead de Zack Snyder. Autant dire que l’on peut grandement s’inquiéter quant à l’intelligence qui sera utilisée dans Obi-Wan Kenobi. Et si l’on s’arrête uniquement sur l’histoire, ça ne va pas pisser bien loin. Ici, on va suivre le héros dix ans après La Revanche des Sith, et il doit récupérer la princesse Leia, encore enfant, qui s’est faite kidnapper par une inquisitrice souhaitant la mort de tous les jedis. Bref, en six épisodes, on aura droit à un sauvetage puis à une fuite en avant pour échapper aux inquisiteurs, mais aussi à Dark Vador.

C’est peu de chose, et clairement, la série ne vise jamais plus loin. Le découpage est très simple, avec un premier épisode qui exploite les inquisiteurs pour présenter la menace, puis pour mettre en place le rôle d’Obi-Wan qui se traine la bite sur Tatooine. On expose aussi une jeune Leia pleine de fougue et de malice, mais qui va se faire capturer lors de la course-poursuite la plus nulle jamais mise en image. Cependant, si le début peut paraître fade, voire mauvais dans certains choix, il se dégage un bon rythme et une envie d’aller plus en avant, grâce à des personnages intéressants, comme les inquisiteurs et leur violence impressionnante. La série va alors prendre un petit rythme de croisière, avec du dépaysement, plusieurs planètes et des rencontres plus ou moins fortuites. Qui aideront toujours le héros à s’en sortir.

« Mais ce qui marque surtout au sein de ce show, c’est l’arrivée de Dark Vador qui sera plutôt iconique »

Mais ce qui marque surtout au sein de ce show, c’est l’arrivée de Dark Vador qui sera plutôt iconique. La série mise beaucoup sur la dualité entre les deux personnages et plusieurs affrontements auront lieu. Ce sera alors l’occasion pour Deborah Chow de se mettre en avant et d’essayer de rendre l’ensemble vivace. Et même si on ne tutoie jamais les sommets de combat de sabre, on prend un petit plaisir à voir ainsi les deux stars de l’univers s’affronter. D’ailleurs, certains plans sont très beaux, comme ce reflet rouge sur le casque brisé de Dark Vador. Il est dommage que tout cela soit si inégal, avec parfois des effets spéciaux bizarres (ce vaisseau arrêté par le méchant, qui vole tout seul et semble si petit) o une mise en scène impersonnelle. La série avait pourtant un bon potentiel.

Ainsi donc, on se retrouve face à une série dont le seul avantage est son rythme. En effet, les épisodes variant de 35 à 50 minutes, on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer au cours de ces six épisodes. L’action est au rendez-vous, et on retrouve des éléments de la franchise, avec les rebelles, des droïdes, et un jedi qui retrouve sa force et ce pour quoi il a été formé, à savoir aider les autres. C’est le script qui plombe l’ensemble et qui ne raconte finalement rien que l’on ne sache déjà. La confrontation avec Dark Vador ne sert à rien. L’histoire du kidnapping de Leia ne sert à rien. La rébellion de l’inquisitrice Reva ne sert à rien. Et même les choix narratifs sont hasardeux, avec une flopée de rencontres qui arrivent au bon moment, ou encore des allers-retours qui rendent inutile toute la séquence vue précédemment.

Au final, Obi-Wan Kenobi est une série Star Wars qui, dans le fond, ne raconte pas grand-chose et n’arrive pas à s’extirper d’un postulat de base trop simpliste. Cette opération de sauvetage accumule les tares narratives et les incohérences, au point de la rendre presque attachante, tant les scénaristes ne savaient pas quoi faire du sujet. Ewan McGregor joue néanmoins sur la carte nostalgique et le rythme effréné de cette première (et dernière ?) saison sauve l’ensemble d’un échec lamentable. Pas forcément intéressante donc, cette série se déguste néanmoins en deux petits jours et permet encore et toujours de faire parler de Star Wars. Et c’est peut-être là toute l’ambition du projet, faire exister un univers, engranger de l’argent et vendre des produits dérivés.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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