D’Après une Idée de : Steve Martin et John Hoffman
Avec Steve Martin, Martin Short, Selena Gomez, Meryl Streep
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 10
Genre : Comédie, Policier
Résumé :
Notre trio de podcasteurs amateurs est confronté aux terribles événements survenus à la fin de la troisième saison impliquant la cascadeuse et amie de Charles, Sazz Pataki. Ne sachant pas si Charles ou elle était la véritable cible, leur enquête les mène jusqu’à Los Angeles, où un studio hollywoodien prépare un film sur le podcast Only Murders. En revenant à New York, Charles, Oliver et Mabel rentrent à New York, ils entreprennent un nouveau périple : ils traversent la cour de leur immeuble pour plonger dans la vie des résidents de la tour ouest de l’Arconia.
Avis :
C’est depuis 2021 que la série Only Murders in the Building connait son petit succès, et continue son petit chemin via Hulu aux Etas-Unis, et diffusée chez nous via Disney+. Record d’audience pour une série comique sur Hulu, bardée de récompenses depuis maintenant trois saisons, rien ne semble arrêter le show créé et produit par un certain Steve Martin, qui y campe aussi l’un des rôles principaux. Néanmoins, ce que l’on peut craindre avec ce genre de série, c’est qu’elle s’épuise et finisse par tourner en rond, proposant alors la saison de trop qui n’a plus rien à dire. Et après une brillante troisième saison qui évoquait le théâtre, il était difficile d’imaginer où pouvait bien aller la suite. Mais c’était compter sans le génie des showrunners qui vont arriver à se renouveler, tout en parlant cette fois-ci du cinéma.
Comme à son habitude, le dernier épisode de la série nous avait laissés sur un happening, la mort de Sazz, la doublure de Charles. Elle se fait tirer dessus par un sniper et laisse un message sur le carrelage. Forcément, cette quatrième saison débute alors par ce meurtre, pour faire un petit rappel, et notre trio va mettre un certain temps avant de se rendre compte de la disparition de la cascadeuse. En effet, elle ne répond plus aux sms de Charles, son habitation semble à l’abandon et surtout, le nouveau chien de Howard, spécialisé dans la découverte de cadavres, semble très excité autour de la cuisine de Charles. Le début est donc une recherche de personne, qui amène à la macabre découverte, puis sur la vente du concept du podcast pour en faire un film. Film où Sazz devait être la doublure, ce qui amène une pléthore de suspects.
Bien évidemment, la série reste sur une ligne très claire, celle de la comédie policière. On retrouve tous les éléments que l’on aime depuis la première saison, avec ce ton badin, et ce décalage entre l’horreur des meurtres et l’humour des personnages. Ici, on va découvrir une intrigue qui se scinde en deux parties, mais qui se rejoignent sur un point commun, le cinéma. En effet, les premiers suspects viendront de la tour d’en face, chez ouestiens, qui ont des jeux et des mœurs assez étranges. On va découvrir que ces gens-là sont plus modestes, et que malgré leurs caractères assez bizarres, ils sont de joyeux loufoques qui ne feraient de mal à personne. La seconde vague de suspects viendra alors de l’équipe du film, où tout un chacun aurait pu en vouloir à Sazz, ou peut-être à Charles si le tueur s’est trompé de cible.
C’est là tout le sel de cette saison qui va jouer sur plusieurs tableaux pour brouiller les pistes, et qui va un peu se mettre les pieds dans le tapis lors de la révélation finale. En effet, la révélation du tueur, les raisons évoquées, tout cela demeure assez bateau et manque cruellement de liant avec les recherches et les autres épisodes. Il faut avouer que malgré le plaisir ressenti au fil de l’intrigue, on est sur quelque chose de moins fin que les trois autres saisons, et tout cela manque de réflexion. C’est basique, et certains points demeurent un peu trop malvenu, à l’image de la révélation finale, qui pourrait se voir comme un Deus ex Machina un poil grossier, comme une pirouette autour d’une conclusion que l’on avait du mal à trouver. Mais cette quatrième saison comporte tout de même plusieurs points forts.
Et en premier lieu, il est difficile de passer outre ce fabuleux message d’amour au cinéma. Si la troisième saison se focaliser sur le théâtre, ici, il va être question du septième art dans tous ses éléments. On y évoque bien évidemment le statut des cascadeurs, fameuses doublures qui n’ont jamais de reconnaissance, mais on y parle aussi de la difficulté à réaliser un film, des égos de chacun, des prises de position artistique par certains réalisateurs, ou encore des attentes de certains acteurs qui ont un égo surdimensionné. Et en plus de parler de tout ce qui touche au cinéma, la série s’amuse avec les mises en scène. Par exemple, on aura un épisode uniquement filmé caméra à l’épaule, comme un found-footage. On verra aussi les façons de penser le cinéma, avec notamment ce prof adulé qui demande aux gens de ne jamais cesser de filmer.
Bref, c’est très riche, et cela apporte une véritable plus-value à l’ensemble qui, malgré un fond un peu simpliste, se complète avec une forme ingénieuse et maline. Et puis il faut aussi féliciter le second degré de certains acteurs qui campent ici leur propre rôle, à l’image de Zach Galifianakis, grincheux au possible, pédant et cherchant continuellement la dramaturgie pour se sortir de rôle comique. Eva Longoria est aussi fabuleuse dans son rôle, celle d’une célébrité qui pense tout savoir, qui prend l’argent à tous les râteliers, et qui s’avère être malgré tout une alliée sur qui on peut compter. Seul Eugene Levy reste un peu en retrait. Et comme d’habitude, la série a son lot de guests, et on pourra encore compter sur Paul Rudd, mais aussi Melissa McCarthy, Tea Leoni ou encore Rob Howard dans un rôle délicieux. Bref, un régal.
Au final, cette quatrième saison de Only Murders in the Building est un vrai régal. Si on pourrait lui trouver quelques longueurs et des balbutiements dispensables au sein de l’enquête, on reste tout de même sur cette même ambiance bon enfant et doudou, alors même qu’il se passe quelques horreurs. Le trio de tête est toujours aussi attachant, les guests sont dingues, et surtout cette saison transpire l’amour du cinéma, s’attardant alors sur tous les corps de métier du septième art. Bref, un moment toujours aussi délicieux, et la série mérite amplement toutes ses récompenses.
Note : 17/20
Par AqME