novembre 4, 2024

Terror Tuesday: Extreme

D’Après une Idée de : Chayan Laoyodtrakool

Avec Nat Kitcharit, Sutthirak Subvijitra, Cherprang Areekul, Praewa Suthamphong

Pays : Thaïlande

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Horreur

Résumé :

Inspirée de l’émission de radio thaïlandaise d’horreur « Angkhan Khlumpong », cette série présente huit histoires fondées sur d’authentiques témoignages d’auditeurs.

Avis :

Particulièrement flexible, le format de la série télévisée se prête aussi bien à des histoires aux longs cours qu’à de brèves incursions. Dans ce dernier cas, l’anthologie permet de développer une intrigue en l’espace d’une saison ou même d’un épisode. Lorsqu’il est maîtrisé, ce choix demeure pertinent pour travailler sur le sentiment d’immersion, ainsi que sur la dynamique de la progression. Si l’Occident mène cet exercice avec plus ou moins de brio, l’Asie n’est pas en reste, notamment avec Folklore, Till Death Do Us Part ou School Tales. Comme cette dernière, Terror Tuesday Extreme est une production thaïlandaise, réalisée en partenariat avec Netflix. De prime abord, une association qui est loin d’être un gage de qualité.

Le concept de la présente série s’appuie sur une émission radiophonique locale. Les auditeurs témoignent de leur vécu et de leur rapport au paranormal. Quant à pouvoir vérifier la véracité des faits ou l’honnêteté des interlocuteurs, ceci reste à l’appréciation du public. Toujours est-il que l’on dispose d’un vivier inépuisable d’histoires de fantômes, de malédictions et de possessions en tous genres. En l’occurrence, les huit épisodes évoquent une intrigue distincte. Au vu des pitchs respectifs, on peut remarquer une variété bienvenue. Cela tient à la manière d’appréhender le surnaturel, ainsi qu’aux récits eux-mêmes.

Au fil des histoires, on découvre plusieurs pans du folklore thaïlandais, ainsi que des légendes urbaines plus ou moins actuelles. Dans la première catégorie, on peut apprécier la vénération d’une divinité vengeresse ou un curieux détournement du mythe de la krasue. Cela sans oublier l’occultisme et les rites sacrificiels dans « Une Classe spectrale ». À défaut d’une véritable singularité, ces épisodes présentent l’identité la plus forte, au regard d’incursions plus basiques, dans le sens où on évoque la possession ou la hantise dans un cadre contemporain. Cependant, ceux-ci compensent la prévisibilité de leur progression par des thématiques marquantes.

Il est aisé de distinguer des sujets communs ou analogues tels que le deuil d’un proche, l’isolement ou le déni. En découle un sentiment d’insécurité évident dans le contexte, comme dans les réactions des intervenants. Pour chaque incursion, la famille joue un rôle central ; que celui-ci possède une connotation méliorative ou péjorative. Prégnante, la précarité des relations vient exacerber les tensions, les non-dits, les rumeurs. Il peut être question de secrets inavouables, de traumas enfouis ou même de jalousies non consommées. Le travail qui gravite autour du sujet principal constitue ainsi la grande force de la série.

En l’absence de ces éléments sous-jacents, Terror Tuesday Extreme ne présenterait que peu d’intérêt. Malgré des atmosphères bien retranscrites et une bonne gestion de la pénombre, la mise en condition du spectateur s’avère grossière pour susciter la peur ou le sursaut à l’amorce d’une manifestation paranormale. Il n’y a donc aucune innovation particulière, si ce n’est une symbolique charnelle plus explicite qu’à l’accoutumée. En ce sens, les effets gores s’insinuent avec davantage d’efficacité, sans sombrer dans le grotesque. Si l’on peut éprouver un sentiment de malaise, il relève surtout de considérations pragmatiques, quant au rapport aux membres de la famille, à la violence psychologique qui peut s’exercer au sein d’un foyer.

Au final, Terror Tuesday Extreme se révèle une série anthologique sympathique. Contrairement à School Tales, la qualité des intrigues se veut plus constante. On y distingue une certaine cohérence et une volonté d’apporter un fonds à des histoires paranormales aux apparats traditionnels. L’ensemble s’affranchit de tout second degré ou d’un humour hors contexte, à l’exception de « Grand-mère chérie », dont le traitement hardcore contraste avec les autres épisodes. On peut donc déplorer le classicisme de la présentation des phénomènes surnaturels et l’absence de tensions dans ces moments charnières. De même, il est à regretter que le rapport au show radiophonique ne soit pas exploité, et ce, malgré le concept initié par « Malédiction virale ». Intéressant et immersif, en dépit de ses maladresses formelles.

Note : 13/20

Par Dante

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