D’Après une Idée de : Leigh McGrath et Stephen M. Irwin
Avec Ioan Gruffudd, Remy Hii, Anna Lise Phillips, Darren Gilshenan
Pays : Australie
Nombre d’Episodes : 10
Genre : Policier
Résumé :
Le docteur Harrow enquête sur la mort d’une jeune femme dont le père est persuadé qu’elle a été assassinée. Harrow tente de renouer des liens avec Fern, sa fille, mais lorsqu’un cadavre est retrouvé par la police dans la rivière, il se voit forcé de changer ses plans…
Avis :
Dans le domaine des séries policières, les productions ont tendance à se suivre et se ressembler. Les unes se réapproprient le concept de leurs prédécesseurs, tandis que les autres se cantonnent à reproduire la mouvance anticonformiste de leur personnage principal. Sans pour autant révolutionner le genre, la première saison de Dr Harrow s’avançait comme une itération appréciable d’enquêtes vues sous l’angle du médecin légiste. Malgré quelques raccourcis narratifs et libertés avec la réalité, il en ressortait des épisodes indépendants d’un niveau qualitatif équilibré et un fil directeur cohérent bien amené.
La seconde saison commence sur le cliffhanger amorcé l’année précédente. Ce nouvel évènement perturbateur s’écarte sensiblement de l’énigme criminelle la première saison. On s’éloigne aussi du caractère ambivalent d’Harrow. En l’occurrence, il n’est plus question d’entretenir une personnalité à tendance psychotique, comme on avait pu le constater avec les « agissements » du médecin en dehors de ses fonctions. Certes, on retrouve ce côté arrogant, presque asocial, dans ses rapports à autrui. Pour autant, les notions de bien et de mal demeurent moins équivoques ; à quelques exceptions prêtes.
La volonté de se renouveler se distingue surtout dans l’évènement perturbateur qui tient lieu de fil rouge. Les tenants s’arrogent alors les apparats d’une vengeance d’outre-tombe. L’approche est attendue, mais les moyens mis en œuvre sont suffisamment astucieux et subtils pour développer un traitement à mi-chemin entre harcèlement et paranoïa. Dans les intentions, l’idée reste bonne avec un potentiel sous-jacent bien présent, ne serait-ce qu’en manipulant la subjectivité des faits. Cependant, on regrette que la progression n’insiste pas suffisamment sur le doute lié à l’interprétation d’Harrow ; à tout le moins, du point de vue du spectateur.
En effet, la description omnisciente de l’intrigue ne laisse place à aucune marge de manœuvre sur la véracité des évènements. À la manière dont on s’interrogeait sur la culpabilité ou non du personnage dans la précédente saison, on aurait pu entretenir l’incertitude quant à sa santé mentale. Plusieurs allusions vont pourtant en ce sens. Cependant, ce scepticisme se confirme uniquement pour les intervenants fictifs, non pour le public. Il en ressort une progression plus linéaire qu’escomptée dans la montée en tension du récit avec, à l’appui, un déroulement davantage prévisible, même s’il fait preuve de constance.
Quant aux enquêtes indépendantes, elles se construisent sur un schéma similaire à ce qui a pu être apprécié jusqu’alors. On songe à l’incongruité de certaines situations ou à une évolution plus ou moins retorse des investigations. À noter que plusieurs d’entre elles s’avèrent un prétexte pour développer le background des protagonistes, voire présenter les nouveaux venus tels que le docteur Grace Molyneux. En revanche, les thématiques abordées ne se montrent guère originales. On peut évoquer la sempiternelle convoitise, les meurtres passionnels ou encore la volonté de rendre justice par ses propres moyens.
Au final, la saison 2 de Dr Harrow s’avance dans la continuité de ce qui a été initié par la précédente. On apprécie l’évolution du fil directeur pour renouveler l’intérêt de la série, des personnages attachants, ainsi qu’une certaine diversité dans la présentation des épisodes. Malgré de nombreuses qualités et un a priori globalement positif, on regrette néanmoins que certains éléments propres à la scénarisation se cantonnent à une simple évocation et non à un développement plus approfondi. Cela vaut pour le sentiment paranoïaque que suggère le rôle et la place d’Harrow face aux agissements de l’antagoniste. On notera également des enquêtes indépendantes distrayantes, mais dénuées de toute singularité, tant dans leur dénouement respectif que dans les mobiles avancés. Sympathique, mais sans surprise.
Note : 13,5/20
Par Dante